Le 3 janvier 1798, son ami Talleyrand lui fait rencontrer un certain général corse, du nom de Buonaparte mais qui a francisé son nom en "Bonaparte." Le prénom du personnage est étrange : Napoleone, également francisé en "Napoléon." L'homme est petit, maigre, avec un intense regard noir et des cheveux en queue de rat. Mais le charisme qu'il dégage frappe Mme de Staël.
Bien à tort - mais comme tant d'autres - elle veut voir en lui le
véritable et seul héritier de la Révolution, mais un héritier libéral.
Après le Coup d'Etat du 18 Brumaire et la promulgation de la Constitution de l'An VIII, elle comprend son erreur. Elle rejoint donc une quasi clandestinité afin de continuer son oeuvre de philosophie politique. En parallèle, elle écrit et publie un grand nombre de romans. Bonaparte la considère d'un oeil de plus en plus maussade et, en 1803, elle est interdite de séjour à Paris. En fait, elle ne doit pas s'en approcher "de moins de quarante lieues".
Il faut dire que, l'année précédente, Mme de Staël a fait très fort avec la publication de "Delphine", roman qui reprend les questions politiques et sociales de l'époque, prône la supériorité du protestantisme et l'anglophilie la plus pure, et enfin dénonce la régression du statut des femmes, en dépit du passage-ouragan de la Révolution. Napoléon, devenu empereur entretemps et qui a laissé Cambacérès dresser un Code civil éminemment répressif pour les femmes, se sait visé et fulmine d'autant plus que, dans toute l'Europe, "Delphine" rencontre un franc succès.
En amour par contre, Mme de Staël n'est guère plus heureuse que son ennemi. Veuve en 1802, elle vit une liaison passionnelle avec Benjamin Constant qui la demande même en mariage. Après le refus de sa maîtresse, qu'il juge trop directive et trop indépendante même s'il l'aime (l'éternel problème entre les hommes de caractère faible et les femmes fortes), Constant opte pour la rupture et rentre à Paris. (En 1811, Mme de Staël se remariera avec un jeune officier d'origine suisse, de vingt-deux ans son cadet, Albert de Rocca, dont elle aura un fils. Benjamin Constant, lui, s'éprendra de Mme Récamier.)Mais en 1803/1804, Constant est encore là pour accompagner sa Dulcinée sur les routes de l'exil, en Allemagne. Reçue comme un véritable chef d'Etat dans les petites principautés allemandes, la romancière apprend la langue du cru, rencontre Schiller, Goethe, tout ce qui porte un nom artistique dans l'Allemagne de l'époque et, surtout, découvre une littérature inconnue qu'elle fera partager à ses compatriotes avec son fameux "De l'Allemagne" qui sortira en 1813 à Londres et, un an plus tard, à Paris.
Après l'Allemagne, Mme de Staël part pour l'Italie. Elle parle déjà d'avoir "l'esprit européen." En 1806, elle s'attaque à la rédaction de "Corinne ou l'Italie", roman dont l'héroîne meurt dans sa recherche éperdue et inutile de la liberté.
Poursuivie par la vindicte de Napoléon, qui a fait saisir et détruire la première impression de "De l'Allemagne" dès 1810, la romancière passe en Russie et y rencontre Pouchkine. Elle y prend des notes pour "De la Russie & des Royaumes du Nord", qui ne paraîtra qu'après son décès. Son refuge final sera à Stockholm, auprès de Bernadotte, ancien compagnon de Napoléon devenu prince-héritier de Suède. Là, elle complote allègrement contre l'Empereur. En 1813, on la retrouve en Angleterre, où elle a une entrevue avec Louis XVIII et où elle publie "Sapho", roman sur le thème de la femme géniale et incomprise qui meurt justement de l'incompréhension générale. On notera, à la même époque, ses très intéressantes "Réflexions sur le suicide."
Après le Coup d'Etat du 18 Brumaire et la promulgation de la Constitution de l'An VIII, elle comprend son erreur. Elle rejoint donc une quasi clandestinité afin de continuer son oeuvre de philosophie politique. En parallèle, elle écrit et publie un grand nombre de romans. Bonaparte la considère d'un oeil de plus en plus maussade et, en 1803, elle est interdite de séjour à Paris. En fait, elle ne doit pas s'en approcher "de moins de quarante lieues".
Il faut dire que, l'année précédente, Mme de Staël a fait très fort avec la publication de "Delphine", roman qui reprend les questions politiques et sociales de l'époque, prône la supériorité du protestantisme et l'anglophilie la plus pure, et enfin dénonce la régression du statut des femmes, en dépit du passage-ouragan de la Révolution. Napoléon, devenu empereur entretemps et qui a laissé Cambacérès dresser un Code civil éminemment répressif pour les femmes, se sait visé et fulmine d'autant plus que, dans toute l'Europe, "Delphine" rencontre un franc succès.
En amour par contre, Mme de Staël n'est guère plus heureuse que son ennemi. Veuve en 1802, elle vit une liaison passionnelle avec Benjamin Constant qui la demande même en mariage. Après le refus de sa maîtresse, qu'il juge trop directive et trop indépendante même s'il l'aime (l'éternel problème entre les hommes de caractère faible et les femmes fortes), Constant opte pour la rupture et rentre à Paris. (En 1811, Mme de Staël se remariera avec un jeune officier d'origine suisse, de vingt-deux ans son cadet, Albert de Rocca, dont elle aura un fils. Benjamin Constant, lui, s'éprendra de Mme Récamier.)Mais en 1803/1804, Constant est encore là pour accompagner sa Dulcinée sur les routes de l'exil, en Allemagne. Reçue comme un véritable chef d'Etat dans les petites principautés allemandes, la romancière apprend la langue du cru, rencontre Schiller, Goethe, tout ce qui porte un nom artistique dans l'Allemagne de l'époque et, surtout, découvre une littérature inconnue qu'elle fera partager à ses compatriotes avec son fameux "De l'Allemagne" qui sortira en 1813 à Londres et, un an plus tard, à Paris.
Après l'Allemagne, Mme de Staël part pour l'Italie. Elle parle déjà d'avoir "l'esprit européen." En 1806, elle s'attaque à la rédaction de "Corinne ou l'Italie", roman dont l'héroîne meurt dans sa recherche éperdue et inutile de la liberté.
Poursuivie par la vindicte de Napoléon, qui a fait saisir et détruire la première impression de "De l'Allemagne" dès 1810, la romancière passe en Russie et y rencontre Pouchkine. Elle y prend des notes pour "De la Russie & des Royaumes du Nord", qui ne paraîtra qu'après son décès. Son refuge final sera à Stockholm, auprès de Bernadotte, ancien compagnon de Napoléon devenu prince-héritier de Suède. Là, elle complote allègrement contre l'Empereur. En 1813, on la retrouve en Angleterre, où elle a une entrevue avec Louis XVIII et où elle publie "Sapho", roman sur le thème de la femme géniale et incomprise qui meurt justement de l'incompréhension générale. On notera, à la même époque, ses très intéressantes "Réflexions sur le suicide."
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