samedi 13 septembre 2014

Madame de Staël (III)

Rentrée à Paris avec les Bourbon, elle rouvre son salon et y reçoit rois, ministres et généraux. Elle rêve toujours d'un rôle de conseillère politique - celui qu'elle avait espéré jouer auprès de Napoléon. Hasard ou pas, elle passe toujours dans l'opposition au régime en place. C'est ainsi que, lors du premier exil de l'Empereur, elle fait prévenir ce dernier d'une tentative d'assassinat. Signalons qu'elle rendra aussi maintes fois visite à l'ancienne impératrice Joséphine, alors très malade à Malmaison.

Elle-même s'éteint à Paris, le 14 juillet 1817, après une attaque qui l'a laissée à demi-paralysée.

De son oeuvre, très fournie, on retiendra, outre les tires cités tout au long de ce fil, "Lettres sur les Ouvrages et le Caractère de Jean-Jacques Rousseau", l'un de ses premiers opus puisqu'il parut en 1788, "De l'Influence des Passions sur le Bonheur des Individus & des Nations", huit ans plus tard et "De la Littérature Considérée dans ses Rapports avec les Institutions Sociales", qui date du tournant du siècle.

Sentimentale et passionnée sans doute à l'excès, possessive, voire tyrannique aussi bien en amitié qu'en amour, Mme de Staël, en dépit des deux siècles qui nous séparent d'elle, demeure une femme qui se veut libre et indépendante et cherche le meilleur moyen d'améliorer tout d'abord la condition de la Femme, puis celle de la société. Dans son esprit, la seconde dépend en grande partie de la première. Ses romans sont pour ainsi dire obsédés par cette quête du bonheur et de l'équilibre que reprendra plus tard George Sand. Tributaires de leur époque, leur style peut nous apparaître lourd, voire pesant mais, au-delà les mots, ce sont les idées qu'il nous faut regarder. Des idées somme toute très modernes pour une femme née dans une culture tiraillée entre l'Ancien régime et les excès de la Révolution et qui, en définitive, devait sombrer dans l'embourgeoisement exacerbé du XIXème siècle. Bref, Mme de Staël vaut sans doute mieux que le portrait qu'ont dressé d'elle certains historiens de la Littérature. Lisez-la : vous verrez bien.

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