mercredi 24 septembre 2014

Samuel Pepys (I)

23 février 1633, Londres (Grande-Bretagne) : naissance de Samuel Pepys, diariste.

Fils d'un tailleur et d'une blanchisseuse, il naît à quelques pas seulement de Fleet Street, dans la City. Ses premières classes, il les fait à l'école libre de Huntingdon, dans le Cambrideshire, comté d'où est originaire une partie de sa famille. Edward Montagu, cousin germain de Pepys père et qui fut l'un des lieutenants de Cromwell, y possède d'ailleurs une propriété.

A treize ans, l'adolescent regagne Londres. On l'inscrit à l'école St Paul mais on peut supposer qu'il "sèche" ses cours le 30 janvier 1649, jour de l'exécution du malheureux Charles Ier. On remarquera à ce propos que toute son enfance et toute son adolescence se déroulent sur fond de guerre civile et de puritanisme exacerbé. Il connaîtra aussi l'instauration du Commonwealth par Cromwell.
A dix-sept ans, avec l'appui de Sir George Downing, il reçoit une allocation de fin d'études qui lui permet d'aller à Cambridge. En octobre 1650, il s'inscrit au Magdalene College, en qualité de boursier. Quatre ans plus tard, il obtient son diplôme de fin d'études en lettres et entre alors au service de son bienfaiteur, George Downing, chancelier de l'Echiquier, et d'Edward Montagu, devenu conseiller d'Etat. Ce dernier remarque très vite les aptitudes du jeune homme et décide de le prendre comme homme de confiance.

C'est pourtant en cachette de son cousin que Pepys épouse, le 1er décembre 1655, la jeune Elizabeth de Saint-Michel, née d'un mariage franco-anglais.
Le jeune couple loge tout d'abord dans un deux-pièces, tout au haut d'une tourelle du palais de Whitehall, puis émigre sur Axe Yard, une place disparue depuis longtemps mais qui correspond à Downing Street. Là, Pepys loue la moitié d'une petite maison. L'endroit est idéalement situé à mi-chemin de son lieu de travail officiel (l'Echiquier, près de Westminster) et des appartements privés de son cousin. Montagu, en partance pour la Baltique afin de participer au blocus de la Couronne contre la Suède, le charge de le tenir au courant par lettres de tout ce qu'il se passe dans la capitale britannique. Le goût de Pepys pour la chronique et la tenue d'un journal trouve peut-être ses origines dans cette première mission.

 La mort de Cromwell, qui survient le 3 septembre 1658, laisse le pays en proie aux rivalités des généraux comme Monk, Lawson et Lambert. Certains souhaitent la restauration de Charles II, alors en exil aux Pays-Bas. Le 1er janvier 1660, Samuel Pepys ouvre la première page de son premier "Journal." Il le tiendra quotidiennement - à de rares exceptions près - pendant neuf ans.

En mars, il accompagne Montagu aux Pays-Bas, avec ordre de convaincre Charles II de revenir au pays. Après la Restauration, Montagu devient comte de Sandwich et obtient de nombreuses charges, entre autres celle de vice-amiral. Quant à Pepys, il est nommé clerc des Actes au conseil de la Marine. La charge, à vrai dire, l'intéresse peu, jusqu'à ce que le nouveau comte de Sandwich lui fasse comprendre toutes les possibilités de pots-de-vin qu'elle offre à l'homme intelligent ...

Samuel Pepys apprend vite. Il devient un membre influent du conseil et n'hésite pas à disputer pied à pied la moindre de ses prérogatives à ses collègues, presque tous d'anciens capitaines faits chevaliers par le nouveau roi. Mais - et c'est tout à son honneur - Pepys reste un esprit curieux qui cherche à comprendre les techniques des différents corps de métiers, visite les chantiers navals, apprend le vocabulaire propre à la Marine et va même jusqu'à s'initier à l'Astronomie. Voilà pourquoi, en dépit de toutes ses manoeuvres d'enrichissement personnel, Pepys demeure le type même du parfait fonctionnaire royal.

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