mardi 30 septembre 2014

Izumi Kyôka (II)

En 1902, souffrant de problèmes gastro-intestinaux issus des séquelles du béribéri, Izumi part en convalescence à Zushi, dans la Préfecture de Kanagawa, à l'Est du Japon. Il vit seul, se faisant néanmoins aider pour la cuisine par une femme que lui a recommandée un ami d'enfance et qui s'appelle Itô Suzu. En mai 1903, tous deux se mettent en ménage à Ushigome, dans un quartier hanamachi - c'est-à-dire voué aux geisha et au plaisir - nommé Kagurazaka. Mais les sévères objections de son ancien Maître, Ozaki Kôyô, retiennent Izumi sur la voie de l'officialisation.

Or, en octobre de la même année, Ozaki décède. Même sur son lit de mort, il continuait à s'inquiéter pour l'avenir de son disciple - et aussi à corriger ses manuscrits. Deux ans plus tard, c'est sa grand-mère, âgée de quatre-vingt-sept ans, que perd Izumi. Ses maux d'estomac se font plus violents et il doit retourner à Zushi. Il compte n'y demeurer qu'un seul été mais il y restera en fait quatre ans. Durant toutes ses années, il se nourrit principalement de gruau de riz et de patates douces. En dépit d'un maladie qui le laisse souvent dans un état de semi-torpeur et d'une maison qui fuit de toutes parts lorsqu'il pleut, Izumi réussit à écrire plusieurs histoires dont "Shuchû gokokû / Un Jour Au Printemps". Sa maladie autant que les mauvaises conditions dans lesquelles il loge contribuent à donner au récit son atmosphère éthérée, digne d'un autre monde.

En 1908, l'écrivain peut rentrer à Tôkyô et se trouve un emploi à Kôjimachi, dans la banlieue. Il continue évidemment à écrire et, en 1910, sortent "Shamisenbori / Le Canal Samisen" - que Kafû tenait en très haute estime - et "Uta Andon / Chanson Pour La Lumière des Lanternes." A la même époque, il publie les cinq premiers tomes de ses oeuvres complètes.

Fort de sa popularité grandissante, Izumi attaque l'Ere Taishô [= juillet 1912 / décembre 1926] en se tournant vers le théâtre. En 1913, il compose "Yasha ga Ike / La Mare au Démon" et "Kaijin Bessô / La Villa du Dieu de la Mer." L'année suivante, sort "Nihonbashi." Mais la maladie s'entête et, durant l'été 1916, il se voit contraint de passer trois bons mois chez lui. 


1927 est consacrée à un voyage dans la région de Tôhoku où l'écrivain visite le lac Towada et la Préfecture d'Akita. L'année suivante, Izumi contracte une pneumonie. Il s'en remet à peine qu'il part pour la ville d'Izu, Préfecture de Shizuoka, célèbre pour ses sources chaudes venant des montagnes. Enfin, en 1929, il se rend à Ishikawa afin d'y visiter la pittoresque péninsule de Noto.

Il tient un grand nombre de carnets de voyages et continue à écrire nouvelles et pièces de théâtre. En 1937, le Tokyo Mainichi et l'Osaka Mainichi publient en feuilleton son dernier grand texte : "Usu Kôbai."

Izumi Kyôka décède à Tôkyô, des suites d'un cancer du poumon, le 7 septembre 1939, à 2 h 45 du matin.

Excentrique et superstitieux, il avait assis sa réputation d'écrivain sur le grotesque et le fantastique. "Kôya Hijiri / Le Saint Homme du Mont Kôya" par exemple raconte le voyage d'un moine dans une région montagneuse et sauvage, voyage pendant lequel il est confronté à des faits et événements inexplicables et dérangeants. Empruntant à la tradition populaire d'Edo, au folklore national et aussi au théâtre des thèmes qu'il embellit, Izumi intègre à plus de la moitié de ses textes une certaine forme de surnaturel.

Par le style, il doit beaucoup à la technique narrative du rakugo mais n'hésite pas à recourir également aux dialogues dramatiques du théâtre Kabuki. Il aime enfin à dépeindre l'existence dans le quartier de plaisirs d'Edo et pour cette raison, on le compare souvent à ses contemporains Kafû et Tanizaki Jun'ichirô. Mais Izumi utilise bien plus souvent une intrigue complexe et pleine de suspense. L'un de ses thèmes favoris reste en outre celui de la femme plus âgée et belle qui prend soin d'un jeune homme.

De nos jours, ses pièces, toujours aussi populaires, sont jouées dans tout le Japon. A celles que nous avons déjà citées plus haut, nous ajouterons "Tenshu monogatori / La Tour du Château."

En 1973, pour célébrer le centenaire de la naissance d'Izumi Kyôka, un prix littéraire portant son nom a été mis en place par la ville de Kanazawa.

Signalons pour terminer que les Editions Picquier ont publié quelques uns des textes d'Izumi, dont "Le Camphrier". Mais l'essentiel reste à faire.

Izumi Kyôka (I)

4 novembre 1873, Kanazawa - Préfecture d'Ishikawa (Japon) : naissance d'Izumi Kyôtarô, dit Izumi Kyôka, dramaturge, nouvelliste et romancier.

Son père, Izumi Seiji, était un artisan, spécialisé dans l'incrustation de pièces métalliques. Sa mère, Nakata Suzu, était la fille d'un joueur de tambour tsuzumi originaire d'Edo et la plus jeune soeur du grand comédien de théâtre Nô, Kintarô Matsumoto. Mais la famille s'était hélas ! appauvrie et le jeune Kyôtarô dut se contenter, pour son instruction, de l'Ecole anglo-japonaise Hokuriku, dirigée par les missionnaires.

Sa mère l'avait déjà initié à la littérature en utilisant ces livres qui mêlent les images et le texte que l'on appelle au Japon kusazôshi. L'influence de cette première forme du livre est sensible dans la technique qu'il déploiera lorsqu'il sera devenu écrivain. En avril 1883, sa mère décède à l'âge de vingt-neuf ans, et cette mort crée en lui un vide énorme qu'il cherchera à combler toute sa vie en imaginant ses personnages féminins.

Le futur écrivain a seize ans quand il découvre les "Confessions Amoureuses de Deux Nonnes", d'Ozaki Kôyô : c'est le déclic qui le décide à embrasser la carrière littéraire. La même année, au mois de juin, il se rend à la Préfecture de Toyama. Il travaille comme professeur dans des écoles privées préparant aux grandes universités et répartit son temps libre entre l'étude des kusazôshi et celle des vomihon, ce genre littéraire fortement influencé par le roman chinois. En novembre, on le retrouve à Tôkyô, bien décidé à devenir l'élève d'Ozaki.

Sans aucune lettre de recommandation, il se présente à l'écrivain et lui explique son puissant désir d'intégrer immédiatement ses cours. Le Maître l'accepte sans sourciller et commence alors pour lui la vie d'apprenti. Il passe désormais tout son temps chez Ozaki, corrigeant ses manuscrits et accomplissant des tâches ménagères. Izumi ne cessera de porter à son maître une véritable adoration, le considérant certes comme un professeur mais aussi comme un bienfaiteur qui le protégea dans sa carrière avant qu'il s'y fût fait un nom. 
 En mai 1893, le journal Hi no De, basé à Kyôtô, commence la publication du premier grand texte d'Izumi : "Kanmuri Yazaemon." Mais le feuilleton est loin d'être populaire et le rédacteur en chef en demande l'arrêt quasi immédiatement. Ozaki monte alors au créneau pour défendre son protégé. L'année suivante, l'histoire est revendue au journal de Kaga, Hokuriku Shinpo, une fois encore à des fins de parution en feuilleton. Cette fois, la critique émet un avis favorable - et sans doute Ozaki y est-il, là encore, pour quelque chose.

La même année, Tantei Bunko publie "Iki-ningyô / La Marionnette Vivante" et "Kindokei / L'Horloge en Or" sort dans le Shonen Bungaku. En août, Izumi doit retourner à Kanazawa pour y suivre un traitement contre le beriberi. Sur le chemin du retour, il flâne un peu à Kyôtô et dans la région d'Hokuriku. Il utilisera plus tard les souvenirs de ce voyage pour "Tanin no Tsuma / L'Epouse de l'Autre Homme."

Le 9 janvier 1894, le décès de son père le rappelle une fois encore à Kanazawa. Face à un avenir qu'il devine incertain, Izumi s'inquiète : comment assurera-t-il le quotidien, pour sa famille et pour lui ? Car il a désormais à charge une grand-mère et un frère plus jeune. Mais la vieille dame l'encourage fortement à retourner travailler à Tôkyô. Aussi, au mois d'octobre, peut-il publier "Yobihei / Le Réserviste" et "Giketsu Kyôketsu / Le Vertueux & le Chevaleresque." Ce dernier sera plus tard adapté au théâtre sous le titre "Taki no Shiraito / Le Magicien des Eaux."

En février 1895, afin de continuer à faire vivre sa famille à Kanazawa, Izumi emménage chez Ottowa Ohashi afin de travailler sur une encyclopédie. A son départ, Ozaki le convie à un repas à l'occidentale où il apprend à manier le couteau et la fourchette.

Avril de cette année-là est un mois singulièrement faste pour le jeune auteur puisque c'est celui où il recueille son premier succès critique véritable avec "Yakôjunsa / Le Veilleur de Nuit", qui paraît dans le magazine Bungei Kurabu. Grâce à la valeur qu'attache Rejun Taoka à l'histoire, le texte suivant d'Izumi, "Gekashitsu / La Chambre d'Opération", sort dans les premières pages du Bungei Kurabu : c'est ainsi qu'Izumi Kyôka fait son entrée officielle dans les cercles littéraires de la capitale.

En mai 1896, l'écrivain rend visite à sa grand-mère, qui a maintenant plus de soixante-dix ans. L'année suivante, il décide de s'offrir sa propre maison à Koishikawa et fait venir la vieille dame afin qu'elle vive auprès de lui. En dépit de ses soucis de santé - le beriberi a laissé des séquelles - Izumi se montre très prolifique à cette époque même si son travail reçoit des critiques inégales. "Kôya Hijiri / Le Saint Homme du Mont Kôya", à ce jour son texte le plus lu et, pour certain, le plus représentatif de sa manière, paraît au tournant du siècle, en 1900.

Naufrages - Yoshimura Akira (3)

Figurants & Utilités :


Kinzo :

A fait une mauvaise chute dont il ne s'est pas relevé. C'est en prévision de son incinération qu'Isaku, au début du livre, rapporte du bois trouvé sur la plage.

Une Villageoise :

Sort de la maison de Kinzo pour aider Isaku à porter le bois.

Tatsu :

Soeur aînée d'Isaku.
Elle s'est "vendue" dès ses quatorze ans mais pour une durée de dix ans.

Le Marchand de Sel :

Il appartient au village voisin et c'est lui qui sert d'entremetteur auprès des employeurs éventuels.

Teru :

Soeur cadette d'Isaku. Un bébé. Meurt d'une fièvre mal soignée.

La Jeune Femme Enceinte :

"Prêtresse" - si l'on peut dire - officiant dans la cérémonie appelant au naufrage des bateaux l'année où s'en va le père d'Isaku.

La Fille Aînée de Senkichi :

Déjà partie travailler au loin.

La Fille Cadette de Senkichi :

Son départ doit s'effectuer l'année où commence le roman.

Le Grand-Père de Sahei :

A raconté à son petit-fils le naufrage sur la plage d'un navire appartenant au Gouvernement - ces navires-là se reconnaissaient à l'emblème figurant sur leur voile. Conscients de l'atrocité du châtiment qui leur serait infligé s'ils s'y risquaient, les villageois ne l'avaient évidemment pas pillé. Au contraire, ils avaient soigneusement rassemblé les survivants et ce qui restait de la cargaison et avaient expédié un messager à la grande ville auprès de l'Administration. Un jeune fonctionnaire était venu enquêter et avait fait ensuite rapatrier tout ce qui avait été sauvé.

Les Trois Escrocs :

L'hiver suivant, trois hommes se firent passer pour des fonctionnaires du Gouvernement et dévalisèrent le malheureux village sous prétexte que ses habitants avaient certainement dissimulé une partie du vaisseau naufragé. Ils raflèrent notamment les boeufs du Chef.

Kensuke & Kita :

Sont chargés, avec Isaku, de guetter tout étranger qui s'approcherait du village tandis que ses habitants s'occupent de démonter le navire échoué, de faire disparaître les corps des marins et de rassembler le butin ainsi obtenu.

Le Villageois Aux Cheveux Blancs :

Revenu de ses années de "service," il ne passe qu'un soir dans son village et décède paisiblement dans son sommeil.

Le Villageois Amputé :

Compagnon du précédent qui lui a sans doute sauvé la vie sur le voyage du retour. La mort de son ami le plonge dans une sorte de dépression.

Les Cadavres Mystérieux :

Retrouvés morts mais revêtus de somptueux kimonos rouges dans la cale du navire qui s'échoue sur la plage lors de l'hiver précédant la troisième année, ils sont au nombre de vingt. On ne sait ni qui ils sont ni d'où ils viennent - et on comprendra trop tard qu'ils apportent la Mort et peut-être la vengeance des marins survivants du dernier naufrage mais que les villageois avaient massacrés.

Kane :
La dernière soeur d'Isaku. Elle meurt de la petite vérole.

Naufrages - Yoshimura Akira (2)

Seconds Rôles :


Le Père d'Isaku :

On l'évoque plus qu'on ne le voit - sauf à la toute fin du roman où son fils l'aperçoit qui revient de ses trois ans de travaux à l'étranger et ne sait pas encore, en descendant le sentier de la montagne, qu'il va retrouver une famille dévastée.

Bon pêcheur, il a un sens suffisant des responsabilités familiales pour accepter de se louer pour trois ans à un employeur lointain, sous réserve que la somme versée soit conséquente et puisse faire vivre sa famille en son absence. Comme les autres pêcheurs du village, c'est un homme simple, dévoré plus souvent qu'à son tour par les soucis et la crainte de la famine.

Sahei :

Jeune garçon du même âge à peu près qu'Isaku. Il a toujours une opinion bien arrêtée sur tout et prétend pratiquement tout savoir, surtout lorsqu'il comprend ou s'imagine qu'Isaku, lui, n'est pas au courant. D'abord assez exaspérant, le personnage évolue jusqu'à devenir pour Isaku un véritable camarade.

Senkichi :

C'est à lui que revient la charge de sculpter les bateaux du village. Souffre d'une jambe plus courte que l'autre. A trois filles. La première a déjà été vendue à l'âge de quatorze ans. La seconde s'apprête à se vendre l'année où commence le roman. Enfin, la troisième, Tami, suscite visiblement l'intérêt d'Isaku - bien qu'elle soit un peu plus âgée que lui.

Tami :

Benjamine de Senkichi. Elle se rend parfaitement compte du béguin que ressent pour elle le jeune Isaku et finit, semble-t-il, par l'encourager. Mais tout cela sombrera sous les assauts de la petite vérole puisque Tami, ayant survécu à la maladie, devra prendre, elle aussi, le chemin de l'exil.

Le Chef du Village :

Pour autant que notre mémoire ne nous fasse pas défaut, son nom n'est jamais donné. C'est évidemment LA figure centrale dans ce petit village perdu, abandonné à tous les vents de l'océan. On le respecte et il n'abuse pas de ses administrés. Sous son autorité, s'organisent toutes les cérémonies traditionnelles et, bien entendu, après l'échouage d'un navire, toutes les distributions de vivres et d'objets récupérés.

Touché par la petite vérole, il y survivra mais devra se bannir lui-même du village. La dernière image qu'on a de lui : il s'éloigne sur le sentier de la montagne, en tête du cortège des bannis.

Kichizo :

Ami du père d'Isaku. Il lui apprend entre autres comment faire cuire le sel sur la plage au début du premier hiver, lorsque débute la saison des navires.

Se sentant coupable de la mort de son épouse, il se suicide peu après en se jetant du haut d'une falaise.

L'Epouse de Kichizo :

Son mari souffrant d'une maladie des yeux, c'est elle qui a dû se louer pour trois ans. Pour une raison inconnue, elle est revenue plus tard que prévu et cela a semé le soupçon dans l'esprit de son mari comme dans le reste du village. Les relations du couple se sont alors dégradées, au point que le Chef s'est interposé. Mais il a eu beau prêcher la réconciliation, Kichizo a continué à battre la malheureuse, tant et si bien qu'un jour, celle-ci finit par se pendre, dans le cimetière du village, ce qui plonge Kichizo dans les affres d'une terrible culpabilité.

Takichi :

Neveu de la mère d'Isaku et cousin de ce dernier. Il lui apprend l'art difficile de la pêche au maquereau. Atteint par la petite vérole, il devient aveugle et doit s'exiler.

Kura :

La fille la plus robuste du village. C'est elle qui, plus ou moins, choisit le fluet Takichi pour époux.

La seconde année, elle est enceinte lorsqu'elle a l'honneur de tenir le rôle de la Femme allant sur la mer pour "appeler" les bateaux. Mais la petite fille qu'elle aura de son mari et qu'ils prénommeront Tama meurt de la petite vérole. Elle-même est touchée et, défigurée par la maladie, doit quitter le village.

Isokichi :

Frère cadet d'Isaku, il est encore très jeune quand s'en va leur père. Peu à peu, il suit son frère en mer et fait, vaille que vaille, le dur apprentissage du métier de pêcheur.

Frappé par la petite vérole, il en réchappe au prix de ses yeux et suit sa mère dans la montagne.

Le Conseiller du Chef :

Ce vieillard pourtant avisé ne réalise pas le danger présenté par les kimonos de soie écarlate et conseille de les répartir entre les différentes familles du village. Lorsqu'il comprend que, sans lui, la maladie n'aurait pas pu prendre pied parmi ses concitoyens, il fait son mea culpa, puis se suicide en se jetant d'une falaise.

Kanbei :

Cet ancien conseiller du Chef du Village avait pris sa retraite. Mais l'explosion de l'épidémie et l'invalidité à laquelle elle réduit le Chef, le forcent à reprendre du service en s'appuyant sur son fils, Manbei. Il est le premier à réaliser que les kimonos trouvés sur les cadavres dans le bateau échoué sont les vecteurs de l'épidémie.

Manbei :

Fils du précédent. C'est lui qui demande à Isaku, après le départ en exil de son frère et de sa mère, de reprendre la pêche.

Naufrages - Yoshimura Akira (1)

Hasen
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle


ISBN : 9782742746514

Extraits
Notre Opinion





Personnages Principaux :

Isaku :

Il a neuf ans et présente un mélange émouvant d'enfance et de maturité bien au-dessus de son âge, ce qui va s'amplifier tout au long du roman. Son père vient de partir pour trois ans, après s'être "vendu" à un employeur étranger par l'intermédiaire du marchand de sel du village voisin. Isaku reste seul avec sa mère, son frère et sa petite soeur. Son père lui a bien recommandé de veiller à ce qu'ils aient à manger jusqu'à son retour.
C'est Isaku qui fait de "Naufrages" un roman d'apprentissage. Le petit garçon maigriot des premières pages va, pendant ces trois ans, devenir un homme sinon par l'âge, du moins par les soucis et le sens des responsabilités.

Il aura la chance ( ? ) d'être épargné par la petite vérole mais devra affronter la mort de sa petite soeur et la maladie de son frère et de sa mère. Sa joie de les voir encore en vie sera assombrie par la cécité qui s'abat sur son frère et plus encore par leur exil dans les montagnes. Quand il les regarde partir, il sait bien qu'il ne les reverra plus en vie et qu'ils n'ont échappé à la petite vérole que pour s'en aller mourir - sauf miracle - de faim et de froid dans une nature implacable. Fidèle à son devoir, il n'en reprendra pas moins la pêche et sera là pour accueillir son père, lequel revient après le drame, à la fin du roman.

La Mère d'Isaku :

Femme d'une exceptionnelle force morale qui, après le départ de son mari, doit veiller sur ses enfants avec le seul soutien de son fils aîné, le jeune Isaku. Elle parle peu et encore plus rarement pour faire un compliment. Le lecteur a toujours l'impression qu'elle traite durement Isaku et pourtant, plus on avance dans sa lecture et plus on sent qu'elle est très fière de lui. Sa seule crainte sans doute (dira-t-on celle de toutes les mères ?) : qu'il soit trop faible pour survivre dans l'univers où il est contraint de vivre.

Atteinte par la petite vérole, elle en reste défigurée et doit s'exiler dans les montagnes, avec son plus jeune fils, désormais aveugle, et les autres villageois marqués par la maladie. Avant son départ, elle montre à son aîné une réelle tendresse et lui dit en substance qu'il ne faut rien regretter, que c'est mieux ainsi, y compris pour son père. Une femme forte, dans toute l'acception du terme.

Naufrages - Yoshimura Akira

Hasen
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle


ISBN : 9782742746514

Notre Opinion
Personnages


Citation :
[...] ... Le jour se leva, la lumière matinale s'étendit sur la mer. Des éclaboussures jaillissaient sans relâche autour du bateau naufragé. On jetait des morceaux de bois et des planches par dessus bord.

- Ils sont en train de démolir le bateau ?

Isaku regardait de tous ses yeux.

- Ils sont construits avec du bon matériel, tu sais. On peut même récupérer les clous et les crochets. Et puis, dans les cuisines, on trouve des marmites, des fourneaux, des couteaux, des seaux et des baquets, et parfois même des meubles, ajouta Kensuke, d'une voix où pointait l'excitation.

Isaku
comprenait pourquoi, sur les indications du vieil homme, les villageois avaient pris des haches, des scies et des maillets. Le bateau était démonté et on jetait les débris à la mer.

Les morceaux étaient chargés sur de petits bateaux pour être ramenés à la plage. De là, ils étaient transportés à dos d'homme dans la montagne, derrière le village, à l'abri des arbres.

La mer était d'huile. Isaku et Kensuke la parcoururent du regard, mais ils ne distinguèrent pas l'ombre d'une voile. Les flocons de neige qu'ils croyaient apercevoir à l'est n'étaient autres qu'un groupe d'oiseaux de mer attirés par un banc de poissons évoluant à la surface de l'eau qui, réverbérant la lumière du soleil, étincelait. Sur le Nez-de-la-Marée, qui fermait la baie en face, il n'y avait pas de fumée non plus.

Deux petits bateaux s'éloignaient de l'épave pour se diriger vers le cap.

- Ils transportent les corps, dit Kensuke. ... [...]
 
 
Citation :
[...] ... La visite des bateaux, en évitant aux villageois de mourir de faim, était l'événement le plus heureux qui pouvait arriver, au même titre qu'une campagne de pêche exceptionnelle ou une bonne récolte de champignons ou autres végétaux dans la montagne, mais ailleurs, pour les gens des autres villages, c'était un crime passible des châtiments les plus extrêmes. Sans ces naufrages, le village aurait disparu depuis longtemps, laissant la place à une côte inhospitalière semée de rochers. Les naufrages avaient permis à leurs ancêtres de survivre sur cette terre, et les villageois se devaient de perpétuer la tradition.

Ils croyaient que l'âme des défunts partait loin dans la mer, et qu'après un certain temps, comme elle n'avait aucun autre endroit pour aller, elle revenait s'installer dans le ventre d'une femme enceinte. Isaku était bien décidé à quitter le village le moins possible quand il serait marié, et à perpétuer la tradition afin que les âmes ne soient pas désorientées.

Il pensait de temps en temps à sa propre mort. Son corps serait incinéré, ses cendres enterrées. Son âme quitterait le village pour s'en aller vers le large. Puis, après un long voyage, il arriverait enfin à l'endroit de la mer où se rassemblaient les âmes des villageois. Elles constituaient un village au fond de la mer, où tout était clair et transparent. Les plantes aquatiques y formaient une forêt ondulante, et les rochers étaient couverts de coquillages nacrés.

Des bancs de petits poissons phosphorescents aux reflets mordorés nageaient qui, lorsque le poisson de tête faisait volte-face, faisaient demi-tour d'un seul coup. Cela ressemblait au spectacle des flocons de neige tombant dru.

Le fond de la mer était toujours calme, et la température de l'eau constante. Les âmes étaient habillées de vêtements transparents comme des méduses, et leurs cheveux étaient lumineux. Leur visage brillait d'un éternel sourire et elles ne parlaient pas. Elles étaient aussi livrées au profond sommeil de la mort. Parmi elles se trouvaient sa grand-mère dont il n'avait qu'un vague souvenir, et sa petite soeur Teru qui était morte un an plus tôt, un peu avant le Nouvel An. Les autres qui se tenaient derrière étaient sans aucun doute celles des ancêtres. ... [...]

Naufrages - Yoshimura Akira

Hasen
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle


ISBN : 9782742746514

Extraits
Personnages


Considérablement plus court que "La Guerre des Jours Lointains", "Naufrage" confirme à nos yeux le grand talent de Yoshimura Akira. Style simple et poétique, sans les lourdeurs chirurgicales du roman sur la Défaite japonaise, personnages simples eux aussi mais confrontés à des problèmes hélas ! qu'ils ne sauraient maîtriser, intrigue en apparence très simple mais qui soulève avec habileté l'éternelle question du destin des hommes, de la fatalité et même du libre-arbitre. Simplicité, comme on le voit, est ici le mot-clef.

Dans un minuscule village côtier, les habitants, tous pêcheurs, se battent au quotidien pour assurer la survie de leur famille. Quand les temps deviennent trop durs, certains, hommes et femmes, adolescents et jeunes filles, vont au village voisin se "vendre" pour un certain nombre d'années à un employeur, lequel leur accorde en contrepartie une somme d'argent qui, dans bien des cas, sauve leur famille de la famine. C'est ainsi que s'en va, pour trois ans, loin des siens, le père de notre jeune héros, Isaku.

Yoshimura nous conte ce qui se déroule durant ces trois années : la solitude qui accable la Mère, toujours amoureuse de son mari ; les mille et une tâches au-dessus de son âge que doit prendre à sa charge Isaku, neuf ans, l'aîné de la fratrie ; la hantise de la Faim qui plane sur tous ; les naufrages provoqués par les villageois ainsi que le faisaient déjà leurs ancêtres ; le pillage des épaves, organisé avec la plus stricte rigueur ; la distribution égale des vivres ainsi obtenues ; la ronde des saisons, scandée par les marées ; et la dérive, un jour, d'un bateau abandonné, n'ayant à son bord que des cadavres vêtus de somptueux kimonos de soie rouge ... Le texte est à la troisième personne mais le point de vue adopté est toujours celui d'Isaku.

Avec un minimum de moyens et sans jamais chercher à se poser en juge ou en moraliste, l'auteur fait revivre l'existence abrupte, difficile et parfois quasi animale qui était celle des humbles - ce sont ici de simples pêcheurs mais cela aurait pu être des agriculteurs - dans un Japon féodal que le lecteur perçoit plus proche du XVème ou du XVIème siècle que de l'Ere Meiji. Ses personnages sont durs ou plutôt se forcent à l'être parce qu'ils ont compris, et leurs pères avant eux, qu'il vaut mieux être parmi ceux qui mangent qu'au nombre de ceux qui sont mangés. S'il existe sans doute parmi eux un ou deux psychopathes en puissance, fort satisfaits de massacrer des marins survivants au lieu de leur venir en aide, Yoshimura ne le souligne pas. Les grands feux que les pêcheurs allument l'hiver sur le sable de la plage, afin, dans le langage officiel, de "récolter le sel", ces grands feux susceptibles de faire croire aux marins naufragés qu'ils trouveront là de l'aide alors que c'est la Mort seule qui les attend, ne sont pas l'oeuvre de démons sans âme mais celle de pauvres malheureux à qui le Destin ne laisse pas d'autre choix : c'est tuer ou être tué.

Jusqu'au bout d'ailleurs, le Destin s'acharne sur les pêcheurs, comme s'il voulait les punir de ce qu'il les contraint à accomplir. Soulagés pour une fois de n'avoir eu à achever aucun marin en détresse, voilà nos villageois tout heureux à l'idée que, faute de mieux, on va leur distribuer les fameux kimonos en soie écarlate. Retaillés, ils constitueront de splendides vêtements de fête, pour leurs femmes comme pour leurs enfants qui n'auraient jamais songé en posséder un jour d'aussi beaux.

Mais la soie si belle est infectée par la petite vérole et l'épidémie se déclare très vite, éradiquant les plus faibles, défigurant ceux qu'elle accepte de laisser vivre après les avoir ravagés et aussi, avec une étrange magnanimité, en épargnant tout simplement certains, dont Isaku. Les morts enterrés selon les rites, les survivants désormais porteurs de la maladie sont bannis dans les forêts voisines, où il ne survivront que très peu de temps. Quant à ceux que la maladie n'a pas touchés, ils se retrouvent seuls, tel Isaku qui, après avoir perdu sa petite soeur, a vu sa mère et son frère s'éloigner dans le cortège des bannis. Les trois ans fatidiques se sont écoulés, son père est de retour mais leur monde ne s'est-il pas écroulé ? ...

Un roman d'une grande puissance dramatique, qu'on peut qualifier, dans sa simplicité et son impartialité absolue, de sublime, ce sublime dont certains grands auteurs japonais ont le secret et qui n'est pas sans évoquer la pureté des tragédies grecques : sobre et vibrant, universel et serein. Un livre à ne pas manquer.

La Guerre des Jours Lointains - Yoshimura Akira

Toi hi no senso
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle
Notre Opinion
Personnages

Certains prisonniers n'auront pas la "chance" d'une simple décapitation :
Citation :
[...] ... Le 9 juin, Takuya apprit par un officier d'état-major de son bureau que huit prisonniers étaient déjà morts. Il s'agissait de ceux qui avaient été transférés en quatre fois du quartier général à la faculté de médecine de l'université impériale de Kyushu.

On lui avait dit que les deux premiers prisonniers, celui qui avait été blessé d'un coup de fusil de chasse et l'autre, qui avait des problèmes digestifs, avaient été conduits à la faculté de médecine pour y recevoir des soins, mais en réalité c'était une sorte de condamnation à mort. Le colonel Tahara,
officier d'état-major en charge des opérations militaires, et l'aspirant Haruki, médecin militaire, les y avaient envoyés, ayant eu l'idée de profiter des prisonniers dont la condamnation à mort était prévisible pour effectuer des recherches sur le plan médical, à la requête paraît-il du professeur Iwase du service de chirurgie de la faculté de médecine.

Anesthésiés à l'éther, les deux prisonniers avaient été transportés dans la salle d'anatomie et placés chacun sur une table de dissection. Le professeur Iwase avait tenté de pratiquer l'ablation d'un lobe pulmonaire , mais les prisonniers étaient mort d'hémorragie due aux artères sectionnées. Par la suite, six autres prisonniers avaient été à nouveau envoyés deux par deux en salle de dissection, où on leur avait fait subir une ablation du foie, de l'estomac et de la vésicule biliaire, une opération au cerveau ou encore des injections artérielles d'eau de mer purifiée, et ils en étaient morts. On disait que le colonel Tahara et le médecin militaire Haruki avaient assisté à ces opérations expérimentales. ... [...]
 
 
Citation :
[...] ... Dans l'après-midi, un message du grand quartier général impérial arriva dans la salle des opérations militaires, qui apprit à Takuya et à ses hommes l'origine de cet étrange choc qu'ils avaient ressenti le matin. A 8 h 15, une bombe d'une nature inconnue avait été larguée d'un des deux B 29 qui s'étaient introduits dans le ciel au-dessus de Hiroshima après avoir suivi vers l'ouest le détroit de Bungo, provoquant des dégâts considérables, il fallait donc redoubler de vigilance.

Au quartier général de l'armée de l'ouest, on essaya d'établir un contact téléphonique avec l'armée du centre, sous l'autorité de laquelle était placée Hiroshima, mais ce fut impossible, et dans un nouveau message, le grand quartier général impérial annonça que la ville avait été totalement anéantie et qu'il y avait d'innombrables morts. A l'idée qu'à Fukuoka, distante de plus de deux mille kilomètres de Hiroshima, on avait entendu le bruit et ressenti l'onde de choc de l'explosion, Takuya et ses hommes comprirent que cette bombe devait être dotée d'une puissance de destruction extraordinaire.

Par la suite, les informations concernant cette bombe particulière se succédèrent, relatant qu'après sa chute, elle avait éclaté dans un éclair aveuglant, en s'ouvrant comme un parachute, tandis qu'une colonne de fumée blanche et légèrement jaunâtre s'élevait dans le ciel jusqu'à dix ou vingt-mille mètres. ... [...]

La Guerre des Jours Lointains - Yoshimura Akira

Toi hi no senso
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle
Extraits
Personnages

Hou ! là, c'est du lourd ! Ami lecteur, il te faudra t'accrocher fort, très, très fort même, si tu ne veux pas renoncer dès le deuxième ou troisième chapitre. Là, peut-être auras-tu l'impression d'avoir réussi un improbable marathon mais au moins auras-tu fait connaissance avec l'univers, sans complaisance et sans humour, de Yoshimura Akira. Cela ne signifie pas pour autant que tu seras tenté de le relire mais sait-on jamais ? ...

Quand il parut, à la fin des années soixante-dix, "La Guerre des Jours Lointains" fit un certain bruit dans le monde littéraire japonais parce que, pour la première fois, un auteur reconnu évoquait les crimes de guerre commis par l'armée nippone. Le discours de Yoshimura vise à se montrer aussi précis que possible : à quel moment l'exécution de prisonniers devient-elle un crime ? si aucun officier ne donne d'ordre formel ? s'il en donne après un bombardement ennemi ? si l'exécuteur obéit à un sentiment personnel comme la colère ou le sadisme ? mais, s'il reste neutre en se contentant d'obéir à l'ordre donné, cela change-t-il quelque chose ? doit-il se sentir coupable ? doit-il se sentir fier ? doit-il ...

Pour illustrer ce propos aussi vaste que délicat et qu'il maintient tout de même dans la sphère des prisonniers exclusivement militaires, l'auteur nous fait partager la longue fuite de l'ex-officier Takuya Kiyohara. Certes, celui-ci fait preuve d'introspection - retourner tout ça dans sa tête, on parierait volontiers qu'il le fait même en rêve - mais d'où vient alors que le lecteur a tant de mal à s'attacher à son errance ? Ce n'est pas parce qu'on le trouve répugnant ou indigne, non. A réfléchir honnêtement, Takuya a agi en soldat et non en sadique. Evidemment, en tant que soldat japonais, il a usé du sabre traditionnel pou décapiter le soldat américain mais il n'a cherché en rien à ajouter à la souffrance de celui-ci en le torturant de quelque manière que ce soit. Qu'on le veuille ou non, l'ancien officier est un homme droit, et même rigide. Et c'est pour finir parce qu'on ne parvient pas, en dépit de tout, à percer la carapace qui est la sienne, cette tentation de s'absorber dans le silence, de se mettre en marge d'un univers qui, après tout, l'a laissé tomber après la défaite, qu'on considère ses états d'âme avec une relative indifférence.
Pour couronner le tout, le style de Yoshimura, à une précision quasi chirurgicale, ajoute une obsession du détail qui frise la grande névrose. Avant lui, j'ignorais comment, à la fin des années quarante, on fabriquait les allumettes ; mais maintenant, après avoir lu je ne sais plus combien de pages sur la question, je vous assure que je sais ! Et que vient faire la fabrication des allumettes dans cette histoire ? vous demanderez-vous sans doute. Eh ! bien, quand on vient l'arrêter, Takuya travaille depuis déjà quelques années dans une petite fabrique, voilà, voilà.

Que dire en conclusion ? Qu'il y a peu de dialogues et beaucoup de silences, que la note sentimentale est inexistante et que les personnages semblent souvent agir comme des marionnettes trop raides. A part cela, c'est vrai que les questions posées et les réponses éventuelles - que l'auteur ne présente jamais comme des vérités indiscutables, d'ailleurs - sont des plus intéressantes. Donc, à vous de voir. Je vous avouerai que, malgré tout le mal que j'ai eu à aller ici jusqu'au bout, je relirai certainement Yoshimura. Et comme je ne crois pas être plus maso que la moyenne, je pense que "La Guerre des Jours Lointains" signifie par conséquent quelque chose pour mon inconscient de lectrice boulimique. Mais quoi ? Pour l'instant, je ne l'ai peut-être pas encore compris ...

Yoshimura Akira


1er mai 1927, Tôkyô (Japon) : naissance de Yoshimura Akira, nouvelliste & romancier.

Faute de détails plus précis sur sa jeunesse, passons tout de suite à sa carrière littéraire, l'une des plus riches du Japon moderne.

Elle comporte recueils de nouvelles, essais et romans. Comme toile de fond à ses intrigues, on trouve souvent la restauration Meiji ou la Seconde guerre mondiale. Parmi les thèmes privilégiés, on citera la Mort, la faim, la prison, la survie, l'emprise et l'inexorabilité du destin ainsi que la quête du sens de l'existence - et de la lutte qu'on y mène.

Les personnages de Yoshimura évoluent presque tous dans un environnement hostile ou étranger. Pour survivre, ils doivent évidemment s'accrocher au quotidien mais beaucoup, tout en parvenant à s'y maintenir, basculent dans un repli sur soi délibéré et impressionnant qui les prive d'une part même de cette humanité qu'ils voulaient préserver.

Nombre de ses romans et nouvelles, dont "Naufrages", "Liberté Conditionnelle" et "La Guerre des Jours Lointains" sont édités en France chez Actes Sud.

Yoshimura Akira est décédé à Tôkyô le 30 juillet 2006.

lundi 29 septembre 2014

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (9)

Figurants & Simples Silhouettes ( VII ) :


Awajinokami Maita :

Personnage historique. Samourai et homme de thé de l'entourage du Taikô Hideyoshi. Apparaît dans un rêve de Honkakubô.

Hasegawa Uhei :

Personnage historique. Samourai et homme de thé de l'entourage du Taikô Hideyoshi. Apparaît dans un rêve de Honkakubô.

Aburaya Jôjû :

Personnage historique. Maître de thé
évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Monsieur Hôôji :

Personnage historique. Maître de thé
évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Monsieur Chikushû :

Personnage historique. Homme de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Monsieur Ikushima :

Personnage historique. Maître de thé de Kyôtô évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Araki Dôkun :

Personnage historique. Maître de thé
évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Shimai Sôshitsu :

Personnage historique. Négociant et Maître de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Toda Tamibe :

Personnage historique. Maître de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Chaya Shirojiro Kiyonobu :

Personnage historique. Samourai et homme de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Hariya Sôwa :

Personnage historique. Samourai et homme de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Shunoku Soen :

Personnage historique. Moine et maître zen évoqué dans le rêve de Honkakubô.


Yuimakitsu :

Personnage historique. Moine zen célèbre pour ses talents d'orateur et évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Akechi Hyûganokami :

Personnage historique. Attention : il s'agit peut-être d'un surnom d'Akichi Mitsuhide. Le personnage est évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Seta Kamon :

Personnage historique. Maître de thé évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Ishida Jibu :

Personnage historique. Samourai et Homme de thé
évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Tomita Sakon :

Personnage historique. Samourai et Homme de thé
évoqué dans le rêve de Honkakubô.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (8)

Figurants & Simples Silhouettes ( VI ) :


Ishida Mitsunari (ou Jibu) :

Personnage historique. Samourai descendant des Fujiwara, il fut l'un des principaux généraux du Taikô Hideyoshi qui l'estimait également pour sa grande maîtrise de la cérémonie du thé.

Ishida demeura fidèle au Taikô jusqu'après la mort de celui-ci puisqu'il s'opposa à Tokugawa Ieyasu qu'il combattit lors de la célèbre bataille de Sekigahara. Bien qu'il eût l'avantage numérique, Ishida fut vaincu. Il fut exécuté quelques semaines plus tard à Kyôtô.

Ikka :

Originaire du pays de Mino. Participe à la Grande Fête du Thé organisée sur l'ordre d'Hideyoshi à Kitano.

Hechikan :

Autre participant à cette fête.

Sassa Narimasa, connu également comme Kura-no-suke :

Personnage historique. Samourai, il servit d'abord Oda Nobunaga et passa, après sa mort, dans le clan Takugawa. Mais il finit par faire allégeance à Hideyoshi. Celui-ci lui ordonna d'accomplir le suicide rituel lorsque, en 1598, il eut échoué à réprimer une révolte.

Maeda Toshiie :

Personnage historique. Samourai qui combattit pour le clan Oda avant d'entrer au service d'Hideyoshi. Participe à une cérémonie du thé organisée par ce dernier, le 13 janvier 1588.

L'Apothicaire :

Participe lui aussi à cette cérémonie.

Matsui Sadô :

Personnage historique. Samourai et principal vassal du clan Hosokawa.
C'est pour lui que Maître Rikyû organisa une cérémonie du thé le 3 janvier 1588.

Môri Terumoto :

Personnage historique. Doyen du clan Tôyôtomi. Maître Rikyû lui offre une cérémonie du thé le 11 janvier 1588.

Shigenari Kimura :

Personnage historique. Samourai qui mena les troupes du Taikô à la bataille d'Imafuku.
Il devait d'ailleurs y perdre la vie. Il fut gouverneur de Nagato.

Miyoshi Butsugaiken Jikkyû :

Personnage historique.
De son vrai nom Miyoshi Yukiyasu. Samourai mort au combat dont Maître Rikyû avait, semble-t-il, pressenti la fin.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (7)


Figurants & Simples Silhouettes ( V ) :


Sumiyoshiya Sômu :

Personnage historique. Maître de thé qui participe à la seconde cérémonie.

Mitusuda Sôshun :

Personnage vraisemblablement historique. Homme de thé qui participe, lui aussi, à la seconde cérémonie.

Takayama Ukon :

Personnage historique. De son nom de naissance Hikogôro Shigetomo, il fut, à la conversion de son père au catholicisme, baptisé sous celui de Justo. Mais il est surtout connu sous le nom qu'il prit en accédant à un haut poste administratif : Takayama Ukon. Il fut l'un des rares daimyo chrétiens du Japon et, lorsque le Taikô Hideyoshi proclama les missionnaires hors-la-loi, il décida de les suivre dans leur exil. Il mourut d'ailleurs aux Philippines, à Manille, où il fut inhumé par les jésuites espagnols avec tous les honneurs dus à son rang. Takayama Ukon devint ainsi le premier daimyo à reposer en terre philippine.

Participe à la seconde cérémonie du thé.

Shibayama Gennai :

Personnage historique et homme de thé. Son nom apparaît dans les chroniques de l'époque. Participe à la seconde cérémonie.

Matsui Shinsuke :

Personnage historique et homme de thé. Participe lui aussi à la seconde cérémonie.

Kanze Sôsatsu :

Idem.

Makimura Hyôbu :

Idem.

Sen Shôan :

Personnage historique. Né dans la famille Miayô, il devint, lorsque sa mère se remaria avec Maître Rikyû, le beau-fils de celui-ci qui s'empressa de l'adopter. Par la suite, le jeune homme épousa l'une des filles de Rikyû. Il est le père de Sen Sôtan. Participe à la seconde cérémonie.

Yorozuya Sôan :

Personnage historique. Avait épousé une autre fille de Maître Rikyû. Participe à la seconde cérémonie.

Kamiya Sôjin :

Personnage historique. Homme de thé en l'honneur duquel est organisée la Cérémonie du thé du 3 janvier 1585.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (6)

Figurants & Simples Silhouettes ( IV ) :


Imaï Sôkyû :

Personnage historique. Important négociant de la ville de Sakaï et célèbre Maître de thé qui étudia sous Jôô Takeno et épousa même la fille de celui-ci.

Il est l'un des officiants à la Cérémonie du Thé Nouveau qui se déroule le 10 octobre 1578, au château d'Ôsaka, à la demande du Taikô Hideyoshi.

Maître Sôkiu :

Personnage historique. Maître de thé qui participa, lui aussi, à la Cérémonie du Thé Nouveau, en 1578.
Shikoku, Shôka, Sutego, Sahohime, Sôgetsu, Jôrin, Kubô, Udonge, Arami :

Noms des neuf pots à thé utilisés durant cette cérémonie. Le Taikô voulait impérativement qu'ils fussent ouverts au même moment.

Shibata Katsuie :

Personnage historique. Samourai au charisme légendaire qui combattit sous la bannière du clan Oda. Après la prise du pouvoir par le Taikô Hideyoshi, il s'opposa militairement à celui-ci mais l'affaire tourna mal et il fut contraint au seppuku.

Sutego :

Nom d'un pot à thé lors de la seconde cérémonie du thé qui eut lieu au château d'Ôsaka, cinq jours après celle du Thé Nouveau.

Amagasaki :

Nom de l'étagère sur laquelle il était déposé.

Matsui Yûkan :

Personnage historique. Gouverneur de la ville de Sakaï. Participe à la seconde cérémonie.

Hosokawa Fujitaka, dit Hosokawa Yûsai :

Personnage historique. De son nom de naissance Mibuchi Fujitaka, il fut adopté par le clan Hosokawa. Participe à la seconde cérémonie.

Imai Sôkun :

Personnage historique. Marchand d'armes établi à Sakai et célèbre Maître de thé. Participe à la seconde cérémonie.

Kodera Kyûmusai :

Personnage vraisemblablement historique sur lequel nous n'avons pu trouver aucune information. Autre participant à la seconde cérémonie.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (5)

Figurants & Simples Silhouettes ( III ) :


La Fille de Maître Rikyû :

Selon certains, des rumeurs la concernant auraient pu jouer un rôle dans le suicide de son père. Rien ne fut évidemment prouvé et ce n'était pas la seule hypothèse fantaisiste émise à la suite de la mort de Rikyû.

Larmes :

Nom de la spatule confectionnée par Maître Rikyû et qu'il offrit à Monsieur Oribe.

Vie :

Nom de la spatule préférée d'Hosokawa Sansaï.

Hayafune :

Ce nom signifie "Bateau rapide." C'est celui d'un bol confectionné par le potier Chôjirô à l'intention de Rikyû.

Ujisato Gamô :

Personnage historique. Samourai puis daimyo, il combattit sous la bannière d'Oda Nobonaga. Après la mort de Maître Rikyû, il adopta le second fils de celui-ci, Shôan.

Ujisato devait se convertir au christianisme en 1585.

Monsieur Sôzaemon, Un Marchand d'Osaka & Monsieur Môri Terumoto :

Personnages pour lesquels Maître Rikyût accomplit une Cérémonie du thé le 22 septembre 1590.

Jôki :

Peintre
dont Maître Rikyû admirait l'oeuvre.

Monsieur Enshû :

Personnage historique. De son vrai nom Kobori Masakazu il choisit le pseudonyme de Kobori Enshû lorsqu'il se lança dans la voie de l'architecture.
Aussi célèbre pour ses réalisations en ce domaine que pour avoir été un grand Maître de thé, fondateur de l'Ecole Enshû de cérémonie du thé.

Monsieur Oribe regrette de ne pas avoir pu le présenter à Maître Rikyû.

Shibayama Kenmotsu :

Personnage historique. Samourai pour lequel Maître Rikyû accomplit la Cérémonie du thé, la dernière année de sa vie.

Hosukawa Harumoto :

Personnage historique. Daimyo dont les troupes provoquèrent, en novembre 1552, l'un des incendies les plus graves qu'ait jamais subis le temple Kenninji de Higashiyama.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (4)

Figurants & Simples Silhouettes ( II ) :


Matsumoto Juhô, Shino Dôji, Awataguchi Zenpô :

Personnages historiques. Célèbres Hommes du thé de la période Higashiyama.

Ashikaga Yoshimasa :

Personnage historique. Huitième shôgun du clan Ashikaga, il succéda à son frère, Ashikaga Yoshikatsu. Personnage d'une grande culture - il compte parmi les grands "amateurs éclairés" de la Voie du Thé - mais guère doué, dit-on, pour la politique. Il fit construire le Pavillon d'Argent de Kyôtô.

Mikazuki, Matsushima, Shijukoku-on-tsubo, Matsuhana, Sutego, Nadeshiko, Sawahime, Yaezakura, Hashidate, Kisakata, Jikô, Hyogotsubo, Yaotsubo, Kokonoe, Torasaru, Shirakumo, Susono, Sôgetsu, Shigure, Jôrintsubo, Chigusa, Miyama :

Noms de pots à thé ayant appartenu à des Maîtres de thé ou à des amateurs éclairés célèbres. Il peut sembler étrange de les citer parmi les personnages, fussent-ils simples figurants, d'un roman mais ne pas le faire serait nier l'esprit du texte d'Inoue : pour ceux qui les utilisent, ces objets ont bien une âme.

A noter que le pot Hashidate appartint à Maître Rikyû. Son nom signifie : "faire le pont."

Matsumoto, Insetsu :

Même remarque pour les noms donnés par des hommes de thé à leurs bols à thé favoris.

Taïshi, Tôdaïji, Shôyô, Miyoshino, Nakagawa, Kokobu, Kôjin, Hanatachibana, Yatsuhashi, Hokkekyô, Enjôji, Omokage, Hotokenoza, Juzu :

Idem pour les noms donnés aux encens utilisés par des Maîtres de thé renommés.

Akechi Mitsuhide :

Personnage historique. Gouverneur de Hyuga, possesseur de Yaezukara, pot à thé qui disparut mystérieusement après le décès d'Akechi.

Miyoshi Jikkyu, Hasumi, Jutoki, Hiragumo :

Autres Hommes de thé.

Matsunaga Hisahide :

Personnage historique. Samourai à l'origine obscure, puis daimyo, qui joua un rôle important dans les troubles politiques qui agitèrent le Japon au XVIème siècle. C'est lui qui accula au suicide Ashikaga Yoshiteru, treizième shôgun Ashikaga, pour le remplacer par un parent proche, le faible Ashikaga Yoshihide - lequel ne règnera que quelques mois dans l'année 1568 et sera évincé par Ashikaga Yoshiaki, imposé par Oda Nobunaga.

