samedi 27 septembre 2014

Charles Dickens

7 février 1812, Landport, Porstmouth (Grande-Bretagne) : naissance de Charles Dickens, romancier et nouvelliste.

Sa famille n'était pas très aisée mais, sans la manie des dettes qui caractérisait son père, la destinée du jeune Charles eut été bien différente.

Lorsque Dickens Sr est enfermé pour dettes à La Fleet, c'est en effet l'enfant, alors âgé de douze ans, que l'on met au travail dans une fabrique de cirage (ou d'élixir : confondant avec "David Copperfield", ma mémoire est en défaut sur ce point.) Il était seul dans Londres pour s'occuper de lui-même et, bien souvent, ne mangeait pas à sa faim. Tout cela, il l'a magistralement retranscrit - non sans souffrance - dans "David Copperfield" - "DC", les initiales du héros inversant celles de l'auteur "CD."

Lorsque son père est enfin libéré, Charles peut reprendre ses études mais il ne pardonnera jamais à ses parents, et surtout pas à sa mère, de l'avoir sacrifié à l'intérêt général.

En 1833, il devient chroniqueur juridique pour un quotidien londonien et c'est dans le même journal qu'il commence à rédiger de petits articles, plus tard réunis dans le recueil : "Sketches" qu'il signe "Boz", son premier et seul pseudonyme.

Son talent de conteur, sa vivacité d'esprit lui font confier la charge d'un feuilleton qui va passer à la postérité sous le nom des "Pickwick Papers" et qui, commencé de façon assez hésitante (c'est très perceptible dans les deux premiers chapitres, jusqu'à l'apparition de Mr Jingle dans la diligence), prend très vite de l'ampleur et de la puissance.

Quand le dernier épisode est publié et que l'on songe à l'éditer, nous sommes bien éloignés de l'histoire de sportsmen ridicules qui devait servir de trame à l'intrigue. Toute une foule de personnages est née de la prodigieuse imagination de l'auteur : outre Mr Jingle et son valet, Job Trotter, voici l'inénarrable Sam Weller, que son père, l'estimable cocher de fiacre Weller Sr, s'entête à appeler affectueusement "Samivel", sans oublier Mrs Bardell, la logeuse de Mr Pickwick, qui s'imagine que celui-ci lui fait des avances et le poursuit pour rupture de promesse de mariage avec l'impudent appui des deux affreux avoués que sont Dodgson et Fogg, etc, etc ...

Ce n'est pas un talent qui vient de se révéler ici : c'est un authentique génie littéraire.

Non tant par le style, qui s'embourbe trop souvent dans les conventions de l'époque, mais par la puissance des images, l'incroyable profondeur des personnages, cette vie qui les anime et qui fait songer à Balzac, à Hugo, à Zola ... aux plus grands.

Et ce ne sera pas un coup pour rien. Dickens produira régulièrement feuilleton sur feuilleton, le meilleur comme "Nicolas Nickeby", "Dombey & Fils" et, bien entendu, "David Copperfield", son livre le plus autobiographique, comme le moins bon : "Histoire de deux villes", "Oliver Twist", etc ...

Volontiers critique envers le système social victorien, utopiste également dans sa vision du monde (utopisme qui n'excluait pas, chez le romancier, un certain goût, plutôt trouble, pour les milieux glauques), Dickens n'a ni le cynisme, ni la perfection presque classique d'un Thackeray mais il a la puissance du Verbe.

C'est un incontournable de la littérature anglaise mais aussi mondiale et les personnages qu'il a créés sont, pour beaucoup, devenus des "types" littéraires.


Quand il meurt, le 9 juin 1870, il a droit à des obsèques nationales et ses cendres reposeront à l'Abbaye de Westminster.

Il laisse un roman inachevé : "Le Mystère d'Edwin Drood."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire