lundi 22 septembre 2014

P(elham) G(ranville) Wodehouse (I)


14 février 1975, New-York - New-York (USA) : décès de Pelham Granville Wodehouse, nouvelliste et romancier.

Il était né avant terme, dans le Surrey, le 15 octobre 1881, dans une famille de l'establishment. Son père occupait un poste de magistrat colonial à Hong-Kong et les moyens de la famille auraient dû logiquement permettre au jeune Pelham de choisir entre Oxford et Cambridge lorsqu'un krach se produisit dans le milieu financier asiatique. Du coup, à 19 ans, il fut contraint de faire dans la vie des débuts de pigiste.

Auteur prolifique, Wodehouse demeure l'un des chantres les plus brillants de l'humour britannique. S'il a été admiré par Kipling et Evelyn Waugh, il l'est toujours par Salman Rushdie et ... Terry Pratchett.

C'est Jeeves, le valet-de-chambre modèle qu'il créa un jour dans une nouvelle, qui devait lui apporter une célébrité mondiale même si les textes où Jeeves apparaît, aux côtés de son maître, l'inénarrable Bertram (Bertie) Wooster, ne forment qu'une partie seulement de l'oeuvre pléthorique du romancier.

En parallèle, Wodehouse a créé le petit monde de Blandings Castle, c'est-à-dire la saga de lord Emsworth, paisible gentilhomme campagnard qui ne tient qu'à deux choses : pouvoir lire en paix et voir croître en beauté sa truie bien-aimée, surnommée "l'Impératrice de Blandings", que tous les autres propriétaires du coin lui envient (quand ils ne vont pas jusqu'à chercher à la lui kidnapper).

Hélas ! comme de bien entendu, il n'est pas question, pour l'entourage du malheureux, de le laisser tranquille. Sa soeur, lady Constance Keeble, est de loin la plus redoutable puisque, en raison du veuvage de lord Emsworth, elle s'est vu confier le soin de tenir sa maison.

Or, lady Constance est presque toujours en bisbille avec leur autre frère - également hébergé à Blandings - l'Honorable Galahad, excentrique complètement farfelu, amateur de jolies femmes et de courses de chevaux.

Ajoutez à cela que lord Emsworth n'a aucune raison de se réjouir des prouesses de son fils, Frederick (qui finira d'ailleurs par épouser  une Américaine) et vous aurez une première approximation du climat dans lequel baignent les romans de cette série.

En parallèle également, les romans - moins nombreux - qui ont pour héros lord Frederick Ickenham et son neveu, "Pongo" Twistleton, tel le fabuleux "Oncle Dynamite."

Wodehouse a également écrit sur le mythique club des Drones (où se retrouvent Pongo, Bertie et quelques autres ...) et une foule de romans et de nouvelles aux personnages non récurrents mais tout aussi originaux et atypiques que dans les grandes séries mieux connues.

Chez Wodehouse, il n'y a jamais de vrais drames et les personnages appartiennent tous à la classe sociale où était né leur auteur. Alors, certes, c'est un peu lassant si l'on essaie de lire les volumes les uns après les autres. Mais ce que l'on ne peut dénier au romancier britannique, c'est une science incomparable des dialogues et un instinct quasi carrollien de l'absurde.

Un auteur à ne pas rater.

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