samedi 27 septembre 2014

Jane Austen

16 décembre 1775, Steventon - Hampshire (Grande-Bretagne) : naissance de Jane Austen, romancière.
La petite Jane est la septième enfant du Révérend George Austen et de sa femme, Cassandra. Elle est élevée au presbytère et jamais elle ne prendra son indépendance, loin de sa famille. Son enfance fut heureuse et sa soeur, Cassandra, aimera par la suite à rappeler combien elle-même avait été fort proche, et quasi inséparable, de sa cadette.

Pour s'amuser, les enfants inventaient des pièces, de petites charades et ce fut donc très jeune que Jane commença à écrire. A 15 ans, elle met au point son premier vrai roman, "Love & Friendship", puis "Une Histoire de l'Angleterre par un historien partial et ignorant" qui ont été réédités dans les "Juvelinia."

Jeune fille, elle aimait les promenades, les bals et les visites aux amis. Mais en 1801, survint la première faille dans sa vie : son père abandonnait sa cure à son fils James et décidait de se retirer à Bath, avec son épouse et ses deux filles. Or, Jane ne se fit jamais à l'existence dans cette ville d'eaux, d'autant que la mort du pasteur, en 1805, ouvrit pour sa veuve et ses filles une longue période de difficultés financières. Dans ses romans, Austen montrera toujours d'un doigt impitoyable la servitude financière qui était, à l'époque, celle de pratiquement toutes les femmes de sa classe sociale, condamnées à vivre de la générosité de leur père, puis de leur époux et, pour celles qui ne se mariaient pas, de leur frère.

A la même époque, Jane conçut une passion malheureuse pour un jeune homme qui, malheureusement, devait mourir peu après. Plus tard, elle acceptera, dit-on, la proposition que lui fera un ami de ses frères, Harris Bigg-Wither mais changea très vite d'avis et revint sur sa parole.

Après le décès du pasteur, sa femme et ses filles allèrent vivre chez Frank Austen qui avait une situation dans la marine, à Southampton. Mais c'était certainement lors de ses escapades londoniennes, chez Henry, son frère préféré, que Jane Austen se sentait revivre. Bals, théâtre et expositions, elle sortait à nouveau et s'amusait.

En 1809, il y eut un nouveau retournement de situation : Edward Austen, autre frère de Jane, proposa à sa mère de revenir dans le Hampshire mais à Chawton. Et c'est dans cette nouvelle maison, petite mais confortable, que la romancière allait reprendre ses textes, les travailler encore et aboutir à "Raison & Sentiment", puis à "Orgueil & Préjugés", respectivement édités en 1811 et 1813.

"Mansfield Park" sortit en 1815 et "Emma" en 1816. Mais aucun des ouvrages parus de son vivant ne révélait son nom. Ils étaient simplement "l'oeuvre d'une dame", sans plus.


Durant l'hiver 1816, Austen commence "Standiton" mais la maladie l'empêche d'aller bien loin. Il s'agit de la maladie d'Addison, en d'autres termes une forme de tuberculose. Jane Austen devait en mourir le 18 juillet 1817, à Winchester. Elle est inhumée dans la cathédrale de cette ville.

Après sa mort, son frère Edward fit paraître "Persuasion" et "Northanger Abbey." Cette fois-ci, les livres paraissaient sous le nom de Jane Austen.

Il serait vain de contester à Jane Austen la place privilégiée qu'elle occupe dans la littérature anglaise. Si l'on peut qualifier la trame de ses intrigues de répétitive (l'amour s'installe entre deux êtres que tout sépare, réellement ou en apparence), ses romans contiennent tous une critique aiguë de la condition faite aux femmes de la bourgeoisie aisée par la société pré-victorienne. Austen n'est pas seulement une romancière qui invente, elle est aussi une femme de son époque qui réfléchit et qui, pour mieux faire passer l'anti-conformisme de ses réflexions, les emballe dans une intrigue souvent conventionnelle.

Quant au style, il allie une élégance plus XVIIIème que XIXème à un propos résolument moderne. Avec George Eliot et les soeurs Brontë et, plus tard, Dickens, Thackeray et Trollope, Jane Austen compte parmi les incontournables anglais du XIXème siècle
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