27 juin 1850, Lefkada (Grèce) : naissance
de Patrick Lafcadio Hearn, dit aussi Koizumi Yakumo et le plus souvent
Lafcadio Hearn, essayiste, conteur & nouvelliste.
Fils du sergent-major Charles Bush Hearn, lui-même originaire de la région centrale de ce qui est maintenant la République d'Irlande, il avait pour mère Rosa Antoniou Kassimati, une aristocrate appartenant à l'une des lignées les plus connues de l'île de Cythère. Le sergent Hearn appartenait aux troupes d'occupation britanniques basées dans les Iles ioniennes.
L'enfant fut baptisé Patricio Lefcadio Hearn, dans la foi catholique orthodoxe. On ignore toujours si ses parents étaient ou non légalement mariés mais la parenté protestante du futur écrivain le considérait, selon la formule consacrée, comme "né en dehors des liens sacrés du mariage." Mais c'était peut-être de la mauvaise foi : la bâtardise elle-même devait être préférable, dans leurs cervelles de puritains, à une légitimité consacrée par un mariage catholique orthodoxe ...
Le petit Lafcadio fit connaissance avec Dublin quand il atteignit ses deux ans. La famille s'établit dans la banlieue de Rathmines, au sud de la capitale irlandaise. Il semble que d'autres membres de la famille Hearn aient manifesté un intérêt artistique certain. Tout spécialement l'oncle de Lafcadio, Richard Hearn, membre bien connu à une certaine époque de l'Ecole de Barbizon même si sa réputation, peut-être en raison d'un manque d'ambition personnelle, n'ait pas survécu au temps.
Le jeune Lafcadio reçut une éducation plutôt décontractée jusqu'à ce qu'il entrât, en 1865, à l'âge de quinze ans, à l'Ushaw Collegede Durham, d'obédience catholique romaine et apostolique. Ce fut dans cette institution qu'il reçut pendant une séance de sport une blessure qui amenuisa considérablement la visibilité de son oeil gauche.
Fils du sergent-major Charles Bush Hearn, lui-même originaire de la région centrale de ce qui est maintenant la République d'Irlande, il avait pour mère Rosa Antoniou Kassimati, une aristocrate appartenant à l'une des lignées les plus connues de l'île de Cythère. Le sergent Hearn appartenait aux troupes d'occupation britanniques basées dans les Iles ioniennes.
L'enfant fut baptisé Patricio Lefcadio Hearn, dans la foi catholique orthodoxe. On ignore toujours si ses parents étaient ou non légalement mariés mais la parenté protestante du futur écrivain le considérait, selon la formule consacrée, comme "né en dehors des liens sacrés du mariage." Mais c'était peut-être de la mauvaise foi : la bâtardise elle-même devait être préférable, dans leurs cervelles de puritains, à une légitimité consacrée par un mariage catholique orthodoxe ...


Le petit Lafcadio fit connaissance avec Dublin quand il atteignit ses deux ans. La famille s'établit dans la banlieue de Rathmines, au sud de la capitale irlandaise. Il semble que d'autres membres de la famille Hearn aient manifesté un intérêt artistique certain. Tout spécialement l'oncle de Lafcadio, Richard Hearn, membre bien connu à une certaine époque de l'Ecole de Barbizon même si sa réputation, peut-être en raison d'un manque d'ambition personnelle, n'ait pas survécu au temps.
Le jeune Lafcadio reçut une éducation plutôt décontractée jusqu'à ce qu'il entrât, en 1865, à l'âge de quinze ans, à l'Ushaw Collegede Durham, d'obédience catholique romaine et apostolique. Ce fut dans cette institution qu'il reçut pendant une séance de sport une blessure qui amenuisa considérablement la visibilité de son oeil gauche.
