Né en 1902 à Joigny, Marcel Aymé
perdit sa mère alors qu'il n'avait que deux ans. En foi de quoi, son
père, le maréchal-ferrant du coin le confia à ses beaux-parents qui
possédaient une tuilerie à Villers-Robert, dans le Jura.
Son enfance dans ce petit village inspirera à l'écrivain l'authenticité avec laquelle, dans ses textes, il évoque les luttes politiques et religieuses ainsi que les rivalités en usage dans le monde paysan.
Elève médiocre, le jeune Marcel se présente néanmoins à Polytechnique à la fin de la Grande guerre mais il doit renoncer à tous ses examens, puis aux études, suite aux séquelles que lui laissera l'épidémie de grippe espagnole de 1919.
Il commence à publier après son service militaire. "La Table aux Crevés" emporte le Renaudot en 1929 mais ce n'est qu'avec la sortie de la malicieuse "Jument Verte", en 1933, que le succès lui est acquis.
Anti-conformiste plus vrai que nature, Marcel Aymé ne s'en laissera jamais imposer comme homme et certainement pas comme écrivain. Pendant la Seconde guerre mondiale, il fait équipe au cinéma avec Louis Daquin, réputé à gauche, mais donne des articles à "Je suis partout" et "La Gerbe" sans jamais, cependant, tomber dans l'apologie du régime nazi ou de celui de Pétain. Les communistes tenteront cependant de le coincer à la Libération, en lui reprochant une collaboration avec la "Continental Films" allemande mais les choses ne dépasseront pas le blâme sans affichage.
Pourtant, Marcel Aymé pose problème aux vainqueurs. Non seulement il ne renie pas ses amitiés pour Céline et Brasillach (il parviendra à arracher la signature de François Mauriac et de quelques autres, sur une pétition qu'il va leur présenter afin d'obtenir la commutation de la peine de mort rendue contre Brasillach en une peine de prison à vie) mais encore il se paie le luxe de la vérité en décrivant sans complaisance la France de l'Occupation, puis de la Libération dans des oeuvres comme "Uranus."
Pour Marcel Aymé, le monde n'est pas manichéen, avec les Gentils Résistants d'un côté et les Méchants Collabos de l'autre. Et il le clame, de toute la force de son talent. Or, du talent, Marcel Aymé en a beaucoup. Il en a même énormément.
Le public ne s'y trompe pas, qui le lira et le relira toujours avec plaisir et ne manquera jamais de faire un triomphe à ses nombreuses pièces de théâtre. Mais l'intelligentsia sinistrement bien-pensante qui s'est installée dans notre pays depuis 1945 le boude ouvertement, ce dont Aymé se fout superbement - et il a bien raison.
Pour nous - qui ne partageons pourtant pas son avis sur la question - il est jouissif de rappeler que "La Tête des Autres", de Marcel Aymé, est par exemple un plaidoyer virulent contre la peine de mort - et la magistrature. Comme quoi et ainsi que le pensait et l'affirmait l'écrivain, les idées généreuses et utopistes ne sont pas qu'à gauche.
En 1950, Marcel Aymé se paiera un autre luxe : refuser un fauteuil à l'Académie française.
Il meurt en 1967 et, si les critiques et les histoires de la Littérature le boudent toujours autant, le cinéma a beaucoup oeuvré pour sa renommée. Philippe Noiret, Bourvil, Francis Blanche, Gérard Depardieu, etc ... tous ont tenu au moins une fois un rôle dans un scénario inspiré de l'une ou l'autre des oeuvres de Marcel Aymé.
Signalons enfin que, en 1989, a été inaugurée, à Montmartre, lieu de prédilection de son "Passe-Muraille", une place nommée "place Marcel Aymé." Sur cette place, Garou-Garou, immortalisé en bronze par Jean Marais, émerge à moitié du mur où son créateur l'avait bloqué pour l'Eternité.
Son enfance dans ce petit village inspirera à l'écrivain l'authenticité avec laquelle, dans ses textes, il évoque les luttes politiques et religieuses ainsi que les rivalités en usage dans le monde paysan.
Elève médiocre, le jeune Marcel se présente néanmoins à Polytechnique à la fin de la Grande guerre mais il doit renoncer à tous ses examens, puis aux études, suite aux séquelles que lui laissera l'épidémie de grippe espagnole de 1919.
Il commence à publier après son service militaire. "La Table aux Crevés" emporte le Renaudot en 1929 mais ce n'est qu'avec la sortie de la malicieuse "Jument Verte", en 1933, que le succès lui est acquis.
Anti-conformiste plus vrai que nature, Marcel Aymé ne s'en laissera jamais imposer comme homme et certainement pas comme écrivain. Pendant la Seconde guerre mondiale, il fait équipe au cinéma avec Louis Daquin, réputé à gauche, mais donne des articles à "Je suis partout" et "La Gerbe" sans jamais, cependant, tomber dans l'apologie du régime nazi ou de celui de Pétain. Les communistes tenteront cependant de le coincer à la Libération, en lui reprochant une collaboration avec la "Continental Films" allemande mais les choses ne dépasseront pas le blâme sans affichage.
Pourtant, Marcel Aymé pose problème aux vainqueurs. Non seulement il ne renie pas ses amitiés pour Céline et Brasillach (il parviendra à arracher la signature de François Mauriac et de quelques autres, sur une pétition qu'il va leur présenter afin d'obtenir la commutation de la peine de mort rendue contre Brasillach en une peine de prison à vie) mais encore il se paie le luxe de la vérité en décrivant sans complaisance la France de l'Occupation, puis de la Libération dans des oeuvres comme "Uranus."
Pour Marcel Aymé, le monde n'est pas manichéen, avec les Gentils Résistants d'un côté et les Méchants Collabos de l'autre. Et il le clame, de toute la force de son talent. Or, du talent, Marcel Aymé en a beaucoup. Il en a même énormément.
Le public ne s'y trompe pas, qui le lira et le relira toujours avec plaisir et ne manquera jamais de faire un triomphe à ses nombreuses pièces de théâtre. Mais l'intelligentsia sinistrement bien-pensante qui s'est installée dans notre pays depuis 1945 le boude ouvertement, ce dont Aymé se fout superbement - et il a bien raison.

Pour nous - qui ne partageons pourtant pas son avis sur la question - il est jouissif de rappeler que "La Tête des Autres", de Marcel Aymé, est par exemple un plaidoyer virulent contre la peine de mort - et la magistrature. Comme quoi et ainsi que le pensait et l'affirmait l'écrivain, les idées généreuses et utopistes ne sont pas qu'à gauche.

En 1950, Marcel Aymé se paiera un autre luxe : refuser un fauteuil à l'Académie française.
Il meurt en 1967 et, si les critiques et les histoires de la Littérature le boudent toujours autant, le cinéma a beaucoup oeuvré pour sa renommée. Philippe Noiret, Bourvil, Francis Blanche, Gérard Depardieu, etc ... tous ont tenu au moins une fois un rôle dans un scénario inspiré de l'une ou l'autre des oeuvres de Marcel Aymé.
Signalons enfin que, en 1989, a été inaugurée, à Montmartre, lieu de prédilection de son "Passe-Muraille", une place nommée "place Marcel Aymé." Sur cette place, Garou-Garou, immortalisé en bronze par Jean Marais, émerge à moitié du mur où son créateur l'avait bloqué pour l'Eternité.

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