lundi 22 septembre 2014

Ruth Rendell

17 février 1930, Londres (Grande-Bretagne) : naissance de Ruth Grasemann, dite Ruth Rendell, dite aussi parfois Barbara Vine, nouvelliste & romancière.

Fille d'enseignants, elle choisit, après des études à Loughton, dans l'Essex, une carrière de journaliste dans la presse locale. Elle écrit un, puis deux romans qui se voient refusés par les éditeurs. Elle ne se décourage pas et, en 1964, soumet le manuscrit de "Un Amour Importun", où apparaît pour la première fois celui qui deviendra son personnage fétiche, le commissaire Wexford.

Si les romans de la série Wexford se fondent, en les rendant cependant plus noires et plus ambiguës, sur les bonnes vieilles recettes du "whodunnit" traditionnel, ils ne satisfont pas entièrement leur auteur qui, du coup, inaugure une deuxième voie créatrice, dans laquelle elle va analyser, avec une rare subtilité, les profondeurs de l'âme criminelle.


A cette branche, appartiennent des romans aussi connus que "L'Enveloppe Mauve", qui revisite le thème du tueur en série inhibé par son enfance, "Son Ame au Diable" qui exploite les ravages accomplis parfois par un handicap mal vécu (en l'espèce une tache lie-de-vin au visage), la terrible "Analphabète", que Chabrol porta magnifiquement à l'écran, ou encore "L'Eté de Trappelune" et ses rapports dérangeants à l'enfance et à la maternité.

Enfin, à compter de 1986 et au départ sous le pseudonyme de Barbara Vine, Rendell se lance dans l'écriture de romans qui examinent les dégages collatéraux provoqués par les secrets familiaux et les actes criminels. Dans cette catégorie, on relira toujours avec admiration le remarquable "Journal d'Asta", sorti en 1994.

Par sa vision lucide et souvent cynique de l'être humain et de ses démons intérieurs, par la noirceur et l'ambiguïté avec lesquelles elle dépeint nombre de ses personnages, par la maîtrise technique des intrigues développées, par sa recherche constante et préoccupée d'une autre façon d'écrire le roman policier, Ruth Rendell a largement contribué, avec sa grande rivale, P. D. James, au renouveau du "whodunnit" à la Agatha Christie. Désormais, on parle plus de "whydunnit", un genre qui s'appuie également sur une solide reconstitution de l'envers social et culturel.

Un auteur à lire et certainement à ne pas négliger.

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