mercredi 24 septembre 2014

Samuel Pepys (III)

Durant l'été 1678, les bruits d'un "Complot papiste" visant à assassiner le roi commencent à se répandre dans tout le pays. Au Parlement, Pepys, réélu en tant que député de Harwich, subit à nouveau l'assaut des partisans de Shaftesbury - lesquels constituent le prototype du parti whig. L'ancien confesseur d'Elizabeth Pepys, et Samuel Atkins, l'un de ses commis, sont arrêtés pour complicité dans l'assassinat d'un magistrat. Le duc d'York lui-même doit s'exiler à Bruxelles.

A nouveau, Pepys est accusé de papisme. On affirme que, avec un autre député, il a ourdi un "complot à la mer" destiné à livrer à la France des renseignements sur la flotte anglaise. On l'enferme à la Tour mais il n'y reste pas longtemps, son beau-frère, Balthasard de Saint-Michel étant parvenu à prouver que toute l'affaire ne reposait que sur de fausses allégations.

En juin 1684, Charles II le fait rentrer en grâce en le nommant secrétaire du roi pour les Affaires de l'Amirauté, poste qu'il conservera sous Jacques II. Après la fuite de ce dernier, Pepys démissionne. Soupçonné d'être demeuré un partisan du roi déchu, il est à nouveau incarcéré, par deux fois, en mai-juin 1689, puis en juin 1690. Libéré faute de preuves suffisantes, il se retire de la vie publique.

Samuel Pepys
s'éteint à Clapham, chez l'un de ses premiers commis qui l'hébergeait, le 26 mai 1703.

 Il laissait derrière lui un "Journal" qui, prudemment rédigé en une sorte de code, nous donne un témoignage inappréciable non seulement sur son auteur mais aussi sur les moeurs et la vie politique et sociale de son époque.

Après la mort de Pepys, les six carnets sous lesquels il se présente furent expédiés à son alma mater, le Magdalene College de Cambridge. Mais on ne commença à le décrypter que plus d'un siècle plus tard, vers 1822. De même, au XIXème siècle, on n'en publia que quelques extraits.

Il faudra attendre le XXème siècle pour que, à la fin de 1983, paraisse le dernier des onze volumes du texte non-expurgé. On doit ce merveilleux travail à Robert Latham et William Matthews, qui y consacrèrent leurs forces pendant treize ans.

Grâces leur en soient rendues.

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