lundi 15 septembre 2014

Louis Pergaud

22 janvier 1882, Belmont (Doubs) : naissance de Louis Pergaud, poète, nouvelliste et romancier, Prix Goncourt 1910.

Fils de l'instituteur Elie Pergaud, le jeune Louis n'aura aucun mal à suivre les traces de son père. C'est en effet un excellent élève et, après une préparation à Besançon, il présente sans difficulté le concours d'entrée à l'Ecole normale. Reçu premier, il passe trois ans à Paris, trois ans d'études acharnées, pour en sortir le 30 juillet 1901, troisième de sa promotion. Son premier poste sera à Durnes, dans le Doubs, dès la rentrée d'octobre.

Deux ans plus tard, Louis Pergaud épouse une collègue institutrice, Marthe Caffot. En 1904, avec l'aide de son ami, le poète Léon Deubel, il fait paraître son premier recueil de poésies, "L'Aube."

1905 est l'année de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Pergaud est muté à Landresse, toujours dans le Doubs. Réputé anticlérical et socialiste, il y est très mal accueilli. Son refus d'assister à la messe et d'enseigner la doctrine catholique n'arrangent pas les choses. Dans son couple non plus, rien ne va. En 1907, il quitte son foyer et descend sur Paris où le rejoindra un peu plus tard sa maîtresse, Delphine Duboz.

Pour l'alimentaire, Pergaud trouve un poste de clerc auprès d'un maître d'école de la capitale. Pour le plaisir et par passion, il écrit. Il écrit sur sa terre natale, cette Franche-Comté qui l'a contraint à l'exil. Par la suite, on assimilera son style au mouvement réaliste, voire naturaliste. Pour certains, il sera même moderniste.
Divorcé avec tous les torts en 1908, l'écrivain épouse Delphine Duboz en juillet 1910.

La même année, paraît dans "Le Mercure de France" le premier recueil de nouvelles de Pergaud, intitulé "De Goupil à Margot." C'est lui qui, la même année, recevra le Prix Goncourt. Ces textes prouvent la maîtrise incontestée de l'écrivain dans le domaine littéraire animalier.
L'année suivante, paraît un second recueil de nouvelles, toujours sur le thème des animaux : "La Revanche du Corbeau & Autres Nouvelles Histoires de Bêtes." Mais Pergaud est surtout connu, bien plus que pour son Prix Goncourt (souvent ignoré du tout venant) pour un roman qui date de 1912 et qui s'appelle "La Guerre des Boutons, Roman de ma Douzième Année." Cette fois-ci, plus question d'animaux : tout tourne autour des rivalités entre garçons de deux villages voisins, à chaque rentrée scolaire. Outre les violences physiques, les "vaincus" se voient retirer tous leurs boutons avant d'être renvoyés chez eux. Et peu à peu, l'innocence vire au cauchemard. En toile de fond, des thèmes typiques de la IIIème République : le conflit entre l'Eglise et l'Etat, l'esprit revanchard, l'instruction civique imposée par Jules Ferry, etc ...

Ensuite, Pergaud revient à ses thèmes animaliers avec, entre autres, "La vie de Miraut, chien de chasse" ou encore "Les Rustiques, nouvelles villageoises." Il fut aussi le premier à recueillir les oeuvres de son ami Léon Deubel, qui s'était suicidé le 12 juin 1913.  

 A la déclaration de la guerre, l'écrivain est mobilisé en qualité de sous-lieutenant au 166ème régiment d'Infanterie cantonné à Verdun. Il sert en Lorraine, sur le front Ouest. Le 7 avril 1915, Pergaud participe à une attaque contre les lignes ennemies : piégé dans les barbelés, il reçoit plusieurs balles et reste sur le champ de bataille.

De nos jours, il est généralement admis que les Allemands le recueillirent et l'emmenèrent, avec d'autres blessés, dans un hôpital provisoire, à Fresnes-en-Woëvre. Malheureusement, le 8 avril, ce bâtiment sera détruit par un tir de barrage de l'armée française. On ne retrouva jamais les corps.

Le 4 août 1921, Louis Pergaud est officiellement déclaré mort pour la France. Son oeuvre, elle, demeure.

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