16 avril 1844, Paris : naissance de
François-Anatole Thibault, dit Anatole France, nouvelliste, critique et
romancier, Prix Nobel de Littérature 1921.
Fils d'un libraire qui comptait parmi ses clients les frères Goncourt et quelques uns uns des écrivains les plus en vue de l'époque, Anatole France fit des études assez médiocres au collège Stanislas et semble avoir toujours manifesté le désir de se faire homme de lettres.
Son premier succès, il l'obtient en 1881, avec "Le Crime de Sylvestre Bonnard", roman où apparaît, pour la première fois dans son oeuvre, un type de personnage qu'il prendra souvent comme porte-parole : l'érudit enfermé (ou réfugié ?) dans sa bibliothèque, distrait, lunaire, aimable et souvent naïf.
Sylvestre Bonnard part en Italie, à la recherche d'un manuscrit rarissime de "La Légende dorée" et y découvre la fille de l'une de ses anciennes m maîtresses, qui souffre sous le joug d'un tuteur despotique. Il l'enlève et la prend sous son aile ...
Le style de France, que conspueront les Surréalistes, lesquels, trop politiquement marqués, ne pardonneront jamais au romancier ses prises de position anti-bolcheviques dès les premiers excès du régime soviétique, est fin, léger en surface, spirituel, "classique" certes mais toujours porteur d'un humour qui sait se faire soit naïf et simple, soit au contraire noir et féroce.
La tétralogie de l'"Histoire contemporaine", qui regroupe les quatre romans dont M. Bergeret est le héros, et qui présente un juste panorama de la France sous la IIIème république (et tout particulièrement durant l'Affaire Dreyfus), tient plutôt de l'humour noir et tranquille.
Cet humour culminera avec "L'Ile des Pingouins" (en 1892) où France imagine un érudit plutôt distrait qui débarque sur une île entièrement peuplée de pingouins. Il les baptise, ce qui provoque un grand remue-ménage du côté du Paradis chrétien.
Finalement, pour que la morale (?) soit sauve, Dieu décide de transformer les pingouins en hommes. Une civilisation s'installe et Anatole France nous raconte par le menu une Histoire Pingouine qui ressemble comme une soeur à notre Histoire nationale ...
Enfin, il faut parler de "Les Dieux ont soif" où, en 1908, Anatole France, le républicain solidement anti-clérical, fait le procès des excès de la Terreur, qu'il impute d'ailleurs non pas tant à la Révolution elle-même qu'à la désespérante nature humaine ...
C'est surtout dans la dernière partie de son oeuvre que le romancier fait état du peu d'enthousiasme que suscitent en lui ses semblables. Pour lui, la nature humaine est incurablement mauvaise et toute idée d'un monde meilleur, si séduisante qu'elle soit, est vouée à l'échec.
Anatole France est aussi l'auteur de contes et de nouvelles et fut l'un des plus grands critiques littéraires du "Temps."
Il fut aussi l'un des premiers à militer en faveur de la reconnaissance du génocide arménien, s'engagea activement aux côtés de Zola dans l'affaire Dreyfus (ce fut lui qui prononça l'éloge funèbre du grand romancier naturaliste), s'afficha comme favorable à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dénonça les conditions indignes de la signature du traité de paix à Versailles en 1918 et défendit l'idée d'une paix d'amitié entre la France et l'Allemagne.
Sa mémoire et son talent valent bien mieux que l'oubli dans lequel certains se sont arrangés pour le faire tomber. Réhabilitez-les : lisez Anatole France.
Fils d'un libraire qui comptait parmi ses clients les frères Goncourt et quelques uns uns des écrivains les plus en vue de l'époque, Anatole France fit des études assez médiocres au collège Stanislas et semble avoir toujours manifesté le désir de se faire homme de lettres.
Son premier succès, il l'obtient en 1881, avec "Le Crime de Sylvestre Bonnard", roman où apparaît, pour la première fois dans son oeuvre, un type de personnage qu'il prendra souvent comme porte-parole : l'érudit enfermé (ou réfugié ?) dans sa bibliothèque, distrait, lunaire, aimable et souvent naïf.
Sylvestre Bonnard part en Italie, à la recherche d'un manuscrit rarissime de "La Légende dorée" et y découvre la fille de l'une de ses anciennes m maîtresses, qui souffre sous le joug d'un tuteur despotique. Il l'enlève et la prend sous son aile ...
Le style de France, que conspueront les Surréalistes, lesquels, trop politiquement marqués, ne pardonneront jamais au romancier ses prises de position anti-bolcheviques dès les premiers excès du régime soviétique, est fin, léger en surface, spirituel, "classique" certes mais toujours porteur d'un humour qui sait se faire soit naïf et simple, soit au contraire noir et féroce.
La tétralogie de l'"Histoire contemporaine", qui regroupe les quatre romans dont M. Bergeret est le héros, et qui présente un juste panorama de la France sous la IIIème république (et tout particulièrement durant l'Affaire Dreyfus), tient plutôt de l'humour noir et tranquille.
Cet humour culminera avec "L'Ile des Pingouins" (en 1892) où France imagine un érudit plutôt distrait qui débarque sur une île entièrement peuplée de pingouins. Il les baptise, ce qui provoque un grand remue-ménage du côté du Paradis chrétien.
Finalement, pour que la morale (?) soit sauve, Dieu décide de transformer les pingouins en hommes. Une civilisation s'installe et Anatole France nous raconte par le menu une Histoire Pingouine qui ressemble comme une soeur à notre Histoire nationale ...
Enfin, il faut parler de "Les Dieux ont soif" où, en 1908, Anatole France, le républicain solidement anti-clérical, fait le procès des excès de la Terreur, qu'il impute d'ailleurs non pas tant à la Révolution elle-même qu'à la désespérante nature humaine ...
C'est surtout dans la dernière partie de son oeuvre que le romancier fait état du peu d'enthousiasme que suscitent en lui ses semblables. Pour lui, la nature humaine est incurablement mauvaise et toute idée d'un monde meilleur, si séduisante qu'elle soit, est vouée à l'échec.
Anatole France est aussi l'auteur de contes et de nouvelles et fut l'un des plus grands critiques littéraires du "Temps."
Il fut aussi l'un des premiers à militer en faveur de la reconnaissance du génocide arménien, s'engagea activement aux côtés de Zola dans l'affaire Dreyfus (ce fut lui qui prononça l'éloge funèbre du grand romancier naturaliste), s'afficha comme favorable à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dénonça les conditions indignes de la signature du traité de paix à Versailles en 1918 et défendit l'idée d'une paix d'amitié entre la France et l'Allemagne.
Sa mémoire et son talent valent bien mieux que l'oubli dans lequel certains se sont arrangés pour le faire tomber. Réhabilitez-les : lisez Anatole France.

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