jeudi 18 septembre 2014

Mary Webb (I)

Mary Gladys Meredith, qui deviendra par son mariage Mary Webb, naquit à Leighton, dans le Shropshire, le 25 mars 1881. Des deux côtés de sa famille, elle était celte jusqu’au bout des ongles et cela transparaît si bien dans ses œuvres que je la place d’emblée – et non sans fierté – dans notre section « Celtie. » George Meredith, son père, était lui-même très fier de son sang gallois tandis que sa mère, née Scott, appartenait au même clan que le célèbre écrivain écossais Walter Scott.

Alors que Mary était encore tout bébé, ses parents déménagèrent à Much Wenlock, où ils avaient acheté une maison plus grande, « The Grange », qu’ils occupèrent pendant plus d’une décennie, de 1882 à 1896. Ce fut à cette époque que l’internat tenu par George Meredith se développa de façon si conséquente qu’il put envisager l’acquisition d’une résidence secondaire. C’était un homme cultivé, qui écrivait des poèmes et s’adonnait à la peinture. De caractère généreux, il ne se départait jamais d’un très agréable sens de l’humour et aimait à inciter ses enfants (Mary Webb eut en effet deux sœurs et trois frères) à observer et à aimer la Nature. Il eut sans nul doute une très grande influence sur sa fille aînée, qui lui vouait un véritable culte.

Il partagea avec elle la connaissance profonde qu’il avait de la campagne et du monde rural et l’initia à l’Histoire, au folklore et aux légendes du Shropshire. Tout d’abord élève dans l’école de son père, Mary suivit ensuite les cours d’une gouvernante, Miss Lory, qui intégra dans ses lectures favorites Shakespeare, Milton, les poètes romantiques, les Brontë, Thomas Hardy … et bien d’autres auteurs de la littérature anglaise et internationale. A quatorze ans, la jeune fille s’en fut pour deux ans à la Finishing School de Southport et ce fut la première fois qu’elle quitta son Shropshire bien-aimé.

A cette époque déjà, le lien profond qui l’attachait aux paysages du Shropshire devait avoir une influence décisive sur son esprit et sa sensibilité et cela se voit dès les tout premiers poèmes qu’elle composa. Parmi ses premiers écrits, on retiendra également de petites histoires et des pièces de théâtre, écrites pour amuser ses petits frères et sœurs.
Mary aimait errer par les champs, les bois et les sentiers du Shropshire, étudiant avec soin les merveilles qui l’environnaient. Ce fut ainsi qu’elle développa cet extraordinaire et minutieux sens du détail qui empreint aussi bien ses poèmes que sa prose.
En 1896, les Meredith déménagèrent pour « The Woodlands », à Stanton-on-Hine-Heath, toujours dans le Shropshire. Et là, malheureusement, la jeune fille tomba gravement malade d’une affection thyroïdienne désignée sous le nom de « maladie de Graves ». Entre autres symptômes, on note l’apparition d’un goître et les yeux qui deviennent saillants.

Cette maladie allait fragiliser considérablement sa santé et a probablement raccourci sa vie puisqu’elle décéda à l’âge de 46 ans. On devine sans peine les ravages que cela causa aussi à la personnalité de la jeune fille, lorsque celle-ci vit son apparence physique ainsi atteinte. (Plus tard, elle sublimera son handica en dotant Prue Sarn d'un bec-de-lièvre.)

De cette époque, date son repli sur elle-même et aussi dans l’écriture et la nature. Pendant sa convalescence, elle rédigea d’ailleurs « The spring of joy » qui ne fut pas publié avant qu’elle ne se fût fait un nom comme romancière, c’est-à-dire pas avant 1917.

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