samedi 13 septembre 2014

Louis Hémon (I)

12 octobre 1880, Brest - Actuel département du Finistère (France) : naissance de Louis Hémon, romancier.

Il naît dans une famille aisée, aux idées laïques et républicaines affirmées. Son père, ancien élève de l'Ecole normale supérieure et agrégé de Lettres classiques, a distribué sous le manteau les poèmes des "Châtiments" et correspondu avec Victor Hugo. Deux ans avant la naissance de son dernier enfant, il a reçu le Prix annuel d'éloquence de l'Académie française pour son "Eloge de Buffon." En 1882, muté à Paris, il emmène avec lui toute sa famille.

A Paris, le professeur Hémon devient pendant un an chef de cabinet d'Armand Fallières, alors ministre de l'Instruction publique. Il passe ensuite Inspecteur général et se consacre à la rédaction d'un "Cours de Littérature." De ce père brillant et si admiré, le jeune Louis tient son amour pour les livres, la lecture - et le savoir. Il lit Hugo (forcément) mais aussi Verlaine, Maupassant, Kipling ... C'est un sportif accompli mais, malgré toutes ces qualités, il n'apprécie guère sa scolarité.

A la sortie du lycée, le jeune homme entame des études de Droit à La Sorbonne. Mais il caresse l'espoir secret de partir pour l'Extrême-Orient et apprend donc le viêtnamien. Après sa licence, il liquide son service militaire puis passe le concours de l'Administration coloniale. Reçu, il est affecté en Algérie. Mais la chose lui déplaît et il renonce à son concours ainsi qu'à toute carrière diplomatique : il préfère partir pour Londres. 

 C'est à Londres que Louis Hémon entre en littérature. Il commence en effet par écrire des billets pour la presse sportive française, notamment pour "Le Vélo" qui publie, le 1er janvier 1904, sa nouvelle "La Rivière", arrivée première au concours organisé par le quotidien. Dans la foulée, le journal propose au jeune homme un poste de correspondant dans la capitale anglaise et, à partir de là, Hémon envoie très régulièrement chroniques mais aussi récits et contes où perce déjà la patte de l'écrivain.
 
Pour assurer l'alimentaire, il prend des emplois tels que représentant de commerce, répétiteur de collège, etc ...

L'idée d'écrire le domine tout entier. Peu à peu, il ancre ses nouvelles dans ce Londres qu'il commence à bien connaître, exposant avec beaucoup de sensibilité la misère de l'East End. En 1908, quatre ans après ses débuts officiels, sa nouvelle "Lizzie Blakeston" marque l'évolution qui s'est faite en lui : désormais, il est un écrivain à part entière. Son premier roman, "Colin-Maillard", qui se base sur la situation politique anglaise de l'époque, date d'ailleurs de 1908/1909.

Ce premier essai est suivi de deux autres romans : "Battling Malone", consacré à la boxe et "Monsieur Ripois et la Némésis", où l'on perçoit l'influence très nette du "Bel-Ami" de Maupassant. Ce dernier livre est sans doute fortement autobiographique et a pour thème majeur les déboires amoureux d'un jeune homme qui ressemble beaucoup à l'auteur.
C'est que le Breton s'est mis en ménage avec une Irlandaise, Lydia O'Kelly, dont il vient d'avoir une fille, Lydia Kathleen. Pour protéger l'enfant - dont il n'annonce pas la naissance à sa famille - il va même jusqu'à faire une fausse déclaration de mariage.

Hélas ! Lydia O'Kelly manifeste de graves troubles mentaux et, peu après la naissance de sa fille, elle est internée. La petite Lydia Kathleen est confiée par son père à Mrs Phillipps, sa tante maternelle. Quant à Hémon, il prend un billet pour le Canada. Nous sommes en 1911 et il ne sait pas qu'il n'a plus que deux ans à vivre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire