vendredi 19 septembre 2014

Lafcadio Hearn (III)

En 1890, Hearn se rend au Japon, là encore avec une mission de correspondant journalistique qui arrive bientôt à terme. Et c'est dans ce pays qu'il va enfin se trouver un foyer - et son plus grand foyer d'inspiration.

La bonne volonté de Basil Hall Chamberlain, alors professeur à l'Université Impériale de Tôkyô, lui permet d'obtenir, durant l'été 1890, un poste d'enseignant au Collège, puis à l'Ecole Normale de la Préfecture de Shimane, à Matsue, ville située à l'ouest du Japon, sur la mer du Japon. De nos jours, le Musée Mémorial Lafcadio Hearn et son ancienne résidence constituent d'ailleurs deux des pôles d'attraction préférés des touristes.

Hearn passe quinze mois à Matsue où il épouse Koizumi Setsu, issue d'une famille de samouraï de la région. Il se fait naturaliser japonais et, en 1896, prend le nom de Koizumi Yakumo - il est en fait adopté par le clan de sa femme.

En 1891, il obtient un poste d'enseignant à Kumamoto, dans la province de Kyûshû, au Cinquième Collège, et y passe les trois années suivantes tout en complétant son livre "Glimpses of Unfamiliar Japan / Coups d'Oeil Sur Un Japon Inconnu", qui paraît en 1894. En octobre de la même année, il s'assure un nouvel emploi de journaliste auprès du quotidien anglophone "The Kobe Chronicle". Deux ans après, toujours grâce à Chamberlain, il devient professeur de littérature anglaise à l'Université Impériale de Tôkyô, fonction qu'il assumera jusqu'en 1903. En 1904, il passe à l'Université Waseda.

Enfin, le 26 septembre 1904, Lafcadio Hearn-Koizumi Yakumo décède à Tôkyô, d'une attaque cardiaque. Il avait cinquante-quatre ans. Ses cendres reposent au cimetière Zôshigawa, à Toshima, à Tôkyô.

En cette fin du XIXème siècle, le Japon était encore, aux yeux des Occidentaux, un territoire inconnu et exotique. Mais avec l'apparition de l'esthétique japonaise à l'Exposition universelle de 1900, le style japonais - et tout ce qui regardait le Japon - devint incontournable. C'est ainsi que Lafcadio Hearn, né d'un Irlandais protestant et d'une Grecque orthodoxe et lui-même élevé dans la foi catholique orthodoxe, plus tard naturalisé japonais sous le nom de Koizumi Yakumo et intéressé par les idées bouddhistes et shintoïstes, allait accéder à une renommée internationale, uniquement par la grâce des écrits qu'il avait consacrés au Japon et à sa civilisation.

Quelques années plus tard, il y eut bien des critiques pour l'accuser d'avoir dépeint un Japon trop exotique mais il n'empêche que Hearn a offert à l'Occident quelques unes des premières descriptions du Japon pré-industriel et de l'Ere Meiji et que, rien que pour cela, son oeuvre possède une incontestable valeur historique.

Sans parler du reste ...

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