Matsunaga Hisahide se suicide avec son fils, le 17 novembre 1577, après la victoire d'Oda, qu'il avait trahi.

Maître Kangô & Maître Kidô :

Personnages historiques. Poètes et grands calligraphes. Associés eux aussi à la Cérémonie du thé.
Nakao Shinnô Saneyoshi, mieux connu comme Nôami :

Personnage historique. Fondateur d'une lignée de peintres. Vassal du clan Ashikaga, il tint un rôle important dans l'établissement de la Voie du thé. On notera qu'il était aussi poète et pratiquait le renga à l'époque du hokku, ancêtre du haïku.

Tsuji Genya :

Personnage historique. Disciple de Jôô.

Sôgo :

Personnage historique. Simple amateur éclairé de la Cérémonie du thé.

Le moine Jichin :

Personnage historique. Poète.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (3)

Figurants & Simples Silhouettes ( I ) :


Chôjirô :

Potier coréen. Maître du style raku. C'est lui qui façonna le bol préféré de Maître Rikyû.

Monsieur Kôkei :

Moine et maître de zen de Rikyû. Demeura très lié avec son élève dont il devait, plus tard, choisir le nom posthume.
Hosokawa Tadaoki, mieux connu comme Hosokawa Sansaï :

Personnage historique. Ami de Rikyû, il l'accompagna, avec Monsieur Kôkeï, jusqu'à l'embarcadère où il devait prendre une barque qui le mènerait sur l'Île de Kyûshû, lieu d'exil désigné par le Taikô Hideyoshi.

Ishida Mitsunari :

Favori du Taikô Hideyoshi.

Le patron de Daïtokuya :

Commerçant. Ami du narrateur.

Dôhachi Iseya :

Fils de Yamanoue Sôji.

Minagawa Kôshô :

Apprenti du thé qui parvint à s'enfuir lors du siège d'Odawara par Hideyoshi.

Le shôgun Takugawa Ieasu :

Personnage historique
. Né Matsudaira Takechiyô, il fut, après Oda Nobunaga et Hideyoshi Toyotomi, celui qui acheva l'unification du Japon. C'est lui qui fit du village d'Edo la capitale de l'Empire - Edo deviendra Tôkyô [= capitale de l'Est] sous la Restauration Meiji. La dynastie Takugawa dominera le Japon jusqu'à l'Ere Meiji.

L'Inconnu :

Personnage en l'honneur de qui Maître Rikyû donne une cérémonie du thé très intime, deux ou trois ans après avoir pris Honkakubô à son service. Honkakubô ne voit jamais son visage et ne saura jamais de qui il s'agissait. Il finira par penser que l'Inconnu n'était autre que Yamanoue Sôji. Quoi qu'il en soit, l'ambiance particulière de cette soirée l'a profondément marqué.

Le shôgun Ashigaka Yoshimitsu :

Personnage historique. Troisième shôgun appartenant au clan Ashigaka. Régna de 1368, année qui suivit la mort de son père, le shôgun Ashigaka Yoshiakira, à 1408. Sous son règne, s'accomplit la réunion des Cours du Nord et du Sud, évènement qui affaiblit considérablement la puissance des daymiô régionaux. Il résidait à Kyôtô, dans le fameux Pavillon d'Or.
Murata Jukô :

Personnage historique et "ancêtre" de la Voie du Thé.

Sôju, Sôgo, Zenkô, Tôden, Sôtaku, Shôteki :

Personnages historiques. Maîtres de thé qui succédèrent à Jukô.

Jôô Takeno :

Personnage historique. Succéda à Shôteki. Maître de thé dont Rikyû fut le disciple.

Le Maître de Thé - Inoue Yasushi (2)

Personnages Secondaires :


L'Auteur :

C'est sur la présentation, par un narrateur que l'on suppose être Inoue lui-même, du "Journal" du moine Honkakubô, que débute la nouvelle. Inutile de préciser, bien sûr, que ce "Journal" est entièrement imaginaire.

Monsieur Tôyôbô :

Moine, homme de thé lui aussi mais amateur éclairé seulement. A bien connu Rikyû. Est le premier à mentionner dans le texte que celui-ci "risquait sa vie avec le thé." Il incite Honkakubô à découvrir les raisons profondes du suicide de Rikyû.

Furuta Shigenari, mieux connu comme Furuta Oribe :

Personnage historique. Guerrier à l'origine, il devint l'élève de Maître Rikyû et lui succéda dans sa fonction auprès du Taïko Hideyoshi. Après la mort de ce dernier, il enseigna l'art du thé au shôgun Tokugawa Hidetada.

Il passe pour avoir "compliqué" la cérémonie du thé telle que son maître la lui avait enseignée. Mais Honkakubô ne parvient jamais à le prendre en défaut sur la question.

Comme Maître Rikyû, Furuta Oribe fut pris dans le tourbillon de la politique. Ayant comploté contre le clan Tokugawa alors qu'il se trouvait à Kyôto, il fut contraint au seppuku qu'il accomplit, avec son fils, le 4 juillet 1615, dans la ville de Fushimi.

Okano Kôsetsusaï :

Personnage historique. Nom religieux d'un ancien samourai devenu moine. De son nom de famille Itabeoka Yûsei. Appartenait au clan Hôjô et fut l'un de leurs derniers défenseurs avant de se rallier, après leur reddition, au Taïko Hideyoshi.

Rend visite à Honkakubô afin de lui faire lire un manuscrit qu'il s'est procuré et dont l'auteur n'est autre que son ancien Maître de thé, Yamanoue Sôji qui, lui, avait été le premier disciple de Rikyû. Le manuscrit traite de la Voie du Thé et l'ancien samourai voudrait que Honkakubô l'éclaire sur plusieurs détails qu'il ne comprend pas - ou qu'il comprend mal.

Yamanoue Sôji :

Personnage historique. Comme nous l'avons vu, ancien élève de Maître Rikyû. Parfois appelé "Hyôan." Lui aussi finit par déplaire à Hideyoshi qui ordonna, dit-on, après la bataille d'Odawara, de lui trancher le nez et les oreilles. Yamanoue serait mort de ses blessures mais certains disent qu'il survécut et s'enfuit en exil. C'est d'ailleurs à cette hypothèse que se rallie Kôsetsusaï.

Oda Uraku :

Personnage historique. Le plus jeune frères d'Oda Nobunaga. A la mort de celui-ci et à la prise de pouvoir par le Taiko Hideyashi, il se retira du monde et prit le nom d'Uraku Joan. Lorsque le pouvoir revint au clan Ieyasu, il reprit du service et se rangea parmi les partisans du nouveau shôgun.

Fut l'un des élèves de Maître Rikyû et c'est sans doute lui qui a le mot de la fin quant aux motifs qui poussèrent celui-ci à respecter l'ordre de suicide reçu même si, à cette époque, Hideyoshi semblait prêt à faire marche arrière et à se contenter de simples excuses.

Demande conseil à Honkakubô pour la construction de son pavillon de thé.

Sen Sôtan, dit aussi Genpaku Sôtan :

Personnage historique. Petit-fils de Maître Rikyû. Il devait rétablir solidement la réputation de son illustre aïeul.

On le voit s'entretenir avec Honkakubô qui lui révèle certains évènements relatifs à son grand-père et au Taïko Hideyoshi.