samedi 27 septembre 2014

Oiseaux, Bêtes & Grandes Personnes - Gerald Durrell (Grande-Bretagne)

Birds, Beasts & Relatives
Traduction : Léo Lack.


Parce qu'il n'avait pas tout raconté sur son enfance à Corfou et que sa famille l'avait, paraît-il Wink, menacé d'un procès s'il complétait son récit, Gerald Durrell décida d'écrire "Birds, Beasts & Relatives", traduit en français sous le titre "Oiseaux, bêtes et grandes personnes."

La famille Durrell n'a pas changé ou fort peu : Larry,
l'aîné, aime toujours l'écriture, le whisky, les originaux un peu dingues et aussi le fait de se sentir incompris ; Leslie est toujours aussi amoureux de la chasse et des sports ; entre ses recettes de cuisine et son jardinage, Mère est toujours un ange de patience. Et si Margo fait - peut-être - un peu moins de régimes pour son acné, Gerry, le petit dernier, est toujours animé par la même volonté farouche de remplir la maison de specimens à la fois rares et instructifs de la faune et de la flore corfiotes.

Autour d'eux, les personnages secondaires sont eux aussi fidèles à leur image : Spiro sauve Leslie des griffes de la justice locale en pratiquant une corruption éhontée ; Lugaretzia, la bonne des Durrell, appelée à témoigner contre ses patrons, prend tous les saints grecs à témoin de la malhonnêteté du paysan qui ose poursuivre Leslie devant la cour ; Théodore Stephanidès distille ses histoires pétillantes d'humour et puis, de nouvelles têtes font leur apparition.

Sven, tout d'abord, un sculpteur homosexuel en plein chagrin d'amour. Puis Max et Donald (sont-ils homosexuels ? ma foi, on n'en sait rien mais ils vivent ensemble) et enfin l'inénarrable capitaine Creech dont l'hétérosexualité débridée ira jusqu'à prendre pour cible une Mrs Durrell absolument furibonde. Tous bien entendu sont des connaissances de Larry Durrell. Ne pourrait-on voir d'ailleurs dans cette passion de l'aîné pour les excentriques de tout poils une préfiguration de l'intérêt de naturaliste qui caractérise son petit frère ?


Les descriptions de l'île, de ses animaux et de ses plantes sont toujours magnifiques. Seul bémol : le livre s'achève sur la déclaration de guerre, en 1939 et cela confère à l'ensemble une douce note nostalgique, celle des années à jamais enfuies et qu'on ne peut revivre qu'en les fixant à jamais dans l'encre et le papier.

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