Il faut bien vivre. En vertu de cet adage, La Fontaine se met, en 1664, au service de la duchesse de Bouillon et de la duchesse d'Orléans - c'est-à-dire Madame, première épouse de Philippe, frère du Roi, Henriette d'Angleterre. Partagé entre Paris et Château-Thierry, il fait une entrée cette fois très remarquée sur la scène littéraire en proposant un premier conte, tiré de l'Arioste : "Joconde." Il s'ensuit une
petite querelle littéraire tournant sur la liberté du traducteur face à
son modèle. La "Dissertation sur "Joconde", traditionnellement
attribuée à Boileau, tranche en faveur de La Fontaine.
En 1665 et 1666, le poète donne deux recueils de contes et nouvelles dont la trame licencieuse se réfère directement à Boccace. Deux ans plus tard, il change de registre et aborde la voie du moraliste avec "Les Fables Choisies et Mises en Vers", dédiées au fils aîné de Louis XIV, le Grand Dauphin.
Toujours touche-à-tout, il fait paraître l'année suivante un roman intitulé "Les Amours de Psyché et de Cupidon", un mélange de prose et de vers, de récit mythologique et de conversations littéraires qui, en cette ère dévouée aux principes classiques, laisse perplexe plus d'un lecteur.
En 1670, La Fontaine qui, décidément, aime bien fronder le pouvoir, participe à un "Recueil de poésies chrétiennes et diverses" édité par Port-Royal. Suivent un troisième recueil de "Contes et Nouvelles" en vers et enfin une sorte de fourre-tout comprenant aussi bien des contes que des fables, des poèmes écrites à l'époque de Fouquet et des élégies.
Après la mort de Madame, en 1672, La Fontaine voit poindre à nouveau les difficultés financières dont le sauve Mme de La Sablière, sa nouvelle protectrice. Il se tourne alors vers l'opéra et songe à collaborer avec Lully. Mais les deux hommes ne s'entendent guère et La Fontaine se vengera des manoeuvres du musicien et compositeur en écrivant sur lui une violente satire dénommée "Le Florentin."
En parallèle, un recueil de "Nouveaux Contes" sort en librairie et se voit saisi d'office sans que, à vrai dire, on sache très bien pourquoi. Du coup, le poète s'en revient à ses "Fables Choisies" qu'il dédie cette fois-ci à Mme de Montespan, favorite de Louis XIV. (Il s'agit des livres que nous connaissons aujourd'hui sous les nombres VIII à XI.)
En 1665 et 1666, le poète donne deux recueils de contes et nouvelles dont la trame licencieuse se réfère directement à Boccace. Deux ans plus tard, il change de registre et aborde la voie du moraliste avec "Les Fables Choisies et Mises en Vers", dédiées au fils aîné de Louis XIV, le Grand Dauphin.
Toujours touche-à-tout, il fait paraître l'année suivante un roman intitulé "Les Amours de Psyché et de Cupidon", un mélange de prose et de vers, de récit mythologique et de conversations littéraires qui, en cette ère dévouée aux principes classiques, laisse perplexe plus d'un lecteur.
En 1670, La Fontaine qui, décidément, aime bien fronder le pouvoir, participe à un "Recueil de poésies chrétiennes et diverses" édité par Port-Royal. Suivent un troisième recueil de "Contes et Nouvelles" en vers et enfin une sorte de fourre-tout comprenant aussi bien des contes que des fables, des poèmes écrites à l'époque de Fouquet et des élégies.
Après la mort de Madame, en 1672, La Fontaine voit poindre à nouveau les difficultés financières dont le sauve Mme de La Sablière, sa nouvelle protectrice. Il se tourne alors vers l'opéra et songe à collaborer avec Lully. Mais les deux hommes ne s'entendent guère et La Fontaine se vengera des manoeuvres du musicien et compositeur en écrivant sur lui une violente satire dénommée "Le Florentin."
En parallèle, un recueil de "Nouveaux Contes" sort en librairie et se voit saisi d'office sans que, à vrai dire, on sache très bien pourquoi. Du coup, le poète s'en revient à ses "Fables Choisies" qu'il dédie cette fois-ci à Mme de Montespan, favorite de Louis XIV. (Il s'agit des livres que nous connaissons aujourd'hui sous les nombres VIII à XI.)
1682 : la période qui s'ouvre sera moins faste, avec des productions moins nombreuses et cependant aussi variées. Tout d'abord, un "Poème du Quinquina" - on vient tout juste de découvrir ce médicament.
De plus en plus, l'Académie - enfin, une partie d'entre elle - lorgne
vers La Fontaine. L'autre partie, se mettant peut-être au service de la
rancune du pouvoir en place (mais là encore, rien n'est prouvé), se
retranche vertueusement derrière l'immoralité apparente des "Contes
& Nouvelles" pour justifier son opposition à l'entrée du mauvais
sujet des Lettres sous la Coupole.
Pourtant, le 2 mai 1684, les portes s'ouvrent et La Fontaine, qui a vaguement promis de ne plus rimer rien de licencieux, est reçu académicien. Il en profite pour, en sus du discours de remerciement traditionnel, y adresser un "Discours à Mme de La Sablière", discours où lui-même se qualifie de "papillon du Parnasse."
L'année suivante, nouveau scandale auquel le poète se trouve indirectement mêlé. Furetière, qui vient de composer tout seul son propre dictionnaire, est expulsé de la noble compagnie avec perte et fracas et lance une série de pamphlets dont un contre La Fontaine, anciennement son ami, qu'il accuse une fois encore de "libertinage."
Gardons-nous enfin d'oublier l'énorme scandale littéraire que fut la Querelle des Anciens et des Modernes, suscitée par la lecture du poème "Le Siècle de Louis le Grand", de Charles Perrault. La Fontaine choisira le camp des Anciens même si certaines de ses positions demeurent assez ambigües.
Pourtant, le 2 mai 1684, les portes s'ouvrent et La Fontaine, qui a vaguement promis de ne plus rimer rien de licencieux, est reçu académicien. Il en profite pour, en sus du discours de remerciement traditionnel, y adresser un "Discours à Mme de La Sablière", discours où lui-même se qualifie de "papillon du Parnasse."
L'année suivante, nouveau scandale auquel le poète se trouve indirectement mêlé. Furetière, qui vient de composer tout seul son propre dictionnaire, est expulsé de la noble compagnie avec perte et fracas et lance une série de pamphlets dont un contre La Fontaine, anciennement son ami, qu'il accuse une fois encore de "libertinage."
Gardons-nous enfin d'oublier l'énorme scandale littéraire que fut la Querelle des Anciens et des Modernes, suscitée par la lecture du poème "Le Siècle de Louis le Grand", de Charles Perrault. La Fontaine choisira le camp des Anciens même si certaines de ses positions demeurent assez ambigües.
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