mercredi 24 septembre 2014

George Orwell


25 juin 1903, Motihari (Indes Britanniques / Inde Actuelle) : naissance d'Eric Arthur Blair, dit George Orwell, essayiste, nouvelliste & romancier.

Fils d'un fonctionnaire de l'Administration britannique au Bengale, le futur romancier part pour l'Angleterre dès sa première année d'existence, en compagnie de sa mère et de ses deux soeurs aînées. Mr Blair Sr. ne rejoindra sa petite famille qu'en 1911.

Dès la "Preparatory School" de St Cyprien, le petit garçon passe pour un "intellectuel" auprès des ses camarades. De fait, c'est une excellent élève, brillant et travailleur, qui fait tout pour mériter la bourse dont il bénéficie. Ses solides tendances anarchistes ne se sont pas encore révélées.

Boursier, il l'est encore au collège d'Eton, où il entre à l'âge de quatorze ans. Mais, durant les quatre années qu'il y passe, le jeune Blair va troquer son costume d'élève-modèle pour celui du rebelle de service, plus soucieux d'écrire de (mauvais) vers dans le journal du collège que de plancher sur ses cours. Le pli est pris : malgré son "service" en Birmanie, il ne l'abandonnera plus.

En 1922, suivant la tradition conservatrice familiale, il s'engage en effet en qualité de sergent dans l'Armée britannique et est muté en Birmanie. "Cinq années d'ennui au son des clairons ..." dira-t-il plus tard de cette période. Elle passe pourtant pour lui avoir inspiré, à l'issue d'une exécution capitale à laquelle il fut tenu d'assister, son premier livre écrit dans un style réellement personnel : "La pendaison."

En 1927, il met à profit quelques problèmes de santé pour réintégrer l'Angleterre et y donner sa démission. Il annonce également à ses parents sa décision de devenir écrivain. A la même époque, il commence à s'intéresser aux conditions de vie des plus démunis, affichant pour la première fois, même si c'est de manière encore discrète, sa haine d'un système qu'il a désormais honte d'avoir servi.

En 1928, il s'installe à Paris, chez ses tantes, et persévère dans l'écriture tout en faisant ce que nous nommerions aujourd'hui de "petits boulots." Il écrit et publie nombre d'articles dans la presse communiste de l'époque mais rien n'a survécu de ce travail. Fin 1929, affaibli par une pneumonie, il réintègre le bercail familial.

Devenu enseignant à Hayes, dans le Middlesex, il publie "Dans la dêche à Paris et à Londres" qui, bien que se vendant peu, obtient de bonnes critiques. Nous sommes en 1933 et Eric Blair adopte définitivement le pseudonyme de George Orwell. Suivra "Une Fille de Pasteur", publié en 1935, "un bon sujet", selon son auteur " mais gâché."

"Quai de Wigan", réflexion politique sur la vie des mineurs et le rôle de la gauche en Grande-Bretagne, sort en 1936 et précède le départ de George Orwell, en compagnie de sa femme (il s'est récemment marié à une Irlandaise), pour l'Espagne où s'affrontent Phalangistes et Républicains. Il y fraiera avec le POUM, avant que ce mouvement ne soit déclaré "fasciste" par le PSUC, parti dit socialiste mais d'obédience stalinienne. Blessé à la gorge lors d'un combat, Orwell est contraint de rentrer clandestinement dans son pays.

Là, afin de tenter de rétablir la vérité, il écrit l'un de ses meilleurs livres, "Hommage à la Catalogne", qu'il parvient à faire éditer en 1938. Cette parution affirme son refus de tout totalitarisme, que celui-ci soit fasciste ou communiste.

La Seconde guerre mondiale le fait réformer pour raison de santé en 1940. Mais, souhaitant participer à l'effort de guerre, il entre dans la "Home Guard", une milice de volontaires bien décidés à défendre le sol anglais en cas d'invasion nazie. Trois ans plus tard, il est rédacteur à "The Tribune" et, la même année, avec une prescience rare de l'avenir, il entame l'écriture de "La Ferme des Animaux." Le livre, achevé en 44, ne sortira qu'en 1945, non sans avoir été refusé par quatre éditeurs, lesquels n'avaient pas apprécié cette mise en accusation trop visible de l'URSS, puissance encore alliée.

Mais Orwell va faire encore plus fort : après le décès de sa femme, il s'attèle à son grand-oeuvre : "1984.' Le livre, mise en garde implacable et glaçante contre toutes les formes de totalitarisme, où le visage monolithique de "Big Brother" ressemble comme un frère à celui d'un certain Joseph Staline, ne sera publié qu'en 1949.

Orwell est alors miné par la tuberculose. Il meurt, le 21 janvier 1950, ayant accompli son rêve de jeune homme : devenir un "grand" écrivain. "1984" est passé dans la langue courante pour évoquer les dérives du totalitarisme moderne et l'adjectif "orwellien", directement formé sur le nom de l'écrivain qui donna vie à "Big Brother", évoque sans contestation un monde figé, gris, uniformisé, où les enfants surveillent et dénoncent leurs parents et où l'on n'a plus droit à la moindre intimité puisque, omniprésent, omnipotent, "Big Brother" veille jusque dans votre chambre à coucher.

Comment ? Confused Vous n'avez pas encore lu George Orwell ? ... Mais qu'est-ce que vous attendez ? ...  

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