5 septembre 1803, Tarente (Royaume de Naples / Actuelle Italie) : décès de Pierre Choderlos de Laclos, essayiste et romancier.
Il naît le 18 octobre 1741 dans une famille de vieille mais petite noblesse. Très jeune, il se passionne pour la vie militaire et sait que, de toutes façons, il sera soldat. D'esprit très mathématique, il choisit l'artillerie et entre, à dix-neuf ans, à l'Ecole royale d'artillerie de La Fère, ancêtre de notre actuelle Ecole Polytechnique.
Sous-lieutenant à l'année suivante, lieutenant en second à vingt-et-un ans, il demande à être affecté à la Brigade des Colonies, en garnison à La Rochelle. Mais la fin de la Guerre de Sept Ans, en 1763, condamne le jeune homme à la vie banale de garnison, à Toul, Strasbourg, Grenoble et enfin Besançon.
C'est par ennui qu'il se met à écrire. Il commence, on s'en doute, par des vers (assez légers, au reste), se risque dans l'opéra comique avec le livret d'"Ernestine" (un vrai désastre) et enfin, en 1778, s'attaque au titre qui le rendra célèbre : "Les Liaisons dangereuses." Compte tenu des obligations professionnelles de Laclos, ce roman épistolaire ne sera achevé que trois ans plus tard.
Dès le 28 mars 1782, le roman, en quatre volumes, est mis en vente chez l'éditeur Durand-Neveu. Le succès est immédiat et fulgurant : les deux mille premiers exemplaires s'arrachent comme des petits pains - ce qui est tout-à-fait remarquable pour l'époque - et, dans les deux années qui vont suivre, il n'y aura pas moins de dix rééditions.
Ses supérieurs voient sa célébrité d'un très mauvais oeil. Il est expédié en Bretagne, puis à La Rochelle, où il participe à la construction du nouvel Arsenal. C'est là qu'il rencontrera sa future épouse, Marie-Soulange Duperré, qui lui donnera deux enfants. Elle a dix-huit ans de moins que lui mais, à l'époque, le fait n'est pas suffisamment rare pour qu'on s'y attarde.
Il écrit toujours, notamment son essai "De l'Education des filles", qui a bel et bien des accents féministes et prône l'instruction pleine et entière pour les femmes. Déjà, dans certaines lettres des "Liaisons ...", ses théories personnelles apparaissaient en filigrane.
A la veille de la Révolution, il est au service du duc d'Orléans. Il tramera pour lui complots et machinations. Mais, pour des raisons que l'on ignore, il quitte le duc d'Orléans à la fin de 1791 et se consacre à la République. Son départ du Palais-Royal ne l'empêchera pas d'être emprisonné pendant la Terreur mais il est libéré après Thermidor.
En 1795, il écrit "De la Paix et de la Guerre". Ce sera sa dernière oeuvre. Il meurt à Tarente, le 5 septembre 1803, alors qu'il se trouvait à la tête de l'une des réserves de l'Armée d'Italie.
Son style, net, un peu sec, parfaitement travaillé, marque en quelque sorte l'apogée du XVIIIème siècle. Les ors du XVIIème sont tombés, les interminables lamentations de Rousseau - auteur préféré de Laclos pourtant - se sont tues et l'heure est au dépouillement. Le Romantisme attend son heure, tapi dans l'ombre du Gothique anglais.
Laclos voulait écrire "un roman qui fasse du bruit dans les siècles" : avec "Les Liaisons Dangereuses", il y est magistralement parvenu. Par les idées qu'il véhicule, la rigueur de sa construction et la carrure de ses personnages, le roman de Laclos est indéniablement moderne. (Il a d'ailleurs été maintes fois sollicité par le cinéma.) Seul bémol : la fin assez "morale", que Laclos fut tout de même contraint de lui donner.
Un grand livre, un romancier-né. Lisez-les.
Il naît le 18 octobre 1741 dans une famille de vieille mais petite noblesse. Très jeune, il se passionne pour la vie militaire et sait que, de toutes façons, il sera soldat. D'esprit très mathématique, il choisit l'artillerie et entre, à dix-neuf ans, à l'Ecole royale d'artillerie de La Fère, ancêtre de notre actuelle Ecole Polytechnique.
Sous-lieutenant à l'année suivante, lieutenant en second à vingt-et-un ans, il demande à être affecté à la Brigade des Colonies, en garnison à La Rochelle. Mais la fin de la Guerre de Sept Ans, en 1763, condamne le jeune homme à la vie banale de garnison, à Toul, Strasbourg, Grenoble et enfin Besançon.
C'est par ennui qu'il se met à écrire. Il commence, on s'en doute, par des vers (assez légers, au reste), se risque dans l'opéra comique avec le livret d'"Ernestine" (un vrai désastre) et enfin, en 1778, s'attaque au titre qui le rendra célèbre : "Les Liaisons dangereuses." Compte tenu des obligations professionnelles de Laclos, ce roman épistolaire ne sera achevé que trois ans plus tard.
Dès le 28 mars 1782, le roman, en quatre volumes, est mis en vente chez l'éditeur Durand-Neveu. Le succès est immédiat et fulgurant : les deux mille premiers exemplaires s'arrachent comme des petits pains - ce qui est tout-à-fait remarquable pour l'époque - et, dans les deux années qui vont suivre, il n'y aura pas moins de dix rééditions.
Ses supérieurs voient sa célébrité d'un très mauvais oeil. Il est expédié en Bretagne, puis à La Rochelle, où il participe à la construction du nouvel Arsenal. C'est là qu'il rencontrera sa future épouse, Marie-Soulange Duperré, qui lui donnera deux enfants. Elle a dix-huit ans de moins que lui mais, à l'époque, le fait n'est pas suffisamment rare pour qu'on s'y attarde.
Il écrit toujours, notamment son essai "De l'Education des filles", qui a bel et bien des accents féministes et prône l'instruction pleine et entière pour les femmes. Déjà, dans certaines lettres des "Liaisons ...", ses théories personnelles apparaissaient en filigrane.
A la veille de la Révolution, il est au service du duc d'Orléans. Il tramera pour lui complots et machinations. Mais, pour des raisons que l'on ignore, il quitte le duc d'Orléans à la fin de 1791 et se consacre à la République. Son départ du Palais-Royal ne l'empêchera pas d'être emprisonné pendant la Terreur mais il est libéré après Thermidor.
En 1795, il écrit "De la Paix et de la Guerre". Ce sera sa dernière oeuvre. Il meurt à Tarente, le 5 septembre 1803, alors qu'il se trouvait à la tête de l'une des réserves de l'Armée d'Italie.
Son style, net, un peu sec, parfaitement travaillé, marque en quelque sorte l'apogée du XVIIIème siècle. Les ors du XVIIème sont tombés, les interminables lamentations de Rousseau - auteur préféré de Laclos pourtant - se sont tues et l'heure est au dépouillement. Le Romantisme attend son heure, tapi dans l'ombre du Gothique anglais.
Laclos voulait écrire "un roman qui fasse du bruit dans les siècles" : avec "Les Liaisons Dangereuses", il y est magistralement parvenu. Par les idées qu'il véhicule, la rigueur de sa construction et la carrure de ses personnages, le roman de Laclos est indéniablement moderne. (Il a d'ailleurs été maintes fois sollicité par le cinéma.) Seul bémol : la fin assez "morale", que Laclos fut tout de même contraint de lui donner.
Un grand livre, un romancier-né. Lisez-les.

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