mercredi 24 septembre 2014

Cecil Day-Lewis / Nicholas Blake

27 avril 1904, Ballintubbert - Stradbally (Royaume-Uni / Actuelle Eire) : naissance de Cecil Day Lewis - également orthographié "Day-Lewis" - dit ou Nicholas Blake ou Cecil Day Lewis, poète & romancier.

Fils du révérend Frank Cecil Day-Lewis, il perd sa mère, Kathleen, née Squires, alors qu'il n'a que deux ans. Il grandit à Londres, auprès de son père et de l'une de ses tantes. Les vacances d'été se déroulent habituellement dans le comté de Wexford, dans son Irlande natale.
Toute sa vie, Cecil Day Lewis se voudra anglo-irlandais. Toutefois, après la déclaration de la République indépendante d'Irlande en 1948, il opte pour la citoyenneté britannique, déclarant que la Seconde guerre mondiale lui avait fait découvrir où se trouvaient ses racines les plus profondes.

Il étudie à Sherborne School et au Wadham College d'Oxford. A Oxford, il appartient au cercle qui entoure le poète anglo-américain W. H. Auden. Il aide d'ailleurs celui-ci à publier "Oxford Poetry" en 1927. Son propre recueil de textes, "Beechen Vigil", est sorti deux ans plus tôt.

A vingt-quatre ans, Day Lewis épouse Mary King, fille de l'un de ses professeurs de Sherborne. Lui-même enseigne comme instituteur dans trois écoles. Durant les années quarante, il entretient une liaison aussi longue qu'agitée avec la romancière britannique Rosamond Lehmann, auteur scandaleux de "Dusty Answer / Poussière" et membre du groupe de Bloomsbury. En 1951, Day Lewis obtient le divorce et se remarie avec l'actrice Jill Balcon, fille du producteur de films Sir Michael Balcon.
Pendant la Seconde guerre mondiale, l'écrivain travaille comme directeur de publication au ministère de l'Information, institution que critiquera George Orwell dans son fameux "1984". Désormais, l'influence d'Auden se fait de moins en moins sentir dans l'oeuvre du poète anglo-irlandais qui développe un style de lyrisme plus traditionnel. Pour certains, son chef-d'oeuvre reste "Word Over All", qui date de 1943, texte où il prend définitivement ses distances avec son ancien condisciple et ami.

Après guerre, Day Lewis obtient un poste de directeur chez les éditeurs Chatto & Windus. Il commence à faire des conférences et des lectures publiques qui seront reprises dans "The Poetic Image" en 1947. Puis il enseigne la poésie à Oxford. En 1968, il devient "Poet Laureate" en 1968, prenant ainsi la suite de John Masefield.

Cecil Day Lewis
devait s'éteindre, des suites d'un cancer du pancréas, le 22 mai 1972, chez ses amis Kingsley Amis et Elizabeth Howard, dans leur manoir du Hertfordshire. Grand admirateur de Thomas Hardy, il avait demandé à reposer le plus près possible de la tombe du grand romancier, dans le cimetière de Stinsford.

Pour l'anecdote, rappelons que Cecil Day Lewis est le père de l'acteur Daniel Day Lewis.


En 1935, Day Lewis décide d'arrondir un peu ses droits d'auteur issus de la poésie en se lançant dans le genre policier. Il va en écrire un peu moins d'une vingtaine en trente-trois ans. Le premier s'intitule "A Question of Proof / Une Question de Preuve" et présente au lecteur le personnage de Nigel Strangeways, détective amateur et gentleman qui, en tant que neveu d'un commissaire-adjoint de Scotland Yard, entretient évidemment avec cet organisme des relations privilégiées.

Dans ce coup d'essai, le personnage, copié sur la personnalité du poète W. H. Auden, est plutôt extravagant. Mais il perdra très vite ses excentricités, devenant d'ailleurs plus crédible. A noter que, sur les dix-sept romans écrits par Day Lewis, Strangeways est absent des quatre suivants : "A Tangled Web / Une Toile Bien Embrouillée", "Penknife in My Heart / Le Canife dans Mon Coeur", "The Deadly Joker / Joker Mortel" et "The Private Wound / Blessure Secrète".

"Minute for Murder / Une Minute Pour Tuer" quant à lui se base sur les diverses expériences de son auteur pendant la Seconde guerre mondiale. "Head of A Traveler / La Tête du Voyageur" a pour héros un poète célèbre qui ne parvient plus à écrire un seul vers et dont les jours glorieux sont visiblement bien loin derrière lui. Au lecteur de deviner si l'auteur évoque ainsi ses propres problèmes ou ceux d'un de ses confrères, ou si, au contraire, il a créé un personnage absolument original.

Enfin, les cinéphiles reconnaîtront dans "The Beast Must Die / Que la Bête Meure" le roman qui servit de base à l'excellent film éponyme de Claude Chabrol, avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy.

Beaucoup des policiers de Day Lewis sont parus en français. Rappelons qu'il les écrivait sous le pseudonyme de "Nicholas Blake."

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