vendredi 19 septembre 2014

Kiss Kiss - Roald Dahl (Pays-de-Galles)

Kiss Kiss
Traduction : Elisabeth Gaspar


Un recueil de onze nouvelles, bien plus noir dans son ensemble que le recueil "Bizarre Bizarre."

Prenons la nouvelle "Gelée royale" par exemple. C'est l'un des textes les plus abominables que j'ai jamais lus.
Et pourtant, les nouvelles d'épouvante et de terreur, j'y connais tout de même un certain rayon ! Wink

Au coeur de "Gelée royale", un jeune couple qui vient d'avoir un bébé. La maman est inquiète car sa petite fille pleure beaucoup et ne se nourrit pas. Bientôt, si cela continue, il faudra appeler le médecin et peut-être la transporter à l'hôpital. La malheureuse mère est épuisée.

Son mari - vous ai-je précisé qu'il est apiculteur ? Non ? Eh ! bien, voilà qui est fait - décide de prendre l'affaire en main. Et ça marche puisque, dès que la mère, reposée, reprend l'enfant pour la faire têter, la petite a déjà accepté tous les biberons de son père.

Cependant, d'abord apaisée, la mère s'inquiète à nouveau : son bébé semble "profiter" un peu trop, son mari se perd dans d'étranges discours et ce duvet jaune et noir qui semble apparaître sur le dos de l'enfant, qu'est-ce que c'est ? ...

"Gelée royale", que je ne relirai pas de sitôt car elle laisse son lecteur dans un état de profond malaise, donne le ton du recueil. Certes, çà et là, il faiblit un peu ("La Logeuse", première nouvelle du livre, est tout à fait raisonnable) mais, avec "William & Mary" ou "Edward le Conquérant", on revient allègrement à l'abominable. Rien de vraiment gore, d'ailleurs : tout est tranquille et presque douillet.

J'avoue avoir été très surprise : je ne connaissais pas un Roald Dahl aussi noir. Le noir passerait cependant si l'humour était plus sensible. Mais le déséquilibre est total : trop de noirceur à mon goût, pas assez de gaieté, fût-elle féroce. L'ensemble laisse une impression de tristesse, de désespoir même et aussi de sérieux qui dérange et bloque le rire.

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