samedi 13 septembre 2014

Antoine Prévost "d'Exiles", dit L'Abbé Prévost (I)

Le futur abbé naquit en 1697 à Hesdin, à la frontière de l'Artois et de la Picardie. A l'adolescence, il perdit sa mère et son père l'expédia chez les jésuites de Rouen. Mais les études comme la vie ecclésiastique le tentaient alors si peu que, en 1711, à l'âge de 14 ans, alors que la Guerre de Succession d'Espagne semblait ne jamais vouloir finir, il trouva le moyen de se faire engager dans l'armée royale.

La paix, conclue en 1713, le renvoie dans ses foyers, ou plutôt chez les Jésuites où il finit par commencer un noviciat. Mais Prévost aime la vie profane et le voilà qui fugue en Hollande. En 1717 cependant, il reprend le collier ecclesiastique, cette fois-ci au séminaire de La Flèche où il entreprend un second noviciat qui, tout le monde l'espère dans sa famille, sera le bon.

Peine perdue : Antoine-François retourne à l'armée et c'est probablement en 1719 que, sans aller jusqu'à embarquer avec elle pour la Louisiane, il rencontre celle qui lui inspirera "Manon Lescaut." Paradoxalement, cette histoire d'amour qui finit mal le rejette vers les Jésuites qui, suffisamment échaudés, refusent catégoriquement de le reprendre. Les moines bénédictins de Saint-Wandrille, plus tolérants, lui permettent d'achever son noviciat et, en 1726, il prononce ses voeux à l'abbaye de Jumièges, toujours en Normandie.

Après un dernier poste dans la région normande, très précisément à Evreux, on l'envoie à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés où il participe à la rédaction de la "Gallia christiana". En parallèle, il rédige les deux premiers tomes des "Mémoires et Aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde" et obtient même l'autorisation de ses supérieurs pour le faire éditer. Mais, toujours instable, il quitte son abbaye sans prévenir personne et, du coup, une procédure de lettre de cachet est lancée à son encontre. Il s'enfuit alors à Londres.

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