Selon un schéma très courant, qui veut que, à peine passé
l'entrée d'une école religieuse, on soit dégoûté de Dieu, l'adolescent
eut bientôt perdu la foi dans laquelle on l'avait élevé. A dix-neuf ans, sa famille l'expédia aux Etats-Unis, à Cincinnati, dans l'Ohio. Durant un certain temps, il vécut de façon très frugale. Puis il se lia d'amitié avec l'éditeur socialiste et communaliste britannique Henry Watkin. Avec son aide, Hearn commença à travailler pour de petits journaux.
Mais, par la seule puissance de son talent d'écrivain, il obtint bientôt un emploi de reporter au Cincinnati Daily Enquirer, poste qu'il devait occuper de 1872 à 1875. Comme il pouvait écrire avec la plus grande liberté créative dans l'un des journaux de Cincinnati les plus largement diffusés, il commença à se faire une belle réputation en tant qu'auteur de comptes-rendus macabres des meurtres commis dans la région. On finit par le considérer comme le premier des journalistes "à sensation", ce qui ne l'empêchait pas à l'occasion de rédiger des articles pleins de sensibilité sur les populations les plus déshéritées de la ville. (On notera que la "Library of America" a sélectionné l'un de ses récits de l'époque, "Gibbeted / Au Gibet", pour l'insérer dans une rétrospective "American True Crime", publiée en 2008.)
Hearn continua donc à partager son temps entre le journalisme, l'observation et la lecture tout en développant les particularités de sa nature : sa tendance au vagabondage et au romantisme et son goût certain pour le morbide. Pendant son séjour à Cincinnati, il se maria avec Alethea Foley, dite "Mattie", laquelle était noire. Or, à l'époque, les mariages mixtes de ce type étaient illégaux - même dans le Nord des Etats-Unis. Lorsque le pot-au-roses fut découvert et publié dans tous les journaux de l'Etat, Hearn fut contraint de démissionner de l'Enquirer. Il passa alors à la concurrence, The Cincinnati Commercial. Le couple divorça en 1877.
Trois ans plus tôt, Hearn et le jeune Henry Farny, qui deviendra plus tard un peintre renommé de l'Ouest américain, avaient créé un hebdomadaire sur l'art, la littérature et la satire, intitulé "Ye Giglampz." Il ne connut que neuf numéros. (En 1983, la Bibliothèque municipale de Cincinnati les a réédités.)
Mais, par la seule puissance de son talent d'écrivain, il obtint bientôt un emploi de reporter au Cincinnati Daily Enquirer, poste qu'il devait occuper de 1872 à 1875. Comme il pouvait écrire avec la plus grande liberté créative dans l'un des journaux de Cincinnati les plus largement diffusés, il commença à se faire une belle réputation en tant qu'auteur de comptes-rendus macabres des meurtres commis dans la région. On finit par le considérer comme le premier des journalistes "à sensation", ce qui ne l'empêchait pas à l'occasion de rédiger des articles pleins de sensibilité sur les populations les plus déshéritées de la ville. (On notera que la "Library of America" a sélectionné l'un de ses récits de l'époque, "Gibbeted / Au Gibet", pour l'insérer dans une rétrospective "American True Crime", publiée en 2008.)
Hearn continua donc à partager son temps entre le journalisme, l'observation et la lecture tout en développant les particularités de sa nature : sa tendance au vagabondage et au romantisme et son goût certain pour le morbide. Pendant son séjour à Cincinnati, il se maria avec Alethea Foley, dite "Mattie", laquelle était noire. Or, à l'époque, les mariages mixtes de ce type étaient illégaux - même dans le Nord des Etats-Unis. Lorsque le pot-au-roses fut découvert et publié dans tous les journaux de l'Etat, Hearn fut contraint de démissionner de l'Enquirer. Il passa alors à la concurrence, The Cincinnati Commercial. Le couple divorça en 1877.
Trois ans plus tôt, Hearn et le jeune Henry Farny, qui deviendra plus tard un peintre renommé de l'Ouest américain, avaient créé un hebdomadaire sur l'art, la littérature et la satire, intitulé "Ye Giglampz." Il ne connut que neuf numéros. (En 1983, la Bibliothèque municipale de Cincinnati les a réédités.)
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