That They May Face The Rising Sun
Traduction : Françoise Cartano
Extraits
Personnages
J'ai
lu quelque part que ce roman au titre si poétique était le plus
optimiste, le moins désenchanté de son auteur - peut-être le plus
apaisé. Et c'est vrai que le rythme en est lent, paresseusement bercé
par le cycle des saisons (une année entière en fait), au coeur d'une
Nature comme oubliée, près d'un lac dont l'un des personnages-phare,
Jamesie, aime beaucoup à faire le tour.
McGahern met à
profit de cette existence si calme, troublée seulement par les grandes
ventes de bétail annuelles ou le retour d'un exilé à la terre qui l'a vu
naître, pour nous dresser le portrait d'une Irlande rurale à
prédominance catholique où chacun connaît son voisin, le critique quand
il le faut et le soutient de même mais où, aussi, personne ne renie les racines communes.
Depuis
les Ruttledge - lui est du coin mais son épouse vient des USA -
simplement préoccupés de vivre la vie dont ils rêvaient alors qu'ils se
traînaient encore de métro en métro, jusqu'à Jimmie Joe McKiernan,
ancien membre de l'IRA et tenancier de bistrot, en passant par
l'attachant Bill Evans, l'excentrique Jamesie et son épouse, Mary sans
oublier l'oncle de Ruttledge, surnommé "le Shah" et le hautain et
déstabilisant Patrick Ryan, tous sentent qu'ils appartiennent à une même
espèce, à un même pays. Pour le meilleur comme pour le pire.
Et
tous se retrouveront donc, à l'issue du roman, autour de la dépouille
de Johnny, le frère de Jamesie, revenu mourir au pays et qui sera, selon
l'ancienne coutume, inhumé la tête tournée vers l'est afin que, au jour
de son réveil, il puisse voir le soleil se lever avec lui.
"Pour Qu'Ils Soient Face Au Soleil Levant" est un livre qui se lit comme on déguste un bon whisky (ou une crème de whisky
), devant un bon feu bien chaud, à l'heure où les souvenirs et la
nostalgie se sont installés avec la nuit. Le chat ronronne dans un coin,
le chien dort sur le tapis, la pendule tictaque dans les ténèbres du
couloir, dehors, le silence s'est fait et le lecteur, livré à sa
mémoire, tend l'oreille pour percevoir, dans le lointain, le pas feutré
du Temps qui passe.
Un beau récit, subtil, parfois
déroutant, à ne réserver cependant, je pense, qu'aux inconditionnels de
l'Irlande et de la Celtie en général.
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