lundi 22 septembre 2014

William M. Thackeray

18 juillet 1811, Alipur, Calcutta (Indes britanniques / Inde Actuelle) : naissance de William Makepeace Thackeray, romancier.

Son père, qui était administrateur de la Compagnie anglaise des Indes orientales, mourut quatre ans plus tard et la famille réintégra le Royaume-Uni où le jeune William fut mis en internat.

A sa sortie du Trinity College de Cambridge, il partit faire, conformément à l'usage, le Grand Tour traditionnel de tout jeune gentleman britannique en Europe. Il devait d'ailleurs y rencontrer Goethe.

A son retour, il commença son droit mais de mauvais investissements, en 1833, le contraignirent à interrompre ses études. Trois ans plus tard, il épouse Isabelle Shaw, jeune fille d'origine irlandaise qui lui donnera trois enfants. On notera que le père de Virginia Woolf, Leslie Stephens, épousa l'une de leurs filles en premières noces.

Le mariage ne sera pas très heureux, Mrs Thackeray sombrant peu à peu dans une dépression qui ne la quittera qu'à sa mort. Mais au moins la sécurité financière du couple est-elle assurée par l'emploi que le père d'Isabella fournit à son gendre dans son journal.

En même temps, Thackeray commence la rédaction d'un roman qui sort en 1840. "Les Mémoires de Barry Lindon" sortiront en 1843. En 1847, paraît son roman le plus connu : "La Foire aux Vanités". Il produira pratiquement jusqu'à sa mort, survenue en décembre 1863.

Cynique mais plein d'humour, Thackeray a un style moins lourd et certainement moins larmoyant que son grand rival, Charles Dickens. Très souvent, il se prend de sympathie pour des personnages amoraux et, en grand auteur qu'il est, amène peu à peu le lecteur à partager ses sentiments.

Ainsi, la Becky Sharp de "Vanity Fair", bien que symbolisant à merveille le type de la jeune arriviste, décidée à tout (et vraiment à tout, même si Thackeray, aussi puritain que son époque, ne fait que le suggérer) finit-elle par gagner le coeur des lecteurs. Il en est de même pour Barry Lyndon dont Kubrick a porté le mélancolique destin à l'écran dans l'un de ses films les plus réussis - et l'un de ses pires échecs commerciaux.

A la différence de Dickens, Thackeray ne se préoccupe pas des classes défavorisées de l'Angleterre victorienne - et pourtant, elles étaient légion. Son intérêt, son sens aigu de l'observation également s'exercent aux dépens de la classe moyenne. L'aspect social et politique est également soigneusement évité.
Mais sa sobriété a son revers : plus réalistes que ceux de Dickens, ses personnages n'ont en revanche pas l'exceptionnelle démesure d'un Micawber ou d'un Sam Weller.

Dickens, Thackeray, deux écoles majeures de la littérature anglaise victorienne. Et deux écoles qu'on peut apprécier autant l'une que l'autre.  

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