mercredi 24 septembre 2014

A. S. Byatt

24 août 1936, Sheffield (Grande-Bretagne) : naissance d'Antonia Susan Byatt, dite A. S. Byatt, nouvelliste & romancière.

Elle fait ses études au Newnham College avant de s'inscrire à l'Université de Cambridge et de s'exiler un temps au Bryn Moor de Pennsylvanie, aux Etats-Unis. De là, elle revient au Sommerville College et à l'Université d'Oxford qu'elle quitte pour se marier.

Elle obtient un poste d'enseignante à la London University, à la Central School of Art & Design et enfin à l'University College de Londres. Mais elle rêve de pouvoir se consacrer entièrement à l'écriture, ce qui ne se réalisera pour elle qu'après la publication d'un certain nombre de romans.
Le premier en date, "Shadow of a Sun" en anglais et "L'Ombre du Soleil" dans notre langue, paraît en 1964 et a pour héroïne une jeune fille élevée dans l'ombre d'un père dominateur. Le second, "The Game", ne sortira que trois ans plus tard, Byatt s'étant consacrée entretemps à un essai sur les premières oeuvres d'Iris Murdoch.

Après "Wordsworth & Coleridge", biographie des deux poètes "lakistes" qui date de 1970, Byatt reprend Murdoch comme sujet avec "Iris Murdoch : A Critical Study." Nous sommes alors en 1976. Deux ans plus tard, c'est la sortie du premier volume d'une tétralogie à ce jour intégralement traduite dans notre langue : "La Vierge dans le Jardin", bientôt suivi du second tome "Nature Morte."

Mais c'est "Possession" qui, en 1990, va asseoir définitivement la réputation de la romancière anglaise en lui faisant obtenir le prestigieux Booker Prize. Etude critique sur la littérature victorienne mais aussi roman mêlant le pastiche des genres littéraires, une satire du milieu universitaire, une triple intrigue amoureuse (on peut même dire une quadruple) se répondant l'une l'autre à travers le temps et l'espace, et enfin une sorte d'enquête policière absolument passionnante, "Possession" raconte la quête éperdue de deux chercheurs universitaires, Roland Mitchell et Maud Bailey, absolument obsédés par un poète maudit de l'époque victorienne, Randolph Henry Ash. (Le roman sera d'ailleurs adapté au cinéma et, pour ceux que ça intéresse, il est passé il y a quelques jours - et très tard - sur Arte.)


"Des Anges & des Insectes", deux longues nouvelles "victoriennes" réunies en un seul volume et parues en 1992, a également connu la gloire d'une adaptation télévisuelle.

La tétralogie relative au destin d'une famille du Yorkshire, du couronnement de la reine Elizabeth II (en 1952) jusqu'à nos jours, s'est achevée en 2002 avec la sortie d'"Une Femme Qui Siffle", précédée par celle du troisième volume, "La Tour de Babel", quelques années plus tôt.
Auteur très actif, A. S. Byatt a écrit bien d'autres romans mais aussi des nouvelles rassemblées en recueils et des ouvrages de travaux critiques (dont un volume consacré à Matisse). Ce dernier a d'ailleurs été traduit en France sous le titre : "Histoires pour Matisse".

Très influencée par les auteurs comme Henry James, George Eliot, Emily Dickinson et, de façon générale, le monde littéraire victorien, A. S. Byatt a créé une oeuvre tenue pour hybride car elle y mêle avec art l'imaginaire du XIXème siècle à un réalisme moderne. Son style, particulièrement élégant et soigné, la complexité de ses intrigues comme la carrure de ses personnages contribuent à faire de son oeuvre l'une des plus intéressantes de la littérature anglo-saxonne actuelle et certainement l'une des plus remarquables.

A lire, sans aucun doute.

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