lundi 22 septembre 2014

Nawaal El Saadawi

27 octobre 1931, Kafr Tahla (Egypte) : naissance de Nawal El Saadawi - en arabe : نوال السعداوى‎), nouvelliste, essayiste & romancière.

Aînée de neuf enfants, elle a pour père un fonctionnaire du Ministère de l'Education qui s'est battu contre l'Administration anglaise lors de la Révolution de 1919. De là son exil dans une petite ville du delta et son oubli volontaire sur une voie de garage pendant dix ans. Progressiste par nature, il inculque à sa fille le respect d'elle-même et la volonté de dire ce qu'elle pense sincèrement en quelque circonstance que ce soit. Il l'encourage aussi à étudier l'Arabe littéraire. Hélas ! Il meurt assez tôt, sa femme le suit bientôt dans la tombe et leur fille aînée se retrouve en soutien de famille.

En 1955, elle obtient son doctorat en médecine à l'Université du Caire. Sa profession la met face aux problèmes, tant physiologiques que physiques, des femmes égyptiennes, problèmes qu'elle ne tarde pas à relier aux pratiques culturelles oppressives : oppression patriarcale, oppression de classe et enfin oppression impérialiste.


Revenue travailler dans son village, elle observe les inégalités et les violences auxquelles sont confrontées les paysannes. Elle essaye de protéger l'une d'entre elles de la violence domestique qui est son quotidien mais on lui fait comprendre alors que mieux vaut pour elle retourner au Caire.

Devenue Directrice de la Santé Publique, Saadawi rencontre celui qui deviendra son troisième époux, Sherif Hetata, lui aussi médecin et prisonnier politique pendant treize ans. Ils se marient en 1964 et ont deux enfants.

En 1972, Saadawi publie "Al-Mar'a wa Al-Jins / Les Femmes et le Sexe", livre où elle évoque les différentes agressions perpétrées contre le corps féminin, y compris l'excision. Le livre devient le texte fondateur de la seconde vague du féminisme égyptien. Mais, conséquence de cette publication comme des activités politiques de son auteur, El Saadawi
doit démissionner de son poste. Des pressions du même genre lui coûtent sa position de rédacteur en chef d'un journal traitant des questions de santé ainsi que son poste d'assistante du Secrétaire générale de l'Association médicale égyptienne. Elle se consacre alors à la recherche.

En 1981, le gouvernement égyptien décide de la mettre en prison, prenant prétexte de son opposition à la politique de paix menée face à Israël par Sadate. Elle en sort un an plus tard, après l'assassinat du leader égyptien. De son expérience, elle dira : "Depuis que j'ai ramassé un stylo et commencé à écrire, le danger ne m'a plus jamais abandonnée. Rien n'est plus périlleux que la vérité dans un monde qui ment."


Son emprisonnement forme la base de ses mémoires, "Mozakerati fi signel nissa / Mémoires de la Prison des Femmes", sortis en 1983.

En 1988, sous les menaces islamistes, Nawal El-Saadawi doit fuir son pays.
Elle accepte les propositions que lui font diverses universités. Elle ne reviendra en Egypte qu'en 1996.

Cette année, elle se trouvait sur la place Tahrir, avec les manifestants au régime Moubarak.

Saadawi
a commencé à écrire assez tôt. Ses premiers travaux sont des nouvelles rassemblées sous le titre "J'Ai Appris A Aimer" en 1957. L'année suivante, elle publie un roman, "Mémoires d'une Femme Médecin." Elle a continué par une grande quantité de nouvelles et quelques essais dont "Les Femmes et le Sexe", "La Face Cachée d'Eve", "La Chute de l'Imam" et quelques autres.

Dans ses écrits, Saadawi aime à souligner que le fameux baiser à la Pierre Noire de La Mecque n'est qu'une pratique païenne récupérée par l'islam. Elle se bat également contre les mutilations génitales comme l'excision mais aussi la circoncision.

Traduites en plus de vingt langues, ses oeuvres sont disponibles en français.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire