samedi 27 septembre 2014

Oscar Wilde

16 octobre 1854, Dublin (Royaume-Uni / Actuelle République d'Irlande) : naissance d'Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde, dit Oscar Wilde, poète, nouvelliste, dramaturge & romancier.

Oscar Wilde était le fils de Sir William Wills Wilde, chirurgien irlandais, et de Jane Elgee, surnommée "Speranza", une poétesse et nationaliste irlandaise  aussi connue qu'excentrique.

Le jeune Oscar était un enfant à l'intelligence vive qui devait faire de très brillantes études au Trinity College de Dublin avant d'être admis à Oxford, au Magdalen College. Jeune homme, il affiche des airs de dandy et un raffinement qui lui valent beaucoup de railleries mais au besoin, il n'hésite pas à tomber la veste pour régler ses comptes. Pour le reste, il a un don inné pour la rhétorique et se révèle excellent en poésie. Enfin, il songe à créer un mouvement qu'il nommera "L'Art pour l'Art."

Après l'obtention de son diplôme, il revient en Irlande et tombe amoureux de Florence Balcombe, laquelle épousera en fait Bram Stoker tandis que Wilde émigre à Londres. Son personnage de dandy excentrique, à qui les mots les plus spirituels semblent tomber naturellement des lèvres, s'impose très vite comme un incontournable dans le milieu mondain et artistique britannique. On le trouve excessif, étrange, on chuchote sur son passage mais nul ne songerait à remettre en question son talent et sa culture. Ses pièces font salle comble.

En 1884, Wilde, alors rédacteur au "Woman's World", rencontre Constance Lloyd, qui lui donnera deux enfants, Cyril et Vyvyan.

Dès l'université, Wilde avait eu des relations homosexuelles mais au moins avait-il conservé une relative discrétion à ce sujet d'autant plus dangereux que, en Angleterre, le problème resta passible de la prison jusque dans les années 1960. C'est pourtant bien d'homosexualité que parle "Le Portrait de Dorian Gray", sorti en 1890, roman semi-fantastique où l'on ne retrouve pas le style propre à Wilde mais qui révèle la culpabilité inavouée de l'écrivain face à sa sexualité.

"Le Portrait ..." connaît scandale et succès. L'année suivante, c'est à l'auteur de "Dorian Gray" que lord Alfred Douglas, fils du marquis de Queensbury avec lequel il entretient des rapports plus que conflictuels, demande à être présenté. Pour les deux hommes, c'est le coup de foudre. Wilde, le plus atteint parce que le plus sensible, perd toute prudence et n'hésite pas à s'afficher en public avec celui qu'il surnomme "Bosie."

Quand il l'apprend,  le marquis de Queensbury fait grise mine. A maintes reprises, il essaie de faire rentrer son fils dans le rang. Puis, il exige de Wilde qu'il s'éloigne du jeune homme. Devant le refus de l'écrivain, en 1895, il provoque le scandale en laissant à son club une carte de visite où il traite Wilde de sodomite.

Avec une rare inconséquence - poussé par Bosie diront certains, par son désir inavoué de châtiment, diront d'autres - Wilde intente au marquis un procès en diffamation. Il le perd, bien évidemment et se voit condamné à deux ans de travaux forcés pour homosexualité.

Tous - ou presque - se détournent alors de lui.
Ses biens sont confisqués, ses enfants et sa femme doivent changer de nom et s'exiler en Allemagne, c'est la chute. De cette déchéance, Wilde tirera un chef-d'oeuvre : "La Ballade de la Geôle de Reading."

A sa libération, il quitte l'Angleterre pudibonde pour la France, plus précisément pour la Normandie, près de Dieppe. On l'y connaît sous le nom de Sébastien Melmoth, un nom qu'il prend par référence au personnage de "Melmoth, l'Homme errant", chef-d'oeuvre du gothique anglais, que l'on doit à la plume du grand-oncle de Wilde, le révérend Maturin.

Il meurt dans la misère, à Paris, le 30 novembre 1900, après s'être converti au catholicisme, religion qui l'attirait depuis ses jeunes années, à Trinity College. On dit que, après cette conversion, on lui proposa une coupe de champagne pour célébrer l'événement, ce qui lui permit d'avoir ce dernier bon mot : "Je meurs comme j'ai vécu : largement au-dessus de mes moyens." Sa dépouille mortelle repose au cimetière du Père-Lachaise.

On ne peut se faire une idée exacte du style inimitable qui fut celui d'Oscar Wilde tant qu'on n'a pas lu au moins l'une de ses pièces ou l'un de ses aphorismes. Ajoutons que ses comédies et même la tragédie qu'il écrivit directement en français pour Sarah Bernhardt, "Salomé", sont toujours à l'affiche : elles n'ont pas pris une ride.

Il en est de même pour ses contes dont certains comme "Le Prince heureux", furent écrits à l'intention de ses enfants. Seul "Dorian Gray", c'est indéniable, accuse les années mais cela tient sans doute au fait qu'il est aussi le seul ouvrage où Wilde ait été contraint - et ait accepté - de brider son génie.

Ses poèmes ... Les poèmes de Wilde sont admirables, tout particulièrement "La Ballade ..." et "De Profundis" qui transcendent tous deux ses souffrances.


Si l'on peut donc reprocher à Wilde, en tant qu'individu, certaines lâchetés (envers sa femme qui, pourtant, lui demeura fidèle jusqu'au bout), on ne saurait nier par ailleurs que Wilde, l'homme de lettres, demeure à jamais l'égal des plus grands.

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