vendredi 19 septembre 2014

John Millington Synge (I)

16 avril 1871, Rathfarnham - Comté de Dublin (Royaume-Uni / Actuelle Eire) : naissance d'Edmund John Millington Synge, dit John Millington Synge, poète, essayiste, dramaturge, nouvelliste & romancier.

Né dans une famille aisée et bien-pensante de confession protestante, il était le plus jeune fils d'une fratrie de huit enfants. Par son père, il était apparenté à la bonne société de Glanmore Castle, dans le comté de Wicklow et, du côté maternel, son grand-père, Robert Traill, avait été pasteur de l'Eglise d'Irlande à Schull, dans le comté de Cork. Durant la Grande Famine qui sévit entre 1845 et 1849, Traill avait également fait partie du Comité de Secours de Schull.
A cette époque, Rathfarnham était encore une région rurale et le jeune Synge dut sans doute cet univers bucolique sa passion pour l'ornithologie. Les plus anciens de ses poèmes ont quelque chose de Wordsworth dans leur ton mais sa première véritable composition littéraire, rédigée avec la collaboration de Florence Ross, une amie d'enfance, fut un journal sur la nature.
Son grand-père paternel, John Hatch Synge, admirait le système éducatif imaginé par le pédagogue suisse Johann Heinrich Pestalozzi. Il le mit en application dans une école expérimentale qu'il fonda sur les terres familiales. Son père, également baptisé John Hatch Synge, devint quant à lui avocat mais il contracta la variole et mourut un an après la naissance du futur écrivain, à l'âge de quarante-neuf ans. Du coup, sa veuve, qui avait des terres dans le comté de Galway, déménagea avec toute la famille pour s'installer en face de chez sa propre mère, à Rathgar, près de Dublin.
En dépit de tout, Synge, bien que souvent malade lui-même, connut une enfance heureuse entre Dublin et, l'été et durant les vacances, la propriété de Rathfarnham ou les séjours à la mer à Greystone, dans le comté de Wicklow.

Il fut éduqué dans des institutions privées de Dublin et de Bray et apprit par la suite le piano, la flûte, le violon et la théorie musicale à l'Académie royale irlandaise de Musique. Toujours pour ses études musicales, il partit visiter l'Europe et c'est pendant ce voyage qu'il changea d'orientation et décida de se concentrer sur la littérature. En 1888, sa famille emménagea dans un faubourg de Kingstown - de nos jours Dún Laoghaire - et le jeune homme s'inscrivit au Trinity College de Dublin où il étudia l'irlandais et l'hébreu tout en continuant à travailler la musique.

Parmi ses nombreuses lectures, un livre de Darwin l'avait beaucoup frappé alors qu'il n'avait que quatorze ans. Il devait déclarer par la suite : "... Mes études me prouvèrent la force de ce que j'avais lu. Bientôt, je commençai à considérer les textes religieux avec doute, puis avec suspicion et dérision. ... Puis se forgèrent mes convictions politiques, en direction d'un nationalisme modéré. ..."
Il développa aussi un soudain intérêt pour les antiquités irlandaises et les Iles d'Aran. Membre de la Ligue irlandaise pendant un an, il quitta l'association parce que, ainsi qu'il l'affirma à ses collègues : "ma théorie de la régénération de mon pays diffère trop de la vôtre ... Je souhaite évidemment m'investir dans la cause de l'Irlande mais je ne serai jamais capable de le faire si je dois me mêler à un mouvement révolutionnaire et semi-militaire."

En 1893, à l'âge de vingt-deux ans, John Millington Synge publie son premier texte connu, un poème fortement influencé par Wordsworth. Le texte paraît dans "Kottabos : A College Miscellany." Peu après, le jeune homme renonce à sa foi protestante.

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