vendredi 19 septembre 2014

John Millington Synge (IV)


En général, Synge est décrit comme une véritable énigme, un être difficile à comprendre et à déchiffrer. John Masefield, l'une de ses relations, déclare qu'"il donnait avant tout l'impression d'une personnalité étrange." Les membres de sa propre famille semblent avoir eu, eux aussi, autant de mal à le comprendre, aucun n'étant visiblement suffisamment proche de lui pour y parvenir. Tranquille et de caractère réservé, il est pour Yeats "un esprit qui médite."

Dans sa correspondance avec les femmes, Synge paraît cependant s'ouvrir un peu plus et, selon son biographe officiel, David H. Greene, il agissait "comme un homme ordinaire et même, assez peu doué en matière d'éloquence." Toutes ces lettres sont loin d'être aimables, notamment celles qu'il adressa à Molly Allgood. Elles sont souvent pleines de remarques condescendantes faites, le souligne Greene, "par un homme qui paraît peu intéressant et dont la personnalité qu'il laisse voir apparaît inconciliable avec celle, infiniment complexe, de celui qui écrivait les pièces."

Masefield pose comme principe que les réflexions de Synge sur la vie comme d'ailleurs les problèmes qu'elle lui causa trouvent leur origine dans sa santé fragile. Il affirme notamment : "La délectation qu'il éprouvait envers la sauvagerie est celle d'un mourant qui s'accroche à la vie, et qui s'accroche le plus férocement possible à une existence pleine de violence". Quant à l'avis de Yeats, on le lira dans "In Memory of Major Robert Gregory" :

"And that enquiring man John Synge comes next,

That dying chose the living world for text

And never could have rested in the tomb

But that, long travelling, he had come

Towards nightfall upon certain set apart

In a most desolate stony place,

Towards nightfall upon a race

Passionate and simple like his heart."
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire