Julien Gracq

27 juillet 1910, Saint-Florent-le-Viel : naissance de Louis Poirier, dit Julien Gracq, romancier.

Après des études brillantes, d'abord à Nantes, puis à Paris, il entre à l'Ecole Normale Supérieure où il fait partie de la promotion 1930. Reçu à l'agrégation d'histoire-géographie en 1934, il commence une carrière d'enseignant qu'il exercera jusqu'en 1970, date de sa mise à la retraite.

Pendant la Seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier en juin 1940, puis rapatrié pour des raisons de santé.

Les Editions Gallimard refusent son premier roman, "Au Château d'Argol." Il soumet donc son manuscrit aux Editions José Corti, auxquelles il demeurera fidèle toute sa vie sauf lorsque Gallimard lui demandera d'entrer à la Pléiade. Le livre est remarqué par André Breton avec qui Gracq sympathisera et sur qui il écrira même un essai, en 1948.

Deux ans plus tard, sort le fameux pamphlet, toujours d'actualité : "La Littérature à l'estomac", où Gracq pointe du doigt la littérature française de l'après-guerre et les concussions des prix littéraires. Après la polémique ainsi soulevée, l'année suivante, il ne peut que refuser le Goncourt qu'on voulait lui accorder pour "Le Rivage des Syrtes."

En 1958, paraît "Un Balcon en forêt", adapté plus tard au cinéma par Michel Mitrani. Gracq y prend appui sur sa propre expérience de combattant dans les Ardennes pour y peindre une extraordinaire histoire d'amour.

Viendront ensuite de très nombreux volumes de critiques littéraires car Gracq, écrivain exigeant et fin styliste, est également un grand lecteur.

Dans son oeuvre de fiction, on distingue trois grandes influences : celle du gothique, celle du romantisme allemand et enfin celle d'Ernst Junger qui, d'ailleurs, tenait Gracq pour le meilleur prosateur français.

Pour Julien Gracq, le romancier doit s'effacer derrière son oeuvre et, jusqu'à sa mort l'an dernier, en décembre 2007, il n'a jamais renoncé à cette règle. Son mépris pour le petit monde pseudo-littéraire parisien, les hochets et les prix de toutes sortes ainsi que sa discrétion, tant sur sa vie privée que sur sa vie d'écrivain, demeurent exemplaires.

Un auteur rare, à découvrir si ce n'est déjà fait.