lundi 15 septembre 2014

Gustave Flaubert


12 décembre 1821, Rouen - Actuelle Seine-Maritime (France) : naissance de Gustave Flaubert, nouvelliste & romancier.

Fils du chirurgien-chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen, le jeune Gustave eut une enfance assez morne, égayée seulement semble-t-il par sa complicité avec sa soeur cadette, Caroline. Son père lui préférait son fils aîné, Achille, qui, d'ailleurs, lui succédera à l'Hôtel-Dieu.

Après des études correctes mais peu enthousiastes au Collège Royal, puis au lycée de Rouen, il passe son baccalauréat en candidat libre. En 1841, toujours sans conviction, il entreprend son Droit mais à Paris, où son amour de l'écriture le pousse surtout à fréquenter les cercles littéraires et artistiques. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Maxime du Camp, qui deviendra l'un de ses fidèles.
En janvier 1844, il rejoint la Normandie dans le projet d'y soigner ses premières crises d'épilepsie. Et c'est à Croisset qu'il rédige, avec quelques nouvelles, une première version de "L'Education sentimentale." Il est cependant à Paris lors des événements de 1848 et juge cette révolution de façon très critique. Sur le plan littéraire, il reprend son texte sur "La Tentation de Saint-Antoine" et, en 1849, en compagnie de Maxime du Camp, il s'embarque pour un long voyage en Orient.

A son retour, sous la pression de ses amis Louis Bouilhet et Maxime du Camp, il s'attèle à la rédaction de ce qui est considéré comme son chef-d'oeuvre et lui vaudra un procès retentissant : "Madame Bovary." Il y travaille pendant cinq ans et l'expédie à son éditeur en 1857. Le roman sort en avril de cette année-là et, tout de suite, c'est le scandale.

Poursuivi pour atteinte aux bonnes moeurs, Flaubert devra à ses relations avec le milieu impérial et au talent de son avocat un acquittement qui "booste" la vente de son livre.
Mais, infatigable, le romancier s'attaque dès septembre à "Salammbô" dont l'intrigue se déroule à Carthage au IIIème siècle avant J.C.

Ecrivain volontairement "lent", Flaubert ne publie son petit dernier qu'en 1862. Et, deux ans plus tard, il retourne à sa première version de "L'Education sentimentale", roman largement autobiographique (on y retrouve l'opinion du romancier sur la Révolution de 1848 ainsi que certaines expériences sentimentales). Publié en 1869, "L'Education ..." ne connaîtra qu'un bien maigre succès.
La fin du Second empire correspond pour Flaubert à une période de deuils (il perd sa mère en 1872) et aussi de difficultés financières. Il n'en continue pas moins à écrire, produisant une pièce de théâtre qui sera un échec : "Le Candidat" et la troisième version de sa "Tentation de Saint-Antoine." En 1877, il publie "Trois contes" dont le premier, "Un coeur simple", s'inspire de Julie, la nourrice du romancier.

De 1877 à 1880, il planche sur "Bouvard & Pécuchet", oeuvre satirique au ton pince-sans-rire qui restera inachevée car Flaubert meurt à Canteleu, le 8 mai 1880, d'une hémorragie cérébrale. Il est inhumé le 11, au cimetière de Rouen, en présence de Zola, Maupassant, Edmond de Goncourt, Alphonse Daudet ...

Flaubert est un romancier réaliste, attaché au texte précis et presque épuré, sans cesse obsédé par le mot juste et rejetant avec fermeté la technique du roman-feuilleton. Il se place très exactement entre le roman psychologique à la Stendhal et le naturalisme de Zola. Mais il a subi, c'est indéniable, l'influence de Balzac, en qui il voyait d'ailleurs son maître.

Le lecteur habitué aux outrances des auteurs du XIXème siècle, que ce soit les délires des Romantiques ou les descriptions grandioses des Naturalistes, peut s'étonner devant - et même demeurer déconcerté par - la simplicité du style flaubertien. Mais une fois dépassé le stade de la surprise, on se laisse charmer par un sens de l'analyse et du détail qui, avec cet petit "quelque chose en plus" qui, lui, ne s'analyse pas, contribuent de faire de Gustave Flaubert l'un des plus grands auteurs de notre littérature
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