Première victime :
- Citation :
- [...] ... Un jour, deux jours, trois jours, vingt jours de neige ; jusqu'aux environs du 16 décembre. On ne sait pas exactement la date, mais enfin, 15, 16 ou 17, c'est un de ces trois jours-là, le soir, qu'on ne trouva plus Marie Chazottes.
- "Comment, on ne la trouve plus ?
- Non, disparue.
- Qu'est-ce que vous me dites là ?
- Disparue depuis trois heures de l'après-midi. On a d'abord cru qu'elle était allée chez sa commère, non ; chez une telle, non. On ne l'a vue nulle part."
Le lendemain, à travers la neige qui continue à tomber dru, on voit passer Bergues [le garde-forestier] avec ses raquettes, et il descend du côté du cimetière des protestants, vers les Adrets. On en voit un autre qui monte vers la Plainie par le chemin des chèvres ; et un troisième qui file à Saint-Maurice pour, de là, après avoir cherché dans les vallons, aller prévenir les gendarmes.
Car, Marie Chazottes a bel et bien disparu. Elle est sortie de chez elle vers les trois heures de l'après-midi, juste avec un fichu, et sa mère a même dû la rappeler pour qu'elle mette ses sabots ; elle sortait en chaussant, n'allant, dit-elle, que jusqu'au hangar, de l'autre côté de la grange. Elle a tourné l'angle du mur et, depuis, plus rien.
Les uns disent ... cinquante histoires naturellement, pendant que la neige continue à tomber tout décembre.
Cette Marie Chazottes avait vingt-ans, vingt-deux ans. ... [...]
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