jeudi 18 septembre 2014

Le Cachet d'Onyx - Jules Barbey d'Aurevilly

Préface, Chronologie, Notes & Variantes, Bibliographie : Jacques Petit

ISBN : Non Indiqué

Extraits
Personnages



Il est toujours émouvant - mais aussi ô combien instructif et encourageant - de lire les premiers textes d'un écrivain, surtout s'il a la réputation que parvint à se forger, à force d'un travail constant sur ses tendances au Romantisme le plus échevelé, Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly.

De cette courte nouvelle qu'est "Le Cachet d'Onyx", on retient que la "patte" - ou plutôt la "griffe" - de Barbey est là, tout au fond, sous les excès d'un style ampoulé, alambiqué et pourtant survolté que le jeune auteur de vingt-trois ans a encore plus envie d'étaler que de maîtriser. Ce texte, Barbey y tient : c'est une sorte de revanche sur l'un des grands amours de sa vie, Louise du Méril, née Ango - la Maria de la nouvelle - et c'est, bien entendu, une histoire horrible - surtout pour l'époque - que l'écrivain ne se résoudra jamais à publier de son vivant.

Le thème est mondain, voire superficiel comme le seront encore "La Bague d'Annibal" et "L'Amour Impossible." Un jeune dandy, Auguste Dorsay, qui s'est peu à peu détaché de sa maîtresse, Hortense de ***, laquelle lui vouait pourtant un amour sincère, se laisse persuader par ses amis et compagnons de libertinage que la jeune femme a repris un amant. Et dans un contexte un peu abracadabrant - je n'ai pas encore compris comment il réussissait à s'introduire, de nuit, chez la malheureuse - soudain pris d'un accès de jalousie réellement perverse, Dorsay "marque" la jeune femme d'un cachet d'onyx passé au feu. Non sur l'épaule - on n'est pas dans le "Forfaiture" de Cecil B. de Mille  Wink  - mais en un endroit que Barbey ne nomme pas mais que tout lecteur connaissant un peu son Sade devine immédiatement.

En effet, plus que celle de Byron, l'influence du Divin Marquis est ici manifeste. Le lecteur qui a déjà tâté du Barbey ne s'en étonnera guère tant son génie, qui mêle étroitement le sexe, la jalousie et la passion à un fantastique souvent glauque - relisez "Le Rideau Cramoisi" ou encore "Le Bonheur dans le Crime" - aime les situations exacerbées, à la limite extrême d'un sadisme le plus souvent, il est vrai, intellectuel que physique.

A lire. Avec, d'ailleurs, déjà, cette délectation indicible que l'amateur goûte en parcourant les textes majeurs de Barbey d'Aurevilly.

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