lundi 29 septembre 2014

Ogawa Yôko

30 mars 1962, Okayama - Préfecture d'Okayama (Japon) : naissance d'Ogawa Yôko, essayiste, nouvelliste & romancière.

Après une maîtrise en littératures anglaise et américaine obtenue à l'Université de Waseda, elle occupe un certain nombre d'emplois avant de se marier en 1986. Deux ans plus tard, elle s'installe, avec son mari et son fils, dans la ville d'Ashiya, préfecture de Hyôgo. Depuis lors, elle a publié plus d'une vingtaine de volumes : recueils de nouvelles, romans et essais. En France, elle est publiée chez Actes Sud.

Parmi les influences qui se sont exercées sur son écriture, elle cite volontiers Tanizaki Jun'ichirô, ce prince de la nouvelle et du traitement de thèmes comme le fétichisme, mais aussi, plus moderne, Murakami Haruki - il serait l'écrivain préféré de la romancière - sans oublier Francis Scott Fitzgerald, Truman Capote et Raymond Carver.

L'univers, très particulier, d'Ogawa Yôko, se caractérise par une obsession du classement, la volonté de conserver la trace des souvenirs, du passé, une fascination plus ou moins clairement exprimée envers le fétichisme et les situations sexuelles ambiguës (en particulier le rapport dominant-dominé) et une analyse soutenue, scrupuleuse et quasi-maniaque des sentiments et des motivations du narrateur, ou plutôt de la narratrice car c'est toujours une femme qui raconte dans les nouvelles et romans de la Japonaise (sauf dans "Le Musée du Silence).

Le style est simple, on peut même dire limpide, avec beaucoup de sous-entendus qui nécessitent au minimum une lecture studieuse et, au pire, une, voire plusieurs relectures. On notera que ses premiers textes sont plutôt courts mais que cela change à compter de 1994 avec "Hotel Iris", roman basé sur une relation de shibari (= équivalent du bondage) entre un vieillard et une jeune fille.

Au Japon, Ogawa Yôko a obtenu de très nombreux prix littéraires, dont le prestigieux Prix Akutagawa en 1991, pour "La Grossesse." Le Prix Kaien a couronné pour sa part "La Désagrégation du Papillon."
Parmi les ouvrages les plus connus de la romancière, citons "La Grossesse", journal d'une froideur clinique tenu par la soeur d'une femme enceinte et qui finit par rapporter un acte particulièrement horrible, "L'Annulaire" sur le fétichisme, "Hôtel Iris" déjà cité, "Le Musée du Silence" que nous évoquons sur ce site et "La Formule préférée du Pr Sato", qui conte la relation extraordinaire s'installant, autour des chiffres, entre un enseignant diminué et sa femme de ménage.

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