mercredi 24 septembre 2014

Edward Lear (I)

12 mai 1812, Holloway - Londres (Grande-Bretagne) : naissance d'Edward Lear, illustrateur, poète & écrivain.

Né dans une famille de la classe moyenne, il était le vingt-et-unième enfant d'Ann et Jeremiah Lear. Comme cela arrive souvent dans ces familles sur-nombreuses, ce fut l'une de ses soeurs, elle aussi prénommée Ann et de vingt-et-un ans son aînée, qui l'éleva. Celle-ci adorait littéralement le petit garçon et devait continuer à veiller sur lui jusqu'à sa mort, c'est-à-dire alors que Lear lui-même allait sur ses cinquante ans. En raison de la précarité financière qui était celle de la famille, Ann s'établit dans une petite maison, avec son jeune frère.

Le jeune Edward avait de graves problèmes de santé. A partir de six ans, il souffrit de crises d'épilepsie sans oublier les bronchites et l'asthme qui s'abattirent sur lui. Et puis, tout à la fin de sa vie, vint une cécité partielle. Il devait conserver un souvenir inoubliable de sa première attaque d'épilepsie. Celle-ci survint lors d'une foire à laquelle il avait accompagné son père. Le phénomène effraya bien entendu énormément l'enfant mais l'embarrassa plus encore. Et, tout au long de son existence, il devait manifester honte et culpabilité au sujet de cette maladie que les Anciens considéraient pourtant comme une manifestation de la divinité.

Les journaux intimes de Lear révèlent qu'il apprit à reconnaître les prémices de ses crises, ce qui lui permettait de se retirer à temps, loin du public. Mais il ne dit rien de précis sur la façon dont il s'y prenait pour les repérer. Rappelons que, à l'époque à laquelle il vivait, la société judéo-christianisé continuait à associer le "haut mal" à la possession démoniaque, ce qui a sans doute pesé sur les sentiments de culpabilité et de mise à l'écart dont, même devenu adulte, il ne put jamais se débarrasser.

L'épilepsie et la manière dont on la regardait sont peut-être à l'origine des signes de dépression que Lear commença à manifester dès ses sept ans. Il faut ajouter à ces raisons l'instabilité familiale ambiante. Bien entendu, l'âge ne devait rien arranger.

Lear voyagea beaucoup mais choisit, dans les années 1870, de s'établir à San Remo, en Italie, sur cette côte méditerranéenne qu'il aimait tant. Il baptisa sa villa "Villa Tennyson." Sur le plan affectif, il demanda par deux fois la même femme en mariage mais sa muse était de quarante-six ans sa cadette et les parents, comme l'intéressée, lui opposèrent à chaque fois un refus poli mais ferme.

Sur le plan amical et relationnel, Lear
avait tout un cercle d'amis et de correspondants, notamment, dans les dernières années, le chef albanais d'origine souliote Giorgis [= les Souliotes sont les habitants du massif montagneux du Souli, en Epire, connus pour avoir participé à la Guerre d'Indépendance grecque, entre 1821 et 1830.] Lear avait aussi un grand ami en la personne de son chat, Foss, qui mourut en 1886 et fut inhumé en grande cérémonie dans le jardin de la villa Tennyson.

Edward Lear ne tarda pas à le rejoindre puisqu'il mourut chez lui, à San Remo, le 29 janvier 1888, d'une maladie de coeur qu'il soignait depuis 1870.

A l'occasion du centenaire de sa mort, un timbre à son effigie a été frappé par les Postes britanniques et, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, cette année donc, la municipalité d'Islington a préparé un certain nombre de manifestations culturelles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire