jeudi 18 septembre 2014

Céline (I)



27 mai 1894, Courbevoie - Département de la Seine / Actuel département des Hauts-de-Seine (France) : naissance de Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, dit Céline, écrivain.

D'origine normande par son père, Fernand Destouches, et bretonne par sa mère, Marguerite, née Guillou, l'enfant est confié en un premier temps à une nourrice. Son père est agent d'assurances et sa mère tient une petite boutique de mode, passage Choiseul, au numéro 64, la maison qui verra grandir le futur écrivain.

En 1900 - il a donc six ans - le petit garçon entre à l'école communale du square Louvois. En 1905, il passe pour un an dans une école catholique mais ses parents le remettent ensuite dans le public. Catholique ou laïque, l'instruction qu'il reçoit est plutôt sommaire. Ses parents l'envoient cependant trois fois à l'étranger pour perfectionner tout d'abord son allemand Diepholz, puis à Karlsruhe), puis son anglais. Pendant les vacances, l'adolescent fait de "petits boulots", notamment dans des bijouteries.

A dix-huit ans, Louis-Ferdinand décide de devancer son appel s'enrôle dans l'armée. Il rejoint le 12ème régiment de cuirassiers, stationné à Rambouillet. Promu brigadier en 1913, il devient maréchal des logis le 5 mai 1914. Quand éclate la Grande guerre, il est donc sous-officier.

Le futur Céline fait montre de courage et, grièvement blessé à l'épaule droite et au tympan, il reçoit la Croix de guerre avec étoile d'argent et la Médaille militaire. Réopéré en janvier 1915, il est reconnu inapte au combat et se retrouve affecté comme auxiliaire au service des visas du Consulat français à Londres. Il sera plus tard réformé avec un handicap de soixante-dix-pour-cent.

Le 19 janvier 1916, le jeune homme épouse Suzanne Nebout avant de trouver un poste dans une compagnie de traite, laquelle l'expédie au Cameroun pour surveiller des plantations. Mais le climat ne lui convient guère : malade, il rentre en France dès l'année qui suit.

Céline rencontre alors l'écrivain polygraphe Henry de Graffigny - qui lui servira de modèle pour son Courtial des Péreires de "Mort A Crédit." Embauchés tous deux par la mission Rockfeller, ils parcourent la Bretagne pour une campagne contre la tuberculose.
 Céline se fixe à Rennes et, divorcé de Suzanne Nebout, se remarie avec la fille du directeur de l'Ecole de médecine, Edith Follet. Il en aura une fille, Colette, qui naît le 15 juin 1920.

Bien décidé à poursuivre des études de médecine, Louis-Ferdinand passe son baccalauréat en 1919 et s'inscrit dès l'année suivante en Médecine. Pendant quatre ans, il va bénéficier des programmes allégés réservés aux anciens combattants. En 1924, il soutient sa thèse de doctorat, "La Vie et l'Oeuvre de Philippe Ignace Semmelweis", considérée par la suite comme sa première oeuvre littéraire.

Désormais médecin, il est embauché une nouvelle fois par la Fondation Rockfeller qui subventionne un poste de l'Institut d'Hygiène de la SDN, fondé et dirigé par le Dr Rajchman. Céline part seul pour prendre son poste à Genève. Il voyage ensuite à maintes reprises en Afrique et en Amérique, en compagnie d'autres médecins. Il visite bien entendu les usines Ford de Detroit et en ressort grandement impressionné par les méthodes employées.

Mais la SDN ne renouvelle pas son contrat et, après avoir envisagé d'acheter une clinique en banlieue parisienne, il s'essaie à l'exercice libéral de la médecine. Rebuté, il finit par se faire embaucher au dispensaire de Bezons. Pour compléter ses revenus, il travaille en parallèle pour divers laboratoires pharmaceutiques, tantôt en tant que concepteur de documents publicitaires, tantôt comme visiteur médical.

C'est en 1926 que Céline rencontre à Genève la danseuse américaine Elizabeth Craig, qui restera la plus grande passion de sa vie. C'est à elle qu'il dédiera plus tard le "Voyage au bout de la nuit". En vain d'ailleurs car elle le quittera en 1933, un peu après la parution du livre. Toujours amoureux, Céline se précipite à ses trousses et débarque en Californie pour y apprendre qu'elle a épousé un certain Ben Tankel, qui est juif. Interrogée à la fin des années quatre-vingt sur les raisons qui l'avaient poussée à quitter Céline, Craig déclarera simplement qu'elle avait craint que la perte de sa beauté, inéluctable sous la marche du temps, ne détournât d'elle l'écrivain.

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