lundi 15 septembre 2014

Regain - Jean Giono

Dernier volet de la trilogie "Pan", "Regain" conte le destin d'un village quasiment abandonné au début du récit puisqu'il n'y reste plus que deux habitants, Panturle et une vieille Italienne desséchée qu'on nomme "la Mamèche. Gaubert le forgeron vient en effet de se décider à quitter Aubignane pour aller vivre plus bas, chez son fils, Joseph.

Ce départ plonge la Mamèche en une sorte de fureur. C'est à Aubignane en effet qu'elle a tout perdu : son mari, le puisatier italien et leur fils, empoisonné pour avoir, à trois ans, mangé de la ciguë. Tout ce sang versé n'aurait donc servi à rien ?

La vieille femme se met en tête de trouver une femme à Panturle et, ainsi, de redonner vie au village. Un matin, elle s'en va donc et son chemin ne va pas tarder à croiser la carriole du rémouleur Gédémus, qu'accompagne la pauvre Arsule qu'il traite à la fois comme sa maîtresse et comme une bête de somme. La Mamèche mettra tout en oeuvre pour les égarer et les amener non loin de la maison de Panturle ...

Par le style, "Regain" est plus assuré que "Colline" où l'auteur faisait peut-être un peu trop d'efforts dans la simplicité. Ici, le ton s'est affermi et l'on sent bien qu'il a pris sa vitesse de croisière. A nouveau, le vent qui souffle face à Gédémus et Arsule est comparé à l'élément liquide, source de toute vie, et le roman déborde d'une sensualité faunesque qui, dans "Colline", n'en était encore qu'au premier stade.

A noter que ce roman a servi de base au film éponyme de Marcel Pagnol où, face à Gabrio dans le rôle de Panturle, Orane Demazis tenait celui d'Arsule en compagnie d'un Fernandel réjouissant de veulerie et de faconde dans celui de Gédémus le rémouleur.



Affiche de "Regain" avec le douloureux visage de Marguerite Moreno qui incarnait la Mamèche.

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