mercredi 24 septembre 2014

Des Anges & Des Insectes - A. S. Byatt (Grande-Bretagne)

Angels & Insects
Traduction : Jean-Louis Chevalier


Ce livre contient deux longues nouvelles "Morpho Eugenia" et "L'Ange Conjugal", reliées entre elles par un personnage qui y tient pourtant un rôle bien secondaire, le capitaine Papagay. Dans la première, il commande le navire qui enverra nos héros, enfin délivrés, vers l'Amazonie et, dans la seconde, il réapparaît fort à propos dans la vie de son épouse, Lilias, alors que tout le monde le croyait perdu en mer depuis cinq bonnes années. Dans les deux cas, l'action se situe en pleine époque victorienne.

"Morpho Eugenia" est le nom d'un papillon très rare que William Adamson, est parvenu à sauver du naufrage où il a failli périr, alors qu'il revenait d'une longue expédition en Amazonie.
Amoureux éperdu de la belle Eugenia Alabaster, dont le précédent fiancé s'est suicidé pour des raisons mystérieuses, c'est après le lui avoir montré qu'il finit par trouver le courage et l'opportunité de demander la main de la jeune fille à son père, sir Harald.

En dépit de l'opposition larvée d'Edgar, l'un des demi-frères d'Eugenia (sir Harald s'est remarié après son veuvage), le mariage se fait. Et voilà William solidement installé chez les Alabaster. Commence aussi le cycle des grossesses d'Eugenia qui, pendant le temps de la gestation, se refuse bien évidemment à son époux.

Ce qui amène William, lentement mais sûrement, à établir une relation entre son destin de mâle reproducteur et celui des mâles chez ces fourmis que, en compagnie de Matthy Crompton, parente pauvre de la maisonnée qui fait aussi office de gouvernante auprès des plus jeunes filles de sir Harald, il aime tant à étudier ...

La fin de l'histoire lui révélera d'ailleurs que, en l'occurrence, il n'aura pas même servi de mâle reproducteur ...


Alors, délivré, William quittera les Alabaster et reprendra le chemin de l'Amazonie. Et c'est sur le pont du navire qui doit l'emmener en Amérique du Sud que le lecteur croise pour la première fois le capitaine Papagay.

Ce capitaine Papagay, il le recroisera une seconde et dernière fois à la fin de "L'Ange Conjugal," la nouvelle que je préfère dans l'ouvrage, peut-être parce que, un peu comme dans "Possession" qui s'interrogeait sur les relations entre deux poètes, elle s'intéresse aux liens qui existèrent entre Alfred Tennyson, ses soeurs (l'une d'elles, en particulier) et Arthur Hallam, le dédicataire du célèbre "In memoriam." Tout cela sur fond de spiritisme et d'écriture automatique, avec une bonne dose d'humour et sans aucun temps mort - ce qui n'est pas le cas pour "Morpho Eugenia."

Une fois de plus, on reste émerveillée par la passion avec laquelle A. S. Byatt met son érudition au service du roman. Son style est toujours aussi exigeant et, tous comptes faits, il conviendrait peut-être de commencer la lecture de son oeuvre non par "Possession" mais par "Des Anges et des Insectes." C'est en tous cas ce que je vous recommande tout en faisant mon mea culpa quant à ce que j'ai pu écrire jadis sur ce dernier livre, qu'une relecture attentive m'a fait découvrir dans toute sa beauté.

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