samedi 27 septembre 2014

Elizabeth Gaskell

29 septembre 1810, Londres (Grande-Bretagne) : naissance d'Elizabeth Stevenson, devenue par son mariage Elizabeth Gaskell, dite parfois Mrs Gaskell, nouvelliste, romancière & biographe.

Avec son frère aîné, John, Elizabeth fut la seule des huit enfants de sa fratrie à survivre à l'importante mortalité infantile qui sévissait à l'époque, y compris dans les milieux les plus favorisés. Leur père, William Stevenson, appartenait à l'Eglise unitarienne d'Ecosse et avait exercé son ministère dans le Lancashire avant de quitter les ordres et de rejoindre Londres dans l'intention de s'embarquer pour les Indes. Il espérait y obtenir le poste de secrétaire privé du comte de Lauderdale, devenu Gouverneur général des Indes. Mais tout cela se solda par un échec et il dut se contenter d'un poste plus modeste, et en Grande-Bretagne.

Ecossaise comme son époux, Mrs Stevenson, née Elizabeth Holland, était originaire des Midlands. C'est là d'ailleurs qu'elle s'éteignit, trois mois à peine après la naissance de sa petite fille. La petite Elizabeth fut alors confiée à la garde de sa tante, Hannah Lumb, la soeur de sa mère, laquelle vivait à Knutsford, dans le Cheshire.

Tout au long de son enfance, la future romancière vécut dans un climat de curieuse instabilité, tout à fait comme si elle n'avait ni fortune, ni foyer personnels. Elle était toujours l'invitée de sa tante ou de ses grands-parents.
Son père s'était remarié quatre ans après son veuvage et, de cette nouvelle union, avait eu deux enfants, un fils auquel il avait donné son prénom, et une fille, Catherine. Mais il ne fit pas venir auprès de lui les enfants issus de son premier lit. Il se contentait de recevoir de temps à autre Elizabeth, pour les vacances notamment. Quant à John, il le voyait plus souvent, peut-être parce qu'il fondait sur lui de grands espoirs. En fait, le jeune homme ne réussit pas à intégrer la Navy. Il se rejeta alors vers la Marine marchande et la flotille de la Compagnie des Indes orientales. Il disparut en mer en 1827.

L'essentiel de son enfance se passa donc pour Elizabeth dans le Cheshire, auprès de sa tante Hannah, dans la petite ville de Knutsford qu'elle immortalisera plus tard sous le nom de "Cranford." Elle accompagnait aussi la famille du révérend William Turner à Newcastle-upon-Tyne et comme sa belle-mère n'était autre que la soeur du miniaturiste écossais William John Thomson, il lui arrivait de séjourner également à Edimbourg.

En 1832, l'année même où Thomson fait d'elle le portrait que tout le monde connaît, elle rencontre et épouse William Gaskell, lui aussi membre du clergé unitarien et qui s'intéresse en outre à l'écriture. Après une lune de miel au Pays de Galles, le jeune couple s'installe à Manchester où la révolution industrielle bat son plein.


Elle va inspirer à Mrs Gaskell son premier roman, "Mary Barton", publié anonymement en 1848. Ses héros appartiennent à la classe moyenne de Manchester et connaissent des difficultés croissantes devant les bouleversements économiques enregistrés par la société.

Suivront "Cranford", série de portraits et de vignettes pleines de malice, qui sort cinq ans plus tard, "Nord & Sud" en 1854, dont l'action se situe encore à Manchester, et "Epouses & Filles", onze ans plus tard. Elle écrit aussi des histoires de fantômes très gothiques, que Dickens publie, comme le reste, dans sa revue "Household Words."

 Elizabeth Gaskell écrira aussi la première biographie de Charlotte Brontë, ouvrage qui jouera un très grand rôle dans la découverte, par le monde littéraire, du trio de Haworth.

En 1850, avec les droits de "Mary Barton", Mrs Gaskell et son mari achètent une villa à Plymouth Grove. Ils y passeront les quinze années suivantes, en compagnie de leur nombreuse progéniture. Ils y recevront Dickens, John Ruskin, Harriet Beecher-Stowe et Charles Eliot Norton. Charlotte Brontë elle-même y fera trois longues visites.

Elizabeth Gaskell devait mourir à Holybourne, dans le Hampshire, le 12 novembre 1865.

Bien qu'elle se soit pliée aux exigences victoriennes en signant ses livres du nom de "Mrs Gaskell", il faut se rappeler qu'elle fait, dans pratiquement tous ses romans, une critique aiguë des moeurs de son époque. Elle est en outre l'une des premières à souligner l'importance du rôle de la femme dans la société et le moins que l'on puisse dire de ses héroïnes, c'est qu'elles ont toutes une forte personnalité.


Beaucoup de ses livres ont été traduits dans notre langue et sont disponibles dans toutes les bonnes librairies. Ne vous privez pas du plaisir de les découvrir.

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