Le 25 novembre 1970, Mishima et quatre membres de la Tatenokaï
se rendent au camp militaire d'Ichigaya, pour y rendre visite à son
commandant. Il faut savoir qu'Ichigawa constitue le QG des Forces
Japonaises d'Auto-défense pour le Territoire oriental. Une fois dans le
bureau du commandant, ils s'y barricadent et attachent l'officier à une
chaise. Manifeste préparé et banderole portant leurs revendications en
main, Mishima passe sur le balcon et commence à haranguer les soldats
qui se sont rassemblés dans la cour. Son discours est censé leur
inspirer la volonté d'un coup d'Etat qui restaurerait les pouvoirs
pleins et entiers de l'Empereur. Mais c'est l'échec. Les soldats sont au
mieux moqueurs, au pire furieux. Sous les quolibets et les cris,
Mishima achève son discours et revient dans le bureau du commandant où
il se donne la mort en pratiquant le seppuku - ce que l'Occident désigne
en général du terme impropre de "hara-kiri."
Selon le rituel, un proche de l'officiant doit, dès que celui-ci s'est éventré, mettre fin à ses souffrances en le décapitant. Ce rôle avait été dévolu, par un accord commun, à Morita Masakatsu. Celui-ci fit plusieurs tentatives pour tenir la parole qu'il avait donnée à Mishima mais, devant son impuissance, il s'adresse à un autre membre du Tatenokaï, Koga Hiroyasu, et c'est celui-ci qui trouve le courage de délivrer Mishima de sa souffrance. la décapitation.
Il va très vite apparaître que Mishima avait planifié son suicide rituel au moins un an à l'avance - et, vu la récurrence du thème dans son oeuvre, on sait que l'idée le hantait presque depuis l'adolescence. Ainsi, il n'avait pas oublié de rédiger les "jisei no ku" ou "Poèmes de la Mort" qui, tout aussi traditionnellement, doivent accompagner le sacrifice. Pour l'ami et biographe du romancier japonais, John Nathan, la recherche du coup d'Etat ne fut qu'un prétexte qui permit enfin à Mishima d'accomplir ce rêve dont il rêvait depuis si longtemps. Ajoutons que Mishima avait mis toutes ses affaires en ordre et que, prévoyant les dangers dans lesquels sa mort laisserait ses amis du Tatenokaï, il laissait une somme importante destinée à faire assurer leur défense par les meilleurs avocats.
Selon le rituel, un proche de l'officiant doit, dès que celui-ci s'est éventré, mettre fin à ses souffrances en le décapitant. Ce rôle avait été dévolu, par un accord commun, à Morita Masakatsu. Celui-ci fit plusieurs tentatives pour tenir la parole qu'il avait donnée à Mishima mais, devant son impuissance, il s'adresse à un autre membre du Tatenokaï, Koga Hiroyasu, et c'est celui-ci qui trouve le courage de délivrer Mishima de sa souffrance. la décapitation.
Il va très vite apparaître que Mishima avait planifié son suicide rituel au moins un an à l'avance - et, vu la récurrence du thème dans son oeuvre, on sait que l'idée le hantait presque depuis l'adolescence. Ainsi, il n'avait pas oublié de rédiger les "jisei no ku" ou "Poèmes de la Mort" qui, tout aussi traditionnellement, doivent accompagner le sacrifice. Pour l'ami et biographe du romancier japonais, John Nathan, la recherche du coup d'Etat ne fut qu'un prétexte qui permit enfin à Mishima d'accomplir ce rêve dont il rêvait depuis si longtemps. Ajoutons que Mishima avait mis toutes ses affaires en ordre et que, prévoyant les dangers dans lesquels sa mort laisserait ses amis du Tatenokaï, il laissait une somme importante destinée à faire assurer leur défense par les meilleurs avocats.
Après sa mort, le monde se répandit en spéculations diverses sur le dessein de Mishima et
la nature réelle de sa personnalité. A la fin de sa vie, il a, c'est
certain, épousé la cause nationaliste et, pour cela, il était - et
demeure - cordialement détesté par les extrémistes de gauche qui lui
reprochent en outre son attachement au bushidô - ou code de la Guerre. Mais le
plus curieux peut-être dans le destin de Mishima, c'est qu'il est
également détesté par les activistes de l'extrême-droite japonaise car
il n'a pas hésité en son temps à admettre la responsabilité de Hirohito
dans la Seconde guerre mondiale et à déclarer honteux que l'Empereur
n'ait jugé bon ni d'abdiquer, ni de se suicider.
Quoi qu'il en soit, avec quarante romans, dix-huit pièces, vingt volumes de nouvelles et au moins une vingtaine d'essais, Mishima Yukio reste l'un des auteurs et l'un des stylistes les plus importants de la Littérature japonaise.
Quoi qu'il en soit, avec quarante romans, dix-huit pièces, vingt volumes de nouvelles et au moins une vingtaine d'essais, Mishima Yukio reste l'un des auteurs et l'un des stylistes les plus importants de la Littérature japonaise.